13-03-2023

La concurrence entre les monopoles capitalistes de la distribution (Carrefour, Albert Heyn, Delhaize, ...etc), dans un monde où, du fait de la paupérisation générale, « le marché » (des travailleurs-consommateurs) a ses limites

Depuis 1980 environ, la forte croissance du marché international (mondial) d'après-guerre a pris fin. L'énorme augmentation continue de la productivité, que les entreprises ont opérée pour être compétitives, s'est ainsi heurtée à la « finitude ou aux limites du marché ». Une quantité croissante de produits et un type croissant de produits devaient toujours être vendus sur un marché. Lorsque la concurrence consistait à s'emparer du marché existant pour un produit particulier avant que le concurrent ne puisse le faire, la concurrence s'intensifiait parce qu'il fallait s'emparer des parts de marché que le concurrent détenait pour un produit particulier. Dans tous les pays et dans toutes les parties du monde, la politique des gouvernements bourgeois locaux successifs depuis 1980 est donc devenue : accroître la compétitivité des entreprises « propres » pour faire face à cette concurrence accrue avec les entreprises ailleurs dans le monde. Ce fut le début des coupes dans les salaires, et dans la sécurité sociale et dans toutes les "dépenses" pour les travailleurs ordinaires, car l'argent devait aller aux subventions aux entreprises, permettant par exemple des réductions des "contributions patronales" à la sécurité sociale ou réduisant subventions pour l'achat de produits essentiels, par exemple pour le pain, le riz, l'huile de cuisson.
En Belgique aussi, depuis 1980, il y a eu des coupes continues dans les salaires, la sécurité sociale et les soins de santé.


Les monopoles de distribution sont les sociétés capitalistes responsables de la « distribution des produits fabriqués par les monopoles, par exemple les monopoles de l'alimentation et des boissons. Ces derniers « achètent » les matières premières de ces produits alimentaires, voire les produits alimentaires naturels eux-mêmes dans l'agriculture (exploitations agricoles, entreprises horticoles, exploitations fruitières et élevages (viande, œufs et lait). Dans l'agriculture, les petites entreprises prédominent là où les le producteur (l'agriculteur) vit de la vente de son ou de ses produits.
L'agriculteur-producteur vend ses produits à des monopoles du secteur alimentaire, qui les utilisent comme "matière première" pour la production de produits alimentaires. (A propos de l'agriculture en tant que secteur "fournisseur de matières premières" aux monopoles de l'alimentation et des boissons). Lisez 8-3-2023 Les contradictions insolubles au sein du « gouvernement flamand » à propos du « plan azote » ne sont qu'un SYMPTÔME des intérêts de classe opposés entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, que la société bourgeoise ne peut ni ne veut résoudre.

Les produits alimentaires produits par ces monopoles sont « vendus » aux sociétés de distribution, qui les revendent ensuite dans leurs magasins et supermarchés aux travailleurs-consommateurs.

Dans le secteur de la distribution, des chaînes de distribution « nationales » se sont d'abord développées, qui se sont ensuite concurrencées « au niveau national ». Certains sont devenus des monopoles qui se sont établis à l'échelle internationale et se sont ensuite concurrencés « par-delà les frontières ».
L'évolution vers la «finitude du marché» ainsi que l'évolution vers des chaînes de distribution établies à l'échelle internationale ont aiguisé la concurrence dans le secteur de la distribution.

L'épidémie de corona et maintenant la guerre impérialiste en Ukraine sont des déclencheurs pour exacerber le problème de la "finitude du marché" et augmenter la productivité en raison de la concurrence pour les parts de marché de ce "marché fini".

Il a principalement "déclenché" la spéculation et la capacité des monopoles à "fixer" les prix. Cela a entraîné des hausses de prix globales, les hausses de prix des matières premières et de l'énergie entraînant des hausses de prix des produits finis.

Cela a également accru la concurrence, comme la « répercussion » ou non et/ou plus ou moins importante des prix augmentés des matières premières et de l'énergie dans les prix pour le travailleur-consommateur de ses achats.
 

De Standaard 21 févr. 2023 : « ...’Le segment de la grande distribution où ça va mal aujourd'hui est celui des supermarchés alimentaires. Il y a là une concurrence féroce. En dix ans, près de la moitié des supermarchés alimentaires ont été ajoutés, ce qui risque de faire des victimes. ‘ déclare Jan De Nys, CEO de Retail Estates. Carrefour, le hard discounter Lidl, les hypermarchés de Cora, la chaîne Smatch (Louis Delhaize)... tous font face à des pertes Delhaize fait encore des bénéfices grâce aux synergies avec Albert Heyn, avec qui il faut qu'elle soit de plus en plus proche Colruyt, ancien champion d'Europe en termes de rentabilité, voit à nouveau ses marges sous pression.
Parce que la marge brute des supermarchés est plus faible, la conjonction de la pression sur les prix de vente (due à une forte concurrence) et de la hausse des coûts (…) Au niveau des hard discounters notamment, les spécialistes pointent une triple pression. Ces magasins s'appuient sur des articles de prix purs. Ce sont surtout les consommateurs qui rencontrent le plus de difficultés financières qui y font leurs courses. (….) Retail Estes loue principalement à des magasins non alimentaires, avec des locaux d'une superficie comprise entre 500 et 3 000 mètres carrés. Reatil Estates a su bien calculer l'indexation des loyers de ses commerces.(…) Les investisseurs en bourse conservent leur confiance dans les sociétés immobilières qui proposent des entrepôts commerciaux. Il y a plus de méfiance vis-à-vis des entreprises qui proposent des centres commerciaux ou des commerces de ville. L'avantage des entrepôts commerciaux est que les coûts de location sont moins élevés qu'en ville, où les loyers peuvent augmenter fortement. C'est pourquoi les investisseurs s'attendent à ce que les entrepôts de détail soient plus résistants à la récession... ».
 

De Standaard 15 févr. 2023 : « ….Carrefour Belgique a enregistré une perte l'an dernier. C'est ce qu'atteste le rapport annuel du groupe français Carrefour : un an plus tôt, Carrefour Belgique bénéficiait encore de la pandémie lorsque les clients effectuaient davantage d'achats dans les commerces de proximité. Le secteur belge des supermarchés est sous forte pression et est pris entre la hausse des coûts et la baisse des dépenses des consommateurs. La pression sur le marché augmente car les supermarchés continuent d'ouvrir, tandis que de plus en plus de Belges font également leurs courses de l'autre côté de la frontière dans l'espoir de faire des économies. Plus tôt, il s'est avéré que le groupe d'hypermarchés Cora perd de l'argent et qu'un discounter comme Lidle en Belgique perd également de l'argent. Les spécialistes ne sont pas surpris que Carrefour Belgique ait également plongé dans le rouge. En termes de positionnement, la chaîne est coincée entre les supermarchés au profil de prix compétitif et les supermarchés de service. Carrefour Belgique compte 794 points de vente, principalement des petits commerces de proximité et des supermarchés de taille moyenne. Les hypermarchés Carrefour sont un bloc sur la jambe depuis un certain temps. Carrefour Belgique n'a pas pu non plus poursuivre son partenariat avec Mestdagh en Wallonie. Le contrat s'est terminé avec Intermarché. Toujours dans le secteur, Smatch (Louis Delhaize) est également aux prises avec des problèmes de rentabilité. Delhaize a aussi du mal…. » 

Les monopoles de distribution, qui sont « contraints » (par les monopoles de l'alimentation et des boissons qui fournissent ces produits de marque) à vendre les produits de marque à des prix plus élevés, pourraient proposer des produits identiques, mais en tant que marques maison (des producteurs affiliés aux chaînes de distribution), moins chers que les produits de marque.
Cela a ensuite conduit à une concurrence accrue au sein des monopoles de l'alimentation et des boissons :
 

De Standaard 17 févr. 2023 : « La multinationale alimentaire Nestlé (…) a moins vendu au quatrième trimestre. En raison des augmentations de prix, les consommateurs sont plus attentifs aux prix et optent donc davantage pour les marques maison que pour les produits de marque, écrit l'agence de presse financière Schqp Blomberg. Au quatrième trimestre, Nestlé a augmenté ses prix d'environ 10 %. Les volumes vendus ont chuté de 2,46 % au cours de cette période. (….) La plus forte baisse a été perceptible aux États-Unis, où les volumes ont chuté de 4,9 %. (….) Le PDG de Nestlé, Mark Schneider, a évoqué la forte inflation, qui exerce une pression sur le budget des ménages. Le bi concurrent Unilever vend moins depuis une année entière. (…) La marge bénéficiaire est tombée à 17,1 %, car l'entreprise n'a pas pu répercuter toutes les augmentations de coûts. Le bénéfice net a même chuté de 45% à 9,3 milliards.(…) Nestlé veut doper sa marge bénéficiaire cette année, a annoncé Schneider. En outre, le groupe alimentaire vise une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 6 et 8 %…. » 

 De plus, la concurrence mutuelle entre les monopoles de distribution conduit à une «rationalisation des monopoles les plus compétitifs » et, par exemple, à des faillites d'entreprises de distribution « perdantes ».
MAKRO et maintenant aussi l'INNO en sont des exemples.

Mais même dans les monopoles « gagnants », les travailleurs paient le prix de la « rationalisation » qu'ils opèrent.

C'est dans ce contexte qu'il faut désormais voir la « restructuration » de Delhaize. La "restructuration" en cours a été ordonnée par les actionnaires d'Ahold, un groupe très rentable et distribuant des dividendes.
 

De Standaard 16 février 2023 :« Le groupe Ahold Delhaize a réalisé de très bonnes performances en 2022. Le bénéfice du groupe a augmenté de 4,8 % à 2,55 milliards, le chiffre d'affaires de 6,9 ​​à 87 milliards. Les actionnaires recevront 10,5 % de dividendes en plus. Que va apporter 2023 ? ...... améliorer l'efficacité de l'organisation du magasin et progresser dans la croissance des volumes. C'est ainsi qu'est venue l'annonce jeudi que la chaîne de supermarchés Delhaize a mis fin à la convention collective sur l'organisation de ses magasins. ... » 

 Une « faillite » et/ou une reprise (« se laisser reprendre » ) peut être considérée comme un « retrait de capital » et le « transfert » vers de nouveaux secteurs rentables ... au MIEUX cela signifie : le même travail, salaire et ancienneté reste, juste un nouvelle étiquette sur les vêtements de travail …. Mais mais généralement cela signifie surtout : des licenciements, (peut-être encore "collectivement" via un "plan social", mais sinon plutôt "licenciement à nu"), et pour les "restants" ou "en reprise", une baisse des salaires, plus de flexibilité, des conditions de travail plus exploiteur, perte d'ancienneté,…. ou chômage en cas de faillite.
Le chômage se traduira par : des salaires plus bas, de moins bonnes conditions de travail à « l’ autre » emplois (parce que si le nouvel emploi était « meilleur », les gens seraient partis déjà plus tôt).


Le désespoir du capitalisme : la concurrence permanente entre les différentes chaînes de distribution ou les monopoles de distribution

Par exemple, les chaînes de distribution disposaient de personnel dans les différents magasins pour donner des conseils, fournir certains services ou aider aux achats. Cela a ensuite été introduit une fois pour avoir un avantage concurrentiel, à savoir pour attirer les clients.

Mais avec la digitalisation croissante (et son intégration dans certaines chaînes), cet avantage devient un « surcoût »….

Si une grande chaîne dispose d'un approvisionnement avantageux (comme les "marques propres"), qui lui permet de proposer des prix plus bas, elle dispose à son tour d'un "avantage concurrentiel".

Mais globalement, toutes les chaînes ressentiront les limites du marché, les hausses de prix des matières premières. Mais cela ne fait qu'aiguiser la concurrence : on peut l'obtenir et signifie alors le glas de la concurrence qui ne peut pas l'obtenir.

Mais partout ça veut dire : augmentation du taux d'exploitation, chômage en cas de faillite, mais aussi « downsizing » en cas de « nouvelle orientation », déclassement d'un éventuel contrat de travail à des salaires plus bas, plus de flexibilité quand on est « repris » ou quand on prend un nouveau travail, il faut accepter.

La distribution est le dernier maillon de la chaîne de production, depuis l'acquisition à bas prix des matières premières, jusqu'à la transformation et la production de « produits d'usage » (nourriture, boisson, produits ménagers,…). La base est la vente d'un produit final, qui produit ensuite le profit qui est "réparti" tout au long de la chaîne qui est entre les mains d'un groupe de capitalistes (toutes les formes d'avoir une part de contrôle et de décision des actions). La forme la plus élevée d'économie marchande dans ce capitalisme monopoliste (impérialisme).

C'est seulement une économie planifiée socialiste, basée sur une expropriation de tous les capitalistes par la classe ouvrière (qui procède à cette expropriation) qui place la production et le développement des produits, la technologie de production et la distribution en fonction des besoins collectifs, entièrement entre les mains de la société lui-même.

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