01-11-2020

En Drapeau Rouge – Rode Vaan no 1, sept. 2020: Crise des soins de santé et crise du capital




En Drapeau Rouge – Rode Vaan no 1, sept. 2020:



Crise des soins de santé et crise du capital

En 2020, la pandémie COVID-19 met en évidence de façon criante la crise profonde que traverse le secteur des soins de santé, dans le monde capitaliste belge et européen. Mais cette crise ne date pas d’hier, et s’intègre dans les attaques globales de la bourgeoisie contre la sécurité sociale.


La privatisation d’un secteur de la santé toujours plus livré à la loi anarchique de la concurrence

Dans notre société capitaliste, l’activité économique est entièrement tournée vers la production et la vente de marchandises qui permet – par l’exploitation des travailleurs – aux classes dirigeantes d’extraire des profits faramineux sur le dos des masses.

Dans une certaine mesure, surtout depuis la 2e guerre mondiale et en particulier par la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie, les luttes acharnées des travailleurs ont permis de préserver partiellement le secteur de la santé de cette marchandisation en les confiant aux mains du secteur public ou via un contrôle public étroit. C’était une période – entre 1950 et 1980 environ – de croissance de l’économie, pendant laquelle les travailleurs – nécessaires pour la production – étaient relativement mieux traités qu’aujourd’hui.

Mais la tendance lourde du capital, qui a repris vigueur vers 1980, s’est attaquée à ces acquis. La surcapacité chronique du capital a attisé la lutte entre puissances capitalistes pour les parts de marché et poussé à une augmentation terrifiante de l’exploitation de la classe laborieuse.

Ainsi, de nos jours, nombre de maisons de repos et de soins (MRS) sont acquises et exploitées par des entreprises souvent multinationales qui, pour maximiser leurs profits, y font régner des conditions de travail effroyables au détriment tant des pensionnaires que des travailleurs.

On assiste à une privatisation progressive du secteur, fondée sur la marchandisation du soin. En effet, on ne privatise pas en un jour ou un an un secteur fondé sur le service au public, résultats des plus grandes luttes pour la sécurité sociale de l’immédiate après-guerre. Il faut tout d’abord réaliser des économies et convertir le fonctionnement du secteur à la marchandisation.


On connaît bien les économies que les gouvernements successifs, libéraux, P«S», nationalistes ou catholiques, tentent de réaliser dans les soins de santé sous l’impulsion des directives de l’Union Européenne. Le nombre de lits d’hôpitaux en Belgique, qui augmentait jusqu’en 1980 (9.4 lits pour 1000 habitants) a diminué en 40 ans de plus d’un tiers (aujourd’hui : environ 6 lits pour 1000 habitants) – ce qui a décuplé l’impact du coronavirus dans les hôpitaux, qui arrivaient bien vite à saturation.

Entre 2011 et 2018, l’Union Européenne a ainsi recommandé 63 fois à ses états membres de réduire les dépenses de santé. Au plus fort de la crise, ces criminels exigeaient que la Grèce limite les dépenses publiques de santé « à 6% du PIB ou moins » - alors que le PIB lui-même diminuait d’environ 25% ! En liant les coûts de santé publique au PIB, les experts à la solde du capital savent bien les dommages qu’ils causent – puisqu’ils exigent des réductions supplémentaires des frais de fonctionnement des structures sanitaires publiques pendant les périodes de crise du capital, où le peuple a encore moins les moyens de payer de sa poche le médecin et les médicaments !

Mais outre les économies, c’est toute la logique du secteur qui change peu à peu : la marchandisation du secteur s’accroît avec l’augmentation du capital fixe qui y est investi, non seulement pour des causes objectives (vieillissement de la population, technicité croissante de la médecine par exemple en imagerie médicale) mais surtout pour des raisons d’organisation politique : la bride est lâchée aux entreprises pharmaceutiques qui font la loi dans le secteur de la santé, l’Union Européenne via sa « directive services » régule et légifère pour abattre les secteurs publics et ouvrir tous les domaines à la concurrence, on fait des économies sur les programmes de prévention qui pourraient diminuer les coûts de la santé et on introduit des modes de tarification et de financement qui brisent la solidarité entre les acteurs du secteur.

Ainsi, des règles de financement complexes et souvent contradictoires contribuent à démanteler les services publics, notamment hospitaliers. La logique en est double :

- D’un côté, au lieu de financer globalement les hôpitaux, on introduit toujours davantage de financements à l’acte. Certains actes, notamment médico-techniques (par exemple de radiologie), sont très rémunérateurs, pour les hôpitaux et pour les prestataires de soins – en particulier certaines catégories privilégiées de médecins. De nombreux hôpitaux vont alors encourager leur personnel à prescrire et réaliser des milliers d’examens et d’actes qui n’ont aucun intérêt médical pour le patient mais qui sont bien remboursés par l’INAMI. Evidemment, quelqu’un doit bien les payer. Et ce que les hôpitaux et les médecins récoltent, c’est la sécurité sociale qui le paie. On introduit ainsi une concurrence entre deux domaines de la sécurité sociale, qui « devient de plus en plus chère » et « doit être privatisée » selon la vulgate dominante.
- Par ailleurs, le « Budget des Moyens Financiers » (BMF) des hôpitaux est déterminé selon une logique tout-à-fait perverse. On détermine, pour une activité particulière (par exemple l’informatisation du dossier du patient) ou globalement pour une catégorie d’hospitalisations une « enveloppe globale » pour tous les hôpitaux du pays. Système pervers qui instaure une austérité de facto, et est appliqué dans de nombreux autres services publics : on répartit cette enveloppe entre les hôpitaux en fonction de la « qualité » et de la « quantité » d’activité. Ceci est mesuré via le « Résumé Infirmier Minimum » (RIM ou DI-RHM) et le « Résumé Clinique Minimum ». Chaque année, on finance alors mieux, par exemple, les hôpitaux qui – pour un certain type d’intervention (comme une appendicectomie) – ont une durée moyenne de séjour plus basse que les autres. Chaque hôpital va donc tenter de diminuer la durée de ses séjours pour être en-dessous de la moyenne. Mais évidemment, alors, puisque tous les hôpitaux font pareil, la moyenne diminue l’année suivante. Et on entre dans une spirale infernale où on veut des hospitalisations toujours plus brèves, et où jette le patient hors de l’hôpital avant que ce ne soit raisonnable.

Dans les hôpitaux, on diminue alors le nombre de soignants mais on crée des services entiers de financiers diplômés qu’on emploie comme « contrôleurs de gestion » pour optimaliser la tarification et le « BMF » alloué à l’hôpital.

En outre, pour pallier aux insuffisances de son financement, l’hôpital doit souvent se prostituer devant les assurances de santé privées. Celles-ci sont aussi payées par les travailleurs, directement ou indirectement. Et, comme le « deuxième pilier de pension », ces assurances privées commencent peu à peu à prendre le pas sur la sécurité sociale pour tous. Et même les mutuelles sont poussées, voire obligées par les directives européennes, à rentrer dans ce jeu infâme.

Peu à peu, à cause de cette logique et malgré les efforts considérables des soignants et de tous les personnels des hôpitaux, les soins de santé se dégradent. On les juge encore trop coûteux, notamment à cause de la ponction des firmes pharmaceutiques avec des médicaments que les hôpitaux, comme les patients, paient toujours plus cher. La situation est mûre pour déclarer que « les services publics ne fonctionnent pas » ou que « notre système de soins de santé doit être réformé ».

Le fruit est mûr alors pour être cueilli par le grand capital multinational, et on privatise le secteur.

Si cette logique est, dans une certaine mesure, encore tempérée par les acquis de la sécurité sociale en Belgique, elle est néanmoins déjà bien présente. On sort de la logique visant à satisfaire un besoin social et collectif, et on rentre dans la logique de l’offre et de la demande solvable. Et tant pis pour ceux qui ont le plus besoin de soins de santé et le moins de moyens pour se les payer !

A un moment donné l'ensemble du secteur bascule dans le privé et nous nous retrouvons dans un système à l'américaine, où on refuse des malades non assurés ou on force les gens à s'assurer partiellement à cause des coûts de la protection, avec les conséquences très graves si on a coché les mauvaises cases à ce lotto de l’assurance et « oublié » d'assurer la maladie qui vous frappe. C'est l'endettement à vie, ou la vente de la maison ou carrément la rue !!!


La pandémie et le festin des charognards du numérique.

Nous savons que cette pandémie est une aubaine pour certains secteurs du capital, parmi ceux dont les profits étaient déjà les plus élevés. Les secteurs de haute technologie font semblant d’«aider » le secteur de soins « offrant des tablettes » aux hôpitaux et maisons de repos « pour garder le contact », en proposant des systèmes de vidéoconférence « gratuits » aux institutions de soins le temps de la pandémie. En fait, ces entreprises exercent une pression permanente pour qu’on abolisse les structures collectives de la santé (hôpitaux, centres de proximité) et qu’on les remplace par des solutions technologiques éventuellement soutenues par des soignants privatisés. Ceci permettra de continuer à diminuer le nombre de lits d’hôpitaux, tandis que les malades seront « hospitalisés à domicile » et que des infirmières indépendantes leur rendront visite une à deux fois par jour. Bien évidemment le malade sera d’autant mieux « hospitalisé à domicile » que son logement est spacieux et décent, et la qualité des soins (en termes d’hygiène et de confort notamment) devient de plus en plus une question de classe. L’hôpital, comme toutes les structures collectives hérités du passé, visait dans une certaine mesure à fournir à tous des soins de qualité identique (avec quelques différences de « confort » et d’« hôtellerie » - entre chics hôpitaux privés et hôpitaux publics mal financés, entre « chambres individuelles » impayables pour les prolétaires et chambres à 2 ou 4 lits). A présent, le malade qui dispose d’un meilleur logement et d’une meilleure infrastructure de connectivité (connexion internet rapide avec wifi dans toutes les pièces, smartphone de toute dernière génération) pourra être mieux suivi. Pendant ce temps-là, Telenet et Proximus font d’immenses bénéfices, sans parler d’Apple dont la capitalisation en bourse vient de dépasser les 2000 milliards de dollars. Les « données de santé », collectées via mille « applications sur smartphone » et « dispositifs connectés » (thermomètre digital, …) seront exploitées par google et compagnie qui les revendront aux compagnies d’assurance et aux firmes pharmaceutiques. Nous n’en sommes pas très loin.

La destruction des structures collectives de santé est donc accélérée par la pandémie de Covid-19, dans un grand festin des charognards du grand capital du numérique et de la vente en ligne.


Une politique non seulement d’économie, mais aussi de division des travailleurs

Pendant cette crise sanitaire, on a beaucoup parlé du scandale de la désorganisation des décisions politiques dans un pays où les compétences en matière de santé sont réparties entre 9 ministres. Au niveau des institutions et services de santé eux-mêmes, la situation n’est pas meilleure : la prévention dépend des communautés, les hôpitaux du fédéral et les maisons de repos et de soins (MRS) des régions !

Vu les tensions en matière de financement, non seulement ceci empêche la mise au point de politiques sanitaires cohérentes (même si nos dirigeants le voulaient !) mais ceci contribue à diviser les travailleurs. Ainsi, une prime « coronavirus » sera attribuée spécifiquement aux soignants des hôpitaux, mais exclura ceux des MRS, qui en ont autant bavé !

Et partout, les dirigeants – ceux des partis bourgeois comme ceux parmi les organisations syndicales qui trahissent le peuple et négocient avec eux des pactes sociaux – segmentent les travailleurs pour, finalement, les dresser les uns contre les autres : ainsi, au sein du secteur hospitalier, on distinguera entre le personnel technique, le personnel ouvrier et de nettoyage, les brancardiers, les différentes catégories de soignants (aides-soignants, infirmiers avec plus ou moins de diplômes). Certains bénéficieront d’aides ou de revalorisations ponctuelles, d’autres non. Ainsi, dans les rares moments où la conjoncture (covid) ou les luttes des travailleurs (manifestations des « blouses blanches ») forcent les gouvernements à prendre des mesures d’aide envers certains travailleurs du secteur, on néglige toujours ceux des métiers de la santé (en particulier les corps de métier des hôpitaux) qui sont considérés comme moins proches des patients et moins reconnus. Ces métiers sont pourtant tout aussi indispensables pour faire fonctionner l'hôpital.

La logique du capital envahit toujours davantage le secteur de la santé : la stratégie de la bourgeoisie vise à en accélérer la privatisation en le rendant plus « compétitif » et en y développant la concurrence entre institutions de soins, entre niveaux de pouvoir (régions, communautés, fédéral) mais aussi, hélas, entre travailleurs.


Un secteur de la santé malade dans une société malade du capitalisme

Mais le problème du secteur de la santé est global : les conditions de travail s’y dégradent dans toutes les institutions de soins, les équipements tombent en morceaux, tandis que la société dans son ensemble est de plus en plus malade. Partout, les travailleurs tombent victimes d’une organisation du travail insupportable : il y a plus de 400.000 malades de longue durée en Belgique, que la loi protège de moins en moins. Ainsi, la nouvelle loi sur les « trajets de réintégration » des malades de longue durée précarise les travailleurs, que l’on pousse à retourner dans leur boulot insupportable alors qu’ils ne sont pas guéris. Cela mène à des suicides !

La médecine et la science étant toujours davantage détournées au profit des capitalistes (notamment l’industrie pharmaceutique), on voit se développer dans la population une méfiance croissante envers la médecine et la science – même lorsque celle-ci est collectivement bénéfique (pour les campagnes de vaccination par exemple). Ceci contribue à la dégradation générale de la situation sanitaire dans nos pays.

Et on s’étonne alors que les institutions de soins de santé soient surchargées et que leur travail soit impossible !


Que faire ?

Nous devons lutter sans relâche contre l’ensemble des « réformes » de la sécurité sociale et des soins de santé qui se sont succédé au cours des quarante dernières années, réformes dont tous les partis bourgeois se sont rendus complices – y compris trop souvent les directions syndicales.

Nous ne devons pas avoir d’illusions : dans le cadre du capitalisme, il est impossible que l’ensemble du peuple bénéficie durablement de tous les progrès techniques, dans le domaine de la santé comme dans tout autre domaine où la productivité du travail augmente. Avoir des soins de santé efficaces pour tous, avoir le droit au travail, à l'éducation, à la culture, à la démocratie réelle etc. ne pourra se faire que lorsqu'on se sera débarrassés de ce capitalisme en décomposition avancée et que l'on aura instauré la société socialiste (à chacun selon son travail), prélude à la société communiste (à chacun selon ses besoins). Le Parti Communiste milite pour ce changement de société.

Le paradoxe pervers du capital, c’est que le progrès qui devrait bénéficier à l’humanité devient l’ennemi de l’humanité et que ce qui devrait rendre plus léger et plus bref le fardeau du travailleur est utilisé pour le menacer, le précariser ou réduire son salaire. Bref, le progrès technologique sous le capitalisme est au service de l'exploitation de plus en plus féroce des travailleurs. Ceci est vrai dans le secteur de la santé comme dans tout autre secteur. Quand les bourgeois écrivent que les soins de santé coûtent trop chers, ce n’est qu’une nouvelle illustration de ce principe.

Nous devons lutter contre chacun de ces reculs, sachant bien que le point de rupture approche. Des soins de santé convenables, des bonnes conditions de travail pour tous, ce sont des besoins élémentaires mais incompatibles avec la survie du capitalisme.

Nous devons lutter pour une médecine, préventive et curative, intégrée au tissu social, aux quartiers, aux entreprises, à la société tout entière. Cette approche du « soin intégral », partiellement développée à un niveau très local en Belgique sous la forme de maisons médicales, doit être déployée au niveau global et de l’état. Cette notion du « soin intégral » pour la communauté tout entière est ce qui fait le succès de la médecine cubaine, efficace et accessible dans un pays pourtant défavorisé économiquement et appauvri par l’impitoyable embargo US. La pandémie démontre bien les limites du modèle individualiste de l’organisation de la santé, alors que le modèle cubain se base sur des « activités d’éducation, de promotion, de guérison et de réhabilitation sanitaire, dirigées vers l’individu, la famille et la communauté

Cette lutte, c’est la lutte des travailleurs du secteur de la santé, qui aujourd’hui sont en première ligne et pour qui nous devons exiger des emplois en suffisance, avec de bons équipements et de bonnes conditions de travail. Mais c’est aussi la lutte de tout le monde pour l’accessibilité à tous de soins de santé de qualité, pour tous les travailleurs, malades du capital ou menacés par celui-ci.


Groupe de Travail Santé du PCB-CPB

Uit Drapeau Rouge – Rode Vaan no 1, sept. 2020: Crisis van de gezondheidszorg en crisis van het kapitaal


Uit Drapeau Rouge – Rode Vaan no 1, sept. 2020:



Crisis van de gezondheidszorg en crisis van het kapitaal


De COVID-19-pandemie van 2020 maakt de diepe crisis, waarmee de gezondheidszorg wordt geconfronteerd, héél duidelijk en concreet. Dit in de hele kapitalistische wereld, in België èn Europa. Maar deze crisis is niet nieuw en maakt deel uit van de wereldwijde aanvallen van de burgerij op de sociale zekerheid.


De privatisering van een gezondheidssector, steeds meer onderworpen aan de anarchie van concurrentie

In de kapitalistische maatschappij is de economische activiteit volledig gericht op de productie en verkoop van waren, waardoor de heersende klassen enorme winsten kunnen halen uit de grootst mogelijke uitbuiting van de werkers.

Tot op zekere hoogte, vooral sinds de Tweede Wereldoorlog en in het bijzonder door de overwinning van de USSR op nazi-Duitsland, maakte de strijd van de werkers dat de gezondheidssector nog een openbare sector bleef die voor ieder toegankelijke gezondheid leverde. Het was een periode – van eind ‘50 tot 1980 - van sterke economische groei, waarin de werkers – omdat die nodig waren voor de productie - relatief beter werden “betaald” dan nu.

Door chronische overcapaciteit, kwam een einde aan die sterke groei, rond 1980. Die chronische overcapaciteit heeft de strijd tussen de kapitalisten om de marktaandelen van de concurrenten, aangewakkerd en geleid tot een enorme toename van de uitbuiting van de arbeidersklasse.

In de gezondheidssector leidde dit tot geleidelijke privatisering van de sector, waardoor de zorg meer en meer “koopwaar” werd.

Een sector die gebaseerd is op dienstverlening aan het publiek, het resultaat van de strijd voor sociale zekerheid in de naoorlogse periode, kan men niet zomaar in één dag of één jaar privatiseren. De eerste stap was besparingen door voeren en de werking van de sector om te zetten in “warenverkoop”.


We kennen nog goed de besparingen die opeenvolgende regeringen, van liberalen, socialisten, nationalisten of katholieken, probeerden door te voeren in de gezondheidszorg onder impuls van de richtlijnen van de Europese Unie. Het aantal ziekenhuisbedden in België, dat tot 1980 nog toenam (tot 9,4 bedden per 1000 inwoners), is in 40 jaar tijd met meer dan een derde afgenomen (vandaag: ongeveer 6 bedden per 1000 inwoners) – hetgeen de impact van het coronavirus in ziekenhuizen vertienvoudigde, doordat men snel het verzadigingspunt bereikte.

Tussen 2011 en 2018 heeft de Europese Unie haar lidstaten zo dus al 63 keer aanbevolen om de uitgaven voor gezondheidszorg te verminderen. Op het hoogtepunt van de crisis eisten deze criminelen dat Griekenland de uitgaven voor volksgezondheid zou beperken tot "6% van het BBP of minder" - terwijl het BBP zelf met ongeveer 25% daalde! Door de volksgezondheidskosten te koppelen aan het BBP, zijn deskundigen op het gebied van kapitaalbalans zich terdege bewust van de schade die zij veroorzaken - aangezien zij verdere verlagingen eisen van de exploitatiekosten van openbare gezondheidsfaciliteiten in tijden van kapitaalcrisis, wanneer de mensen nog minder middelen hebben om dokters en medicijnen uit eigen zak te betalen!

Maar naast de besparingen verandert de hele logica van de sector beetje bij beetje: het verworden tot koopwaar van de sector neemt toe met de toename van het privé-kapitaal dat erin wordt geïnvesteerd. Dit gebeurt niet alleen omwille van objectieve oorzaken (vergrijzing van de bevolking, toenemende technische aard van de geneeskunde, bijvoorbeeld in medische beeldvorming), maar vooral om politieke redenen: de teugels worden in handen gegeven van farmaceutische bedrijven die de wet dicteren in de gezondheidssector. Maar ook de Europese Unie wil via haar "dienstenrichtlijn" en wetten, de publieke sectoren vernietigen en alle gebieden voor concurrentie open te stellen. Er wordt bespaard op preventieprogramma's die de gezondheidskosten kunnen verlagen en men introduceert prijs- en financieringsmethoden die de solidariteit tussen spelers in de sector doorbreken.

Zo helpen complexe en vaak tegenstrijdige financieringsregels bij het ontmantelen van openbare diensten, met name ziekenhuizen. De logica is tweeledig:

Enerzijds, in plaats van ziekenhuizen als één geheel te financieren, introduceert men vooral financiering naar prestatie. Bepaalde handelingen, met name medisch-technische (bijvoorbeeld radiologie), zijn zeer lonend, zowel voor ziekenhuizen als voor zorgverleners - met name bepaalde bevoorrechte categorieën artsen. Veel ziekenhuizen zullen dan hun personeel aanmoedigen om duizenden onderzoeken en procedures te bestellen en uit te voeren die geen medisch belang hebben voor de patiënt, maar die wel goed worden vergoed door het RIZIV. Het is duidelijk dat iemand ze goed moet betalen. En voor wat ziekenhuizen en doktoren oogsten, is het de sociale zekerheid die betaalt. Dit introduceert concurrentie tussen twee domeinen van de sociale zekerheid, die "steeds duurder worden" en "geprivatiseerd moeten worden" volgens de heersende visie.

Bovendien wordt het "Budget van Financiële Middelen" (BMF) van ziekenhuizen bepaald volgens een volkomen perverse logica. Voor een bepaalde activiteit (bijvoorbeeld de automatisering van het patiëntendossier) of globaal voor een categorie van ziekenhuisopnames, wordt een "globale enveloppe" bepaald voor alle ziekenhuizen in het land. Een pervers systeem dat de facto bezuinigingen bewerkstelligt, en wordt toegepast in vele andere openbare diensten: deze enveloppe wordt over de ziekenhuizen verdeeld volgens de "kwaliteit" en "kwantiteit" van de activiteit. Dit wordt gemeten via de “Nursing Minimum Dataset” (NMDS) en de “Hospital Minimum Dataset”. Zo financiert men jaarlijks meer de ziekenhuizen die - voor een bepaald type ingreep (zoals een blindedarmoperatie) - een lagere gemiddelde opnameduur hebben dan andere. Elk ziekenhuis zal daarom proberen de duur van zijn opnameduur in te korten tot onder het gemiddelde. Maar uiteraard, aangezien alle ziekenhuizen hetzelfde doen, daalt het gemiddelde het volgende jaar. En zo komt men in een neerwaartse spiraal terecht waarin men steeds kortere ziekenhuisopnames wilt, en men de patiënt het ziekenhuis uitgooit, waar dat eigenlijk nog niet zou moeten.

In ziekenhuizen vermindert men vervolgens het aantal zorgverleners, maar men creeërt wel afdelingen van financiële experts die als "managementcontrollers" worden ingezet om de prijsstelling en de "BMF" die aan het ziekenhuis wordt toegewezen te optimaliseren.

Daarbij moet het ziekenhuis zich nu vaak prostitueren bij de privé-ziektekostenverzekering om zijn financieringstekorten te compenseren. Deze worden ook direct of indirect door de werkers betaald! En, net als de “tweede pensioenpijler”, beginnen deze privé-verzekeringen langzamerhand voorrang te krijgen op de sociale zekerheid voor iedereen. En zelfs de mutualiteiten worden door Europese richtlijnen gedwongen of zelfs gedwongen om dit duivelse spel te spelen.

Geleidelijk aan, vanwege deze logica en ondanks de aanzienlijke inspanningen van zorgverleners en al het ziekenhuispersoneel, verslechtert de gezondheidszorg. Ze wordt nog steeds als te duur beschouwd, vooral vanwege het aandeel van medicijnen geleverd door de farmaceutische bedrijven waar ziekenhuizen, net als patiënten, steeds meer voor moeten betalen. Die situatie leidt naar verklaringen dat "openbare diensten niet werken" of dat "ons gezondheidszorgsysteem hervormd moet worden".

Het fruit wordt zo rijp gemaakt om geplukt te worden door het multinationale grootkapitaal... en zo wordt de sector geprivatiseerd.

Hoewel deze logica tot op zekere hoogte nog getemperd wordt door de verworvenheden van de sociale zekerheid in België en het verzet van de werkers, is ze toch al sterk aanwezig. Men stapt af van de logica van het voldoen aan een sociale en collectieve behoefte, en men begint de logica te volgen van een aandbod om te voldoen aan een koopkrachtige vraag. En jammer voor degenen die de gezondheidszorg het meeste nodig hebben maar de minste middelen hebben om ervoor te betalen!

Op een gegeven moment schakelt de hele sector over naar de privésector en bevinden we ons in een Amerikaans systeem, waar onverzekerde patiënten worden geweigerd of mensen worden gedwongen om zich gedeeltelijk te verzekeren vanwege de kosten van bescherming. Dit kan dan weer zeer ernstige gevolgen hebben als u de verkeerde vakjes in deze verzekeringslotto aanvinkt en u juist voor de ziekte “vergat” te verzekeren "vergat" de ziekte die u treft. Het resultaat is een levenslange schuld, of de verkoop van het huis… en anders de straat!


De pandemie en het feest van de digitale speurneuzen.

We weten dat deze pandemie een zegen is voor bepaalde kapitaalsectoren, juist voor degenen wier winsten toch al het hoogst waren. De hightechsectoren pretenderen de zorgsector "te helpen" door het aanbieden van tablets aan ziekenhuizen en verpleeghuizen "om contact te houden", door "gratis" videoconferentiesystemen aan te bieden aan zorginstellingen gedurende de pandemie. In feite oefenen deze bedrijven een constante druk uit om collectieve gezondheidsstructuren (ziekenhuizen, gemeenschapscentra) af te schaffen en te vervangen door technologische oplossingen die mogelijk worden ondersteund door geprivatiseerde zorgverleners. Hierdoor kan het aantal ziekenhuisbedden NOG verder worden teruggebracht, worden patiënten 'thuis verpleegd' en komen zelfstandige verpleegkundigen één of twee keer per dag op bezoek.

Het is duidelijk dat de patiënt des te beter "thuis verpleegd" zal zijn, naarmate zijn accommodatie ruim en degelijk is, waardoor de kwaliteit van de zorg (met name op het gebied van hygiëne en comfort) steeds meer een kwestie van klasse wordt.

Het ziekenhuis, zoals alle collectieve structuren die uit het verleden zijn geërfd, had tot op zekere hoogte tot doel om iedereen zorg te bieden van identieke kwaliteit. Zo onstonden er al verschillen in "comfort" en "hotel" - tussen chique privéziekenhuizen en slecht openbare ziekenhuizen. gefinancierd, tussen voor werkers onbetaalbare "eenpersoonskamers" en kamers met 2 of 4 bedden.

Nu kan de patiënt met betere huisvesting en een betere connectiviteitsinfrastructuur (snelle internetverbinding met wifi in alle kamers, nieuwste generatie smartphone) NOG beter gevolgd worden. Ondertussen maken Telenet en Proximus enorme winsten, om nog maar te zwijgen van Apple, met een marktkapitalisatie van net meer dan $ 2 biljoen. De "gezondheidsgegevens", verzameld via duizend "smartphoneapplicaties" en "verbonden apparaten" (digitale thermometer, enz.), zullen worden gebruikt door Google en co, dat ze zal doorverkopen aan verzekeringsmaatschappijen en farmaceutische bedrijven. We zijn er al niet ver van verwijderd!

De vernietiging van collectieve gezondheidsstructuren wordt zo nog VERSNELD door de Covid-19-pandemie, in een groot feestmaal voor de aaseters van het grote digitale kapitaal en het groot kapitaal van de online verkoop.


Een beleid dat niet alleen gericht is op besparingen, maar ook op de verdeling van de werkers

Tijdens deze gezondheidscrisis werd er veel gepraat over het schandaal van de desorganisatie van politieke beslissingen in een land waar de gezondheidsverantwoordelijkheden verdeeld zijn over 9 ministers. Op het niveau van de gezondheidsinstellingen en -diensten zelf is de situatie niet beter: preventie hangt af van de gemeenschappen, ziekenhuizen zijn federaal en rust- en verzorgingstehuizen zijn regionale bevoegdheid!

Gezien de spanningen inzake financiering die zo ontstaan, staat dit niet alleen de ontwikkeling van een samenhangend gezondheidsbeleid in de weg (zelfs als onze politieke leiders het zouden willen!) maar draagt dit bij tot een verdeling van de werkers.

Zo wordt een "coronavirus"-bonus specifiek toegekend aan zorgverleners in het ziekenhuis, maar diegenen in de rust= en verzorgingshuizen, die juist zoveel hebben geleden, worden uitgesloten!

En zowel de leiders van burgerlijke partijen als sommigen van syndicale organisaties waarmee sociale pacten worden gesloten, verraden het volk en verdelen de werkers om ze dan ook nog tegen elkaar op te zetten. Zo wordt er binnen de ziekenhuissector onderscheid gemaakt tussen technisch personeel, arbeiders en schoonmaakpersoneel, brancardiers, de verschillende categorieën zorgverleners (verpleegassistenten, verpleegkundigen met meer of minder diploma's). Sommigen zullen profiteren van hulp of opwaarderingen, anderen niet. Dus in de zeldzame momenten dat de economische situatie (covid) of de strijd van de werkers (betogingen van de “witte woede”) de regeringen dwingen om hulpmaatregelen toe te kennen aan bepaalde werkers in de sector, negeert men altijd degenen in die gezondheidsberoepen (in het bijzonder in de ziekenhuizen) die als “minder dicht bij de patiënten” worden beschouwd en daarom minder erkend. Deze beroepen zijn echter net zo essentieel om het ziekenhuis te laten werken!

De logica van het kapitaal dringt in toenemende mate de gezondheidssector binnen: de strategie van de bourgeoisie beoogt haar privatisering te versnellen door haar "competitiever" te maken en door concurrentie te ontwikkelen tussen zorginstellingen, tussen overheidsniveaus (regio's, gemeenschappen, federaal) maar helaas ook tussen werkers.


Een zieke gezondheidssector in een samenleving die ziek is van het kapitalisme

Maar het probleem van de gezondheidssector is globaal: de arbeidsomstandigheden in alle zorginstellingen verslechteren, apparatuur valt uit elkaar, terwijl de samenleving als geheel steeds zieker wordt. Overal worden arbeiders het slachtoffer van een ondraaglijke werkorganisatie: er zijn meer dan 400.000 langdurig zieken in België, die door de wet steeds minder beschermd worden. Zo maakt de nieuwe wet over "re-integratieroutes" voor langdurig zieken, de onzekerheid bij de werkers groter. Ze worden gedwongen om naar hun ondraaglijke job terug te keren terwijl ze niet genezen zijn. Het leidt tot zelfmoorden!

Geneeskunde en wetenschap worden steeds meer gericht op de winsten van de kapitalisten (in het bijzonder de farmaceutische industrie), en men ziet bij de bevolking een groeiend wantrouwen jegens geneeskunde en wetenschap zich ontwikkelen - zelfs wanneer er nog een collectief nut is (zoals bij vaccinatie-campagnes bijvoorbeeld) Dit draagt bij aan de algemene verslechtering van de gezondheidssituatie in onze landen.

En dan verbaast men zich erover dat zorginstellingen zo overbelast zijn en hun werk onmogelijk wordt!


Wat te doen ?

We moeten onvermoeibaar strijden tegen alle opeenvolgende "hervormingen" van, en besparingen in de sociale zekerheid en de gezondheidszorg van de afgelopen veertig jaar, hervormingen en besparingen waaraan alle burgerlijke partijen medeplichtig zijn geweest - al te vaak met inbegrip van bepaalde vakbondsleiders.

We mogen geen illusies hebben: onder het kapitalisme is het onmogelijk dat het hele volk op lange termijn profiteert van alle technische vooruitgang, zowel op het gebied van gezondheid als op elk ander gebied waar de arbeidsproductiviteit toeneemt. Om voor iedereen effectieve gezondheidszorg te hebben, het recht te hebben op werk, onderwijs, cultuur, echte democratie, enz. kan dat alleen worden bereikt als we ons ontdoen van dit kapitalisme in vergevorderde ontbinding en verrotting, en we een socialistische samenleving hebben gevestigd (aan ieder naargelang zijn werk), als overgang naar de communistische samenleving (aan ieder volgens zijn behoeften en door ieder naargelang zijn mogelijkheden). De Communistische Partij strijdt en mobilisert voor deze verandering van de samenleving.

De perverse paradox van het kapitaal is dat de vooruitgang die de mensheid ten goede zou moeten komen, de vijand van de mensheid wordt en dat wat de last van de werker lichter en korter zou moeten maken, wordt gebruikt om hem te bedreigen, zijn bestaan onzekerder te maken of zijn loon te verlagen. Kortom, de technologische vooruitgang onder het kapitalisme staat in dienst van de steeds grotere uitbuiting van werkers. Dit geldt zowel in de gezondheidssector als in elke andere sector. Als de burgerij schrijft dat gezondheidszorg te duur is, is dat slechts een voorbeeld van dit principe.

We moeten elk van deze tegenslagen bestrijden, wetende dat het breekpunt nadert. Adequate gezondheidszorg, goede arbeidsomstandigheden voor iedereen, dit zijn basisbehoeften maar onverenigbaar met het voortbestaan van het kapitalisme.

We moeten vechten voor medicijnen, preventief en curatief, geïntegreerd in het sociale weefsel, buurten, bedrijven en de samenleving als geheel. Deze benadering van "allesomvattende zorg", gedeeltelijk ontwikkeld op zeer lokaal niveau in België in de vorm van gezondheidscentra, moet op mondiaal en nationaal niveau worden ingezet. Dit idee van "integrale zorg" voor de hele gemeenschap maakt de Cubaanse geneeskunde juist zo succesvol, effectief en toegankelijk in een land dat economisch benadeeld en verarmd is door het meedogenloze Amerikaanse embargo. De pandemie toont duidelijk de grenzen aan van het individualistische model van de organisatie van de gezondheid, terwijl het Cubaanse model gebaseerd is op "activiteiten van onderwijs, promotie, genezing en gezondheidsrevalidatie, gericht op zowel het individu, als het gezin en de gemeenschap.

Deze strijd is de strijd van werkers in de gezondheidssector, die vandaag aan de frontlinie staan ​​en voor wie we voldoende werkplaatsen moeten eisen, met goede uitrusting en goede arbeidsomstandigheden. Maar het is ook de strijd van alle werers en ontvangers van sociale uitkeringen om toegang tot hoogwaardige gezondheidszorg voor iedereen, voor alle werkers, ziek van of bedreigd door het kapitaal.


Werkgroep Gezondheid van de PCB-CPB