18-07-2022

Est-ce « le socialisme aux caractéristiques chinoises » ou est-ce « le capitalisme/impérialisme aux caractéristiques chinoises » ? (5ième partie)

 

Une conclusion préliminaire fondée sur la Partie 1, la Partie 2, la Partie 3 et la Partie 4 :

Le Parti communiste chinois n'a pas commis la même erreur (à partir de 1940) que de nombreux autres partis communistes en menant la résistance antifasciste contre l'occupation, qui n'a pas développé la perspective de poursuivre cette résistance antifasciste dans (en fin de compte) la révolution socialiste. Le PCC l'a fait.

Le PCC a développé une ligne politique, stratégique et tactique de front uni contre le fascisme (l'occupation colonialiste d'une puissance impérialiste étrangère), avec la perspective de transformer cette lutte en (une première étape de) la révolution socialiste.
La lutte antifasciste en front unique était vue comme une étape de la révolution démocratique bourgeoise qu'il fallait mener le plus loin possible, pour la faire passer à la révolution socialiste.

« Pousser la révolution bourgeoise aussi loin que possible », dans laquelle les ouvriers s'opposent à la capitulation intérimaire des forces bourgeoises, qui, par exemple, renforcent les rapports de production capitalistes, en mettant cela CONTRE le « progrès social » pour les travailleurs (ce qui était un point de la « Novelle Démocratie »). Cela pourrait être jugé comme capitulation devant les accords conclus dans le front unique, concernant la mise en place de la « Nouvelle Démocratie », sur laquelle les travailleurs réagiraient avec la LUTTE DE CLASSE.

Si cela se produit à un moment où la lutte antifasciste contre l'occupation est déjà gagnée, cette lutte de classe peut mettre en perspective la révolution socialiste.

En fait, la "trahison" des forces bourgeoises à la stratégie commune de la "Nouvelle Démocratie" serait jugée "de leur propre faute", amenant ainsi la classe ouvrière à déclencher la révolution socialiste.

D'autre part, "amener aussi loin que possible la révolution démocratique bourgeoise" (qui est la Nouvelle Démocratie après tout) ferait passer les partenaires cohérents et bien intentionnés du front unique vers la position de classe du prolétariat, comme les paysans qui s'organisent en coopératives et développent ensuite les communes, les faisant passer d'un "développement possible vers les capitalistes", à "au fur et à mesure qu’ils deviennent comme travailleurs une partie de la classe ouvrière".

MAIS il y avait déja longtemps – depuis la révolution de 1949 – une vision bourgeoise dans le PCC (parmi certains cadres) qui considérait la révolution comme pleinement accomplie dans la Nouvelle Démocratie.

Ces cadres du parti avec cette vision bourgeoise du monde (comme, par exemple, Liu Chao-chi....) plaidaient déjà ALORS pour la "consolidation" de la révolution nouveau-démocratique...

Cette lignée bourgeoise a remporté l'argument lors de la Troisième Session Plénière du 11ème CC….

La "Nouvelle Démocratie" est pour le PCC APRÈS 1978, puis le "point final" en opposition au PCC AVANT 1978.

Et ainsi la Résolution de la 6ème Session du 11ème CC déclare :

La victoire dans la révolution nouvelle-démocratique a été remportée au cours de longues années de lutte et de sacrifice par d'innombrables martyrs, membres du Parti et personnes de toutes nationalités.(…) … Nous avons réalisé et consolidé la grande unité des travailleurs, des paysans, des intellectuels et des gens d'autres couches et avons renforcé et élargi le large front uni qui est dirigé par le Parti communiste chinois en pleine coopération avec les partis démocratiques patriotiques et les partis populaires. et comprend tous les travailleurs socialistes et tous les patriotes qui soutiennent le socialisme et les patriotes qui défendent l'unification de la patrie, y compris nos compatriotes à Taiwan, Xianggang (Hong Kong) et Aomen (Macao) et les citoyens chinois à l'étranger.

Le texte Sur Démocratie Nouvelle date de janvier 1940.
Le texte l’Existence des Problèmes de Tactique dans le Front Unie Anti-Japonais, par exemple, date de mars 1940…

Ce sont ces dates que les forces dogmatiques (soi-disant « maoïstes ») à l'extérieur de la Chine OUBLIENT parfois, ce sont les forces révisionnistes bourgeoises, celles DANS le PCC, qui se SILENCIENT à ce sujet.
La « consolidation » et voir les « erreurs » dans la développement de la lutte de classe et les « erreurs » à « aller continuellement plus loin dans le développement des coopératives et la construction des Communes » doit donc être vue comme posant la « Nouvelle Démocratie » comme point final.

La « mise en correspondance des facteurs de production avec les rapports de production » signifie alors :

Maintenir (ou rétablir) des rapports de production capitalistes dans l'agriculture où l'augmentation de la productivité peut être réalisée en rendant « la technologie et la science » accessibles aux paysans les plus riches, même si cela s'accompagne de «l ‘ expulsion » des paysans les plus pauvres pour qui la « la technologie et la science sont inaccessibles.

Depuis la Troisième Session du XIe CC, le révisionnisme au sein du PCC est devenu la ligne idéologique et politique dominante à laquelle tous les membres du parti doivent adhérer, sous peine de sanction ou d'exclusion.
Le PCC est ainsi devenu le bastion de la bourgeoisie et du pouvoir d'Etat bourgeois qui a su « démanteler » le développement de la dictature du prolétariat. Comment cela a été possible fait encore l'objet d'une étude plus approfondie.

La restauration et le renforcement des rapports de production capitalistes ont permis de faire de la Chine une puissance capitaliste/impérialiste, qui a réussi à conquérir sa place dans le monde global capitaliste/impérialiste.

Et maintenant pour une introduction….

Dans le développement du révisionnisme basé sur un dogmatisme utilisant des citations et des paraphrases de textes de Marx, Engels et Lénine, il y a l'utilisation spécifique d'une citation de Marx de l'« Introduction à la contribution à la critique de l'économie politique ». Dans cette 5e partie sur le révisionnisme que le PCC a développé à partir de la troisième session du 11e CC, je voudrais mentionner en introduction comment le PVDA a développé un révisionnisme similaire.

Ainsi j’écris dans 10-09-2020 Le PTB parle (dans "Socialisme 2.0") de "CHANGEMENT DE PARADIGME", je l'appelle plutôt "RÉVISIONISME"…. 

En 1859, Marx a écrit son étude "Contribution à la critique de l'économie politique". Dans la "Préface" de ce livre, il y a une citation de Marx qui est souvent utilisée par les soi-disant "marxistes" et/ou "communistes" "en soi-même" (ainsi SORTI de son contexte - que je donnerai plus tard) pour le présenter comme le "matérialisme historique" analysant "la société capitaliste actuelle et son développement et la 'transition' vers le socialisme". Je pense que c'est un développement CONSCIENT du DOGMATISME, et que c'est donc du RÉVISIONISME.
Eh bien, cet révisionnisme Le PTB l'applique avec leur "vision"/"analyse" du
"Socialisme 2.0" - dans le document du 9e congrès, 2015:

Et voici, je crois, le but de ce révisionnisme :

La raison pour laquelle le PTB CONSCIENT et DÉLIBREMENT ne cite PAS Marx certains passagers du Critique du programme de Gotha est la même que la raison pour laquelle le PVDA ne cite pas (ou ne paraphrase pas) le Manifeste du Parti communiste et s'appuie sur la paraphrase ou la citations de passages/citations/parties SELECTIVES ou CHOISIS de textes de Marx.
Il est clair que c'est parce que le PTB ne veut plus parler du rôle de la LUTTE DE CLASSE, des intérêts OBJECTIFS de la classe ouvrière et de son rôle RÉVOLUTIONNAIRE, ... Et l'AVANTAGE d'une paraphrase de la citation de Marx de Préface de Contribution à la critique de l'économie politique, est que les mots "Classes" et "Luttes des Classes" n'apparaissent pas. Le «contexte» CRÉÉ (ici donc “créé” par le PTB) pour cette citation est que Marx donnerait ici l'essence de ce qu'est «l'application du matérialisme historique». Mais c'est tromperie et du mensonge, c'est du «révisionnisme»! Je vais le démontrer plus loin….
Le socialisme scientifique, le matérialisme historique n'est pas un “nouveau paradigme”. Le socialisme scientifique met fin à tous les paradigmes et à tous les changements de paradigme!

Alors maintenant Partie 5 :

A propos d'un cas général de dogmatisme : «sur les forces productives et les rapports de production»

En fin de compte, la ligne ressort de la Résolution de la 6e Session du 11e CC:

La réforme et l'amélioration des rapports de production socialistes doivent être conformes au niveau des forces productives et favoriser l'expansion de la production. L'économie d'État et l'économie collective sont les formes fondamentales de l'économie chinoise. L'économie individuelle des travailleurs dans certaines limites prescrites est un complément nécessaire à l'économie publique. Il est nécessaire d'établir des systèmes spécifiques de gestion et de distribution adaptés aux différents secteurs de l'économie. Il est nécessaire d'avoir une économie planifiée et en même temps de faire jouer le rôle complémentaire et régulateur du marché sur la base de la propriété publique. Nous devons nous efforcer de promouvoir la production et l'échange de marchandises sur une base socialiste. Il n'y a pas de modèle rigide pour le développement des rapports de production socialistes. A chaque étape, notre tâche est de créer les formes spécifiques des rapports de production qui correspondent aux besoins des forces productives croissantes et facilitent leur progression continue.

Dans "China’s socialist economy", cela est "justifié" en se référant à ce que Marx aurait dit à ce sujet :

Lorsque Marx parlait de la contradiction entre les rapports de production et les forces productives, il faisait souvent référence à des cas où les rapports de production étaient en retard par rapport aux exigences des forces productives croissantes. C'était parce qu'il analysait principalement le système capitaliste qui était devenu un obstacle au développement des forces productives. Mais il a également souligné en termes clairs :
Un ordre social ne périt jamais avant que toutes les forces productives pour lesquelles il est largement suffisant aient été développées, et de nouveaux rapports de production supérieurs ne remplacent jamais les anciens avant que les conditions matérielles de leur existence n'aient mûri dans le sein de l'ancienne société. L'humanité ne se fixe donc inévitablement que les tâches qu'elle peut résoudre, car un examen plus approfondi montrera toujours que la tâche elle-même ne survient que lorsque les conditions matérielles de sa solution sont déjà présentes ou du moins en cours de formation.1

La citation complète du texte de Marx auquel il est fait référence est la suivante :

Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir.

L'utilisation de cette citation pour justifier une ligne politique à suivre dans la construction du socialisme est une forme de dogmatisme. Une application CONSCIENTE du dogmatisme est… le révisionnisme. SI l'on se met alors à paraphraser Marx – comme le fait le PCC dans sa Résolutions de la 6e Session du 11e CC, c'est du dogmatisme au carré.
Le PCC utilise CONSCIEMMENT ce dogmatisme pour imposer la politique de « Réforme et d'Ouverture » au parti, profitant d'une méconnaissance répandue de Marx et de l'application du marxisme. Ainsi ce dogmatisme devient… révisionnisme.

Il y a du dogmatisme dans l'utilisation de cette citation de Marx parce qu'elle EST SORTIE DE SON CONTEXTE, pour la présenter comme une ligne directrice de Marx à utiliser, une ligne directrice en quelque sorte rédigée par Marx lui-même.

QUEL est le contexte de cette citation ?

Cette citation provient de l'« Introduction à la Contribution à la Critique de l'Économie Politique »2 dans laquelle Marx écrit sur ce qu'est le livre « Contribution à la Critique de l'Économie Politique » :

J'examine le système de l'économie bourgeoise dans l'ordre suivant : capital, propriété fon­cière, travail salarié, État, commerce extérieur, marché mondial. Sous les trois premières rubri­ques, j'étudie les conditions d'existence économiques des trois grandes classes en lesquelles se divise la société bourgeoise moderne; la liaison des trois autres rubriques saute aux yeux. La première section du livre premier, qui traite du capital, se compose des chapitres suivants : 1º la marchandise; 2º la monnaie ou la circulation simple; 3° le capital en général. Les deux premiers chapitres forment le contenu du présent volume. J'ai sous les yeux l'ensemble de la documentation sous forme de monographies jetées sur le papier à de longs intervalles pour mon propre éclaircissement, non pour l'impression, et dont l'élabo­ration systématique, selon le plan indiqué, dépendra des circonstances.
Je supprime une introduction générale que j'avais ébauchée3 parce que, réflexion faite, il me paraît qu'anticiper sur des résultats qu'il faut d'abord démontrer ne peut être que fâcheux et le lecteur qui voudra bien me suivre devra se décider à s'élever du singulier au général. Quelques indications, par contre, sur le cours de mes propres études d'économie politique me semblent être ici à leur place.

Et ainsi il explique :

Le premier travail que j'entrepris pour résoudre les doutes qui m'assaillaient fut une révision critique de la Philosophie du droit, de Hegel, travail dont l'introduction parut dans les Deutsch-Französiche Jahrbücher, publiés à Paris, en 1844. Mes recherches aboutirent à ce résultat que les rapports juridiques - ainsi que les formes de l'État - ne peuvent être compris ni par eux-mêmes, ni par la prétendue évolution générale de l'esprit humain, mais qu'ils pren­nent au contraire leurs racines dans les conditions d'existence matérielles dont Hegel, à l'exem­ple des Anglais et des Français du XVIII° siècle, comprend l'ensemble sous le nom de « société civile », et que l'anatomie de la société civile doit être cherchée à son tour dans l'éco­no­mie politique. J'avais commencé l'étude de celle-ci à Paris et je la continuai à Bruxelles où j'avais émigré à la suite d'un arrêté d'expulsion de M. Guizot. Le résultat général auquel j'arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se formuler ainsi : ...

ET ENSUITE SUIT LE TEXTE QUI EST TOUJOURS UTILISÉ COMME CITATION OU DE LA QUELLE ON PREND UNE CITATION… ou pour le PARAPHRASER.

Mais APRÈS le morceau de texte qui est toujours cité, Marx va encore plus loin :

Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de production sociale, contradictoire non pas dans le sens d'une contradiction individuelle, mais d'une contradiction qui naît des conditions d'existence sociale des individus; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achève donc la préhistoire de la société humaine.
Friedrich Engels, avec qui, (...) j'entretenais par écrit un constant échange d'idées, était arrivé par une autre voie (comparez sa Situation des classes laborieuses en Angleterre) au même résultat que moi-même, et quand, au printemps de 1845, il vint lui aussi s'établir à Bruxelles, nous résolûmes de travailler en commun à dégager l'antagonisme existant entre notre manière de voir et la conception idéologique de la philosophie allemande; (...) Ce dessein fut réalisé sous la forme d'une critique de la philosophie post-hégélienne.(...)...des circonstances nou­velles n'en permettaient plus l'impression.(...)... nous avions atteint notre but principal, voir clair en nous-mêmes. Des travaux épars dans lesquels nous avons exposé au public à cette époque nos vues sur diverses questions, je ne mentionnerai que le Manifeste du Parti communiste, rédigé par Engels et moi en collaboration, et le Discours sur le libre-échange publié par moi. Les points décisifs de notre manière de voir ont été pour la première fois ébauchés scientifiquement, encore que sous forme polémique, dans mon écrit, paru en 1847, et dirigé contre Proudhon : Misère de la philosophie, etc. (...)... mes études économiques, que je ne pus reprendre qu'en 1850 à Londres. La prodigieuse documentation sur l'histoire de l'économie politique amoncelée au British Museum, le poste favorable qu'offre Londres pour l'observation de la société bourgeoise, et, enfin, le nouveau stade de développement où celle-ci paraissait entrer avec la découverte de l'or californien et australien, me décidèrent à recommencer par le commencement et à étudier à fond, dans un esprit critique, les nouveaux matériaux. (...)
Par cette esquisse du cours de mes études sur le terrain de l'économie politique, j'ai voulu montrer seulement que mes opinions, de quelque manière d'ailleurs qu'on les juge et pour si peu qu'elles concordent avec les préjugés intéressés des classes régnantes, sont le résultat de longues et consciencieuses études.

Ce « résultat d'une recherche consciencieuse et longue » serait finalement (APRÈS l'étude préliminaire dans « Contribution à la critique de l'économie politique »)… le Capital.
Son étude, qu'il a menée à partir des réflexions exprimées dans l'INTRODUCTION de « Contribution à la critique de l'économie politique », a conduit à formuler ce que cela signifiait CONCRET pour la société bourgeoise.

Il est à noter que CE texte (voir ci-dessous) du Capital n'est pas utilisé pour citer à la place de l'INTRODUCTION de "Contribution à la critique de l'économie politique"
Dans le dernier texte (dans lequel Marx, comme mentionné, ne parlait que d'un APERÇU GÉNÉRAL auquel il était parvenu), Marx est cité sur la base d'une formulation GÉNÉRALE des "forces productives et des rapports de production"

En utilisant cette citation, puis à partir de cette INTRODUCTION, il SEMBLE que les "forces productives" sont quelque chose qui est TOUJOURS la même, quelle que soit la forme de société, et que Marx semble également le confirmer.

Mais en lisant cette "Introduction" ENTIÈRE, on en vient à savoir que Marx ne faisait que formuler un RÉSUMÉ GÉNÉRAL pour clarifier à quelle idée il était arrivé, une idée qui l'a finalement conduit au LIVRE "Contribution à la critique de l'économie politique".

Dans le LIVRE « Contribution à la critique de l'économie politique » et plus tard dans Le Capital, cet APERÇU a ensuite conduit à l'analyse de la société BOURGEOISE, en analysant le système de production SUR LEQUEL reposait cette société bourgeoise : le capitalisme.

Cette analyse lui a apporté jusqu'à présent une formulation CONCRÈTE des "forces productives" et des "rapports de production" et comment les "forces productives" doivent CASSER « les rapports de production », car cela inhibe et entrave leur développement, ici dans Capital4 :

Ainsi donc ce qui gît au fond de l'accumulation primitive du capital, au fond de sa genèse historique, c'est l'expropriation du producteur immédiat, c'est la dissolution de la propriété fondée sur le travail personnel de son possesseur.
La propriété privée, comme antithèse de la propriété collective, n’existe que là où les instruments et les autres conditions extérieures du travail appartiennent à des particuliers. Mais selon que ceux-ci sont les travailleurs ou les non-travailleurs, la propriété privée change de face. Les formes infiniment nuancées qu'elle affecte à première vue ne font que réfléchir les états intermédiaires entre ces deux extrêmes.
La propriété privée du travailleur sur les moyens de son activité productive est le corollaire de la petite industrie, agricole ou manufacturière, et celle-ci constitue la pépinière de la production sociale, l'école où s'élaborent l'habileté manuelle, l'adresse ingénieuse et la libre individualité du travailleur. Certes, ce mode de production se rencontre au milieu de l'esclavage, du servage et d'autres états de dépendance. Mais il ne prospère, il ne déploie toute son énergie, il ne revêt sa forme intégrale et classique que là où le travailleur est le propriétaire libre des conditions de travail qu'il met lui-même en œuvre, le paysan, du sol qu'il cultive, l'artisan, de l'outillage qu'il manie, comme le virtuose, de son instrument.

Ce régime industriel de petits producteurs indépendants, travaillant à leur compte, présuppose le morcellement du sol et l'éparpillement des autres moyens de produc
tion. Comme il en exclut la concentration, il exclut aussi la coopération sur une grande échelle, la subdivision de la besogne dans l'atelier et aux champs, le machinisme, la domination savante de l'homme sur la nature, le libre développement des puissances sociales du travail, le concert et l'unité dans les fins, les moyens et les efforts de l'activité collective. Il n'est compatible qu'avec un état de la production et de la société étroitement borné. L'éterniser, ce serait, comme le dit pertinemment Pecqueur, « décréter la médiocrité en tout ». Mais, arrivé à un certain degré, il engendre de lui-même les agents matériels de sa dissolution. A partir de ce moment, des forces et des passions qu'il comprime, commencent à s'agiter au sein de la société. Il doit être, il est anéanti. Son mouvement d'élimination transformant les moyens de production individuels et épars en moyens de production socialement concentrés, faisant de la propriété naine du grand nombre la propriété colossale de quelques-uns, cette douloureuse, cette épouvantable expropriation du peuple travailleur, voilà les origines, voilà la genèse du capital. Elle embrasse toute une série de procédés violents, dont nous n'avons passé en revue que les plus marquants sous le titre de méthodes d'accumulation primitive.
L'expropriation des producteurs immédiats s'exécute avec un vandalisme impitoyable qu'aiguillonnent les mobiles les plus infâmes, les passions les plus sordides et les plus haïssables dans leur petitesse. La propriété privée, fondée sur le travail personnel, cette propriété qui soude pour ainsi dire le travailleur isolé et autonome aux conditions extérieures du travail, va être supplantée par la propriété privée capitaliste, fondée sur l'exploitation du travail d'autrui, sur le salariat5.

Dès que ce procès de transformation a décomposé suffisamment et de fond en comble la vieille société, que les producteurs sont changés en prolétaires, et leurs conditions de travail, en capital, qu'enfin le régime capitaliste se soutient par la seule force économique des choses, alors la socialisation ultérieure du travail, ainsi que la métamorphose progressive du sol et des autres moyens de production en instruments socialement exploités, communs, en un mot, l'élimination ultérieure des propriétés privées, va revêtir une nouvelle forme. Ce qui est maintenant à exproprier, ce n'est plus le travailleur indépendant, mais le capitaliste, le chef d'une armée ou d'une escouade de salariés.
Cette expropriation s'accomplit par le jeu des lois immanentes de la production capitaliste, lesquelles aboutissent à la concentration des capitaux.
Corrélativement à cette centralisation, à l'expropriation du grand nombre des capitalistes par le petit, se développent sur une échelle toujours croissante l'application de la science à la technique, l'exploitation de la terre avec méthode et ensemble, la transformation de l'outil en instruments puissants seulement par l'usage commun, partant l'économie des moyens de production, l'entrelacement de tous les peuples dans le réseau du marché universel, d'où le caractère international imprimé au régime capitaliste. A mesure que diminue le nombre des potentats du capital qui usurpent et monopolisent tous les avantages de cette période d'évolution sociale, s'accroissent la misère, l'oppression, l'esclavage, la dégradation, l'exploitation, mais aussi la résistance de la classe ouvrière sans cesse grossissante et de plus en plus disciplinée, unie et organisée par le mécanisme même de la production capitaliste. Le monopole du capital devient une entrave pour le mode de production qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices. La socialisation du travail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L'heure de la propriété capitaliste a sonné. Les expropriateurs sont à leur tour expropriés6.

L'appropriation capitaliste, conforme au mode de production capitaliste, constitue la première négation de cette propriété privée qui n'est que le corollaire du travail indépendant et individuel. Mais la production capitaliste engendre elle-même sa propre négation avec la fatalité qui préside aux métamorphoses de la nature. C'est la négation de la négation. Elle rétablit non la propriété privée du travailleur, mais sa propriété individuelle, fondée sur les acquêts de, l'ère capitaliste, sur la coopération et la possession commune de tous les moyens de production, y compris le sol.
Pour transformer la propriété privée et morcelée, objet du travail individuel, en propriété capitaliste, il a naturellement fallu plus de temps, d'efforts et de peines que n'en exigera la métamorphose en propriété sociale de la propriété capitaliste, qui de fait repose déjà sur un mode de production collectif. Là, il s'agissait de l'expropriation de la masse par quelques usurpateurs; ici, il s'agit de l'expropriation de quelques, usurpateurs par la masse.

REMARQUE : Il est frappant que les « marxistes » autoproclamés et aussi ceux qui se disent « communistes » se basent toujours sur la citation (GÉNÉRALE) de Marx dans « L'INTRODUCTION à la ‘Contribution à la critique de l'économie politique’ », mais jamais sur une Citation CONCRÈTE comme ci-dessus du Capital...

Le choix de la citation de Marx (et le choix encore plus limité de la citation dans "CONCLUSION" de "China’s socialist economy") prouve ce qu'était, après tout, la politique du PCC APRÈS 1978 :
1. Inverser la collectivisation pour créer la situation de "petite entreprise"... pour que "les forces productives" (les paysans en tant que producteurs sur leur petite entreprise) soient effectivement devenues "retardées"

De là découle une évolution, une dynamique similaire à ce que Marx décrit dans « Accumulation primitive » comme « l'expropriation des producteurs » et donc « la séparation entre les producteurs et son entreprise de production », ce qui sont, dans la Chine APRÈS 1978, les pièces individuelles de la terre et ses « outils de travail » (« petite entreprise »).
2. Développer des rapports de production capitalistes où les "paysans exclus" peuvent "vendre leur force de travail". Le développement des rapports de production capitalistes, c'est en fait « adapter les rapports de production au niveau des forces productives ».

Mais le texte CONCRETE de CAPITAL montre aussi ce que la classe ouvrière en Chine doit faire MAINTENANT :

« A mesure que diminue le nombre des potentats du capital qui usurpent et monopolisent tous les avantages de cette période d'évolution sociale, s'accroissent la misère, l'oppression, l'esclavage, la dégradation, l'exploitation, mais aussi la résistance de la classe ouvrière sans cesse grossissante et de plus en plus disciplinée, unie et organisée par le mécanisme même de la production capitaliste. Le monopole du capital devient une entrave pour le mode de production qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices. La socialisation du travail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L'heure de la propriété capitaliste a sonné. Les expropriateurs sont à leur tour expropriés. »

Depuis que les rapports de production capitalistes se sont à nouveau renforcés après 1978 et que toute la construction du socialisme comme première étape du communisme (où tous les "restes de la société précédente" sont effacés) et la dictature du prolétariat remplacée par la dictature du bourgeoisie (c'était possible parce que la ligne bourgeoise - la ligne révisionniste - avait triomphé dans le PCC), ... la classe ouvrière en Chine devra à nouveau prendre conscience de son rôle révolutionnaire historique et "exproprier les expropriateurs".

Quelques considérations supplémentaires

En développant sa stratégie révolutionnaire, les communistes tireront les leçons de l'étude de la révolution et de la construction du socialisme à la fois en Union soviétique et en République populaire de Chine. Il s'agit aussi des leçons de la restauration, du renforcement et du développement des rapports de production capitalistes, du démantèlement de la « dictature du prolétariat » et du démantèlement du développement du socialisme comme transition vers le communisme.

Une leçon importante qui peut être apprise, je pense, est qu'un aspect important de la "lutte des classes sous le socialisme" est la lutte contre le révisionnisme en tant que ligne bourgeoise formulée dans des phrases à consonance marxiste, qui ne peut être démasquée que par l'étude, l'analyse de la pratique , une position de classe consciente et le dépassement d'un certain dogmatisme par manque d'étude.
Convertir la lutte contre la guerre, contre l'occupation et contre le fascisme en lutte pour le socialisme, menée à la fois par le Parti communiste de l'Union soviétique et celui de la Chine, est un exemple pour les partis communistes.

Plusieurs partis communistes, malgré le rôle héroïque qu'ils ont joué dans la direction de la résistance organisée et armée contre l'occupation fasciste. devront faire un bilan autocritique pourquoi ils ne l'ont pas réussi à le faire.

1 Karl Marx, Preface and Introduction to "A Contribution to the Critique of Political Kconomy". FLP. Beijing. 1976. p. 4.

2https://www.marxists.org/francais/marx/works/1859/01/km18590100b.htm, en Préface de Critique de l'Économie Politique de Karl MARX

3 Voir le texte intitulé : Introduction à la critique de l’économie politique daté de 1857. (N. R.)

4https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-26.htm, Le Capital - Livre premier – Le développement de la production capitaliste. Karl MARX, VIII° section : L'accumulation primitive, Chapitre XXXII : Tendance historique de l’accumulation capitaliste

5 «Nous sommes... dans une condition tout à fait nouvelle de la société... nous tendons à séparer complètement toute espèce de propriété d'avec toute espèce de travail. » (Sismondi : Nouveaux principes de l’Econ. polit., t. Il, p. 434.)

6 «Le progrès de l'industrie, dont la bourgeoisie est l'agent sans volonté propre et sans résistance, substitue à l'isolement des ouvriers, résultant de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l'association. Ainsi, le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de production et d'appropriation. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus elles sont réactionnaires. elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. » (Karl Marx et Friedrich Engels : Manifeste du Parti communiste, Lond., 1847 p. 9, 11.)

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