Dans
une essai de faire mon contribution dans le PCB, de faire le bilan de
son passé je développait le raisonnement suivant :
« La Révolution culturelle chinoise et de l'attitude du Parti communiste chinois envers le Parti communiste de l'Union soviétique dirigé par Khrouchtchev dans les années 1960 et 1970, ont résulté – avec l’argument “la lutte contre la révisionnisme dans le PCB – à une idéologie du «renouveau» du Parti communiste de Belgique, et EN DEHORS du PCB l'idée d'un parti communiste complètement «nouveau» a surgi. Mais ce soi-disant «anti-révisionnisme» n'était pas toujours dépourvu d'opportunisme, d'opportunisme sous la forme de «maoïsme» (un dogmatisme basé en dernière instance sur ... CITATIONS de Mao comme ils ont été réunis dans le livre rouge).
Non seulement le mouvement de « renouvellement » -c.a.d. contre le révisionnisme - DANS le CP, mais aussi ces « nouveaux » PC’s (en '60 -'70 fin) elles-mêmes, ne pouvaient pas résister à l'opportunisme sous la forme du « maoïsme ». Ce dogmatisme pourrait «se cacher», car les citations du Livre Rouge proviennent des différentes œuvres de Mao. Le dogmatisme se manifeste à l'aide des CITATIONS, en fait en dehors et déconnectés du contexte historique dans lequel Mao avait écrit ces paroles et sans étude CONCRÈTE du contexte historique des problèmes et des contradictions a cause de qui ou sur lequel les textes ont été créés. Ces organisations «maoïstes» - qui se disent marxistes-léninistes - ont développé un «dogmatisme» similaire à l'égard de Marx et de Lénine. (une utilisation dogmatique des morceaux de textes écrits par Marx et Lénine, tirés de leur contexte) pour déterminer leurs lignes politiques et idéologiques. Ainsi cette « anti-révisionnisme » ELLE-MÊME (parce qu'elle ne savait pas se libérer de cet opportunisme) se développait a son retour au révisionnisme (ligne bourgeoise implicite au sein du Parti communiste formulé dans des phrases SEMBLANTE-marxistes) »
Je
veut donner une exemple concrète de la dernière position (mis en
italic-gras)…..
Études
Marxistes (marx.be) est actuellement une « plate-forme »
organisant l’Université Marxiste et aussi des « formations
en Marxisme ». Études Marxistes est une
organisation en dessous la direction du PTB et serve surtout pour
donner formation à ses membres…. Comme c’est formulé dans le document du 8ième congres du PTB en 2008 :
5.
Dans le PTB tout le monde a droit d’une formation adaptée. On
présente sept types de formation.
5.1.
Formation dans les groupes de base.
Le
premier instrument pour formation dans les groupes de base c’est
notre hebdomadaire Solidaire et la site portale www.pvda.be. Pour
formation plus sérieux on utilise Études Marxistes.
5.2.
La formation de base.
La
formation de base est accessible pour tout le monde. Elle est
organisé localement ou provincialement. La formation de base peut
être une formation sur l’actualité. Aussi des thèmes syndicales
peuvent être traités. Formation peut aussi être organisé en forme
de visites à une exposition ou d’une invitation d’un écrivain.
La formation peut aussi traiter d’une visite aux autres parti-sœurs
ou à une pays socialiste. Nous nous efforçons d’ éditer une
nombre de petits livres à l’exemple du petit livre pendant la
lutte contre le Pacte des Générations, dans lesquels le marxisme et
des thèmes d’actualité seront discuté. Important pour les
membres de groupes nouveaux est le petit livre sur le programme et
les principes de fonctionnement du PTB (lié aux statuts).
5.3.
Formation pour démarrer une groupe de base.
Cette
formation est une aide pour tout ceux qui veulent démarrer une
groupe nouveau de membres ou de base. C’est surtout une école pour
apprendre à diriger une groupe. Pour ça une manuel doit être
élaboré.
5.4.
École des militants
Formation
dans les classiques du marxisme à une rythme de trois fins de
semaine par année. Cette formation est destinée pour
intellectuelles et travailleurs (jeunes).
5.5.
École pour cadres-travailleurs
Pour
renforcer la caractère ouvrière du parti c’ est nécessaire qu’on
introduit des travailleurs dans toutes les fonctions dirigeantes. Pou
réalises cela, formation est nécessaire.
5.6.
École des cadres Huitième Congres
Cette
formation est destinée pour membres-cadres qui sont demandé de
prendre des responsabilités hautes dans les niveaux dirigeants du du
parti.
5.7.
Autres formations
Autres
initiatives de formation sont aussi intéressants. Comme-ça le parti
promeut les cours d’été et d’hiver de l’Université
Marxiste.
Une
« formation du classique de Lénine ‘Que Faire ?’ »
au jeunes militants intellectuel ou ouvrière n'a qu' une objective :
justifier la fonctionnement et la
structure d’organisation du parti…...
Et
une étude biblique de «Que Faire?» dans laquelle on enlève UNE texte de Lénine EN DEHORS de son contexte (ce contexte est enfin :
touts les étapes historiques qui sont pris pour atteindre enfin chez
la ligne politique et les principes de fonctionnement en
d’organisation - LIÉ à son ligne/stratégie politique – du
parti « Bolchevique » ou mieux dit parti COMMUNISTE) …
ce n’est pas du «marxisme» mais DOGMATISME.
La
formation en marxisme par formation du classique de Lénine "Que
Faire?" comme c’est organisé ACTUELLEMENT, c’est la MÊME
façon que moi j’ai eu cette «formation»
Liens
vers les chapitres de "Que Faire?" et les questions chez
chaque chapitre ;
En
fait c’est le manière que moi-même on m’a « formé en
marxisme » : « Formation
dans les classiques
du marxisme à une ritme de trois fins de semaine par année. Cette
formation est destinée pour intellectuelles et travailleurs
(jeunes). » Moi je me rappelle que « l’
enseignant » de ce qu’était MON FORMATION de « Que
Faire ? » était Joris Van Gorp….
Enfin
, c’était une certain « paresse » petit-bourgeois
qui était répandue chez beaucoup de cadres (et contre lequel Ludo
Martens luttait constamment….)
Pour
les éléments BOURGEOIS dans le PTB l’organisation de la formation
d’une tel manière était utile pour diriger les membres dans la
direction d’une acceptation/ ou de n’avoir aucune notion d’une
développement du révisionnisme.
Exemple
comment des cadres conscients-révisionnistes utilisent le dogmatisme dans
lequel ils ont formé la majorité des membres
En
1999 c’était le cas avec la directive INTERNE de SOA ( Section d’Organisation – Organisatie Afdeling) de juin 1999… qui fut accepté et « assimilé » sans beaucoup de
critique ou proteste.
(…
Moi, étant dirigeant de cellule (communal) en ce temps je refusait
d’appliquer cette directive. Je me suis justifié dans des
rapports que TOUTS ceux que j’organisais dans la cellule qui moi je
dirigeait devaient choisir – après leurs cycle de candidats – de
devenir membre suivant les statuts ORIGINALES et d’ accepter une
développements vers touts les taches que ça impliquent) :
“… Le
Comité Central (CC) de juin 1999 a décidé d’introduire une
troisième niveau d’adhésion de parti :
« Créer
une niveau de membres qui juste achète une carte d’adhésion pour
devenir « membre » à une niveau la plus élémentaire …
Eux offrir une éducation rudimentaire à l’aide des articles
politiques simples, vidéos … On peut avoir une carte d’adhésion
pour 500 fr (14 euros, NICO), ce que donne droit à une Solidaire par
mois. » (Texte de bilan du CC de juin 1999 : points 217 et
218)
Alors
on a 3 niveau de adhésion :
1.
Militant
2.
Membre de groupe ( 1)
3.
Membre
Chaque
niveau offre des options de flux continu : membre → membre de
groupe → militant → cadre intermédiaire
1.
Énoncé du problème
Dans
le texte du bilan du CC de juin 1999 :
point
173 : « Le parti doit être uni autour d’une programme
ou des analyses strictement marxiste-léniniste, qui vont au cœur
des choses. Mais dans le travail parmi les masses, le parti doit
faire beaucoup attention au tactique, au ligne de masse, à l’étude
comment se passe notre message, à de pas verser tout en un fois sur
les masses, mais de marquer une ou deux points essentiels dans en
situation donné.
Point
174 : Nos résultats (dans les élections de 1999, NICO) forment
une grande défaite, pas de notre politique, mais de notre tactique
…..Nous sommes confrontés à un problème immense et devons oser
remettre en question tout ce qui nous a empêchés, malgré le
dévouement et le militantisme de nos cadres et militants, de
persuader les masses et de relier les masses au parti,
point
192 : Nous devons revoir certains de nos conceptions sur le
parti de l’avant-garde. Ils nous poussent, dans les circonstances
actuels vers le sectarisme et le dogmatisme, c.a.d. vers des vues
« très pures » qui nous coupent des masses progressiste,
qui peuvent venir chez nous potentiellement. Ceci a du rapport avec
le déséquilibre entre notre travail interne, ce qui est « très
juste au point de vue marxiste-léniniste » et notre impact
politique et prise organisationnel limité sur les masses.
(...)
Aucune
condition supplémentaire n'est définie en rapport avec «accepter
le programme».
Cela
pourrait qu’ aggraver les conditions d'adhésion et pourrait rendre
plus difficile la constitution d'un véritable «parti de masse» et
rendre plus difficile d’avoir une meilleure prise en main de la
lutte des classes. Beaucoup de collaborateurs qui se sentent membres
du parti, juge le parti sur la base du travail des militants qu'ils
connaissent, pas sur la base d'un programme théorique. L'acquisition
du programme, des statuts et des principes du parti est un long
processus. La visite régulière, la discussion politique avec ces
membres, la livraison de Solidaire, la présence aux activités et la
formation pour lesquelles ils sont invités, permettront à ces
membres de devenir de plus en plus, politiquement d'accord avec
l'ensemble du programme du parti. Cela ne peut se réaliser qu'à
condition que les militants soient réellement intéressés en, et
s'engagent dans, ces nouveaux membres. En bref, en prenant en main la
lutte au sectarisme.
(...)
Il
faut que les statuts sont changés comme suit :
Chapitre
II L’ adhésion p. 11 :
-
changement : en les article (1),(2),(3), (5) et (6) sont
remplacé le mot ‘membre’ chaque fois par ‘militant ou membre
de groupe´ et le mot ‘candidat’ chaque fois par ‘candidat
militant ou candidat membre de groupe’.
-
ajouté : article (7) Dès 1-ière novembre 1999 le parti détend
ses conditions d’adhésion. Sous le niveau de militant et membre de
groupe sers introduit une troisième niveau d’adhésion : pour
se qui suit appelé « membre ». On peut devenir membre
quand on paye la contribution de membre annuelle en quand on est
présenté par un militant ou par une membre de groupe. Un membre
sera invité au réunion annuelle des membres. Un membre ne
participera pas au réunion de cellule ni au congres’.
Ces
positions du CC sont dans cette texte alors défendue comme
‘authentique « marxiste-léniniste » avec des
arguments trouvés dans, et cités de « Que Faire ? »
(et donc en fait, de 1902, AVANT la 2ieme congres sur lequel
Lénine lutte CONTRE « les MÊMES
principes organisationnelles » que
sont développés dans « le bilan du CC de juin
1999 et dans
le directive de SOA»,
Les cadre révisionnistes, auteurs de ce « bilan » et de
ce « directive de SOA » ACCUSENT de « dogmatisme »
tout ceux qui apportent les arguments de Lénine qu’il formules en
1904 SUR le deuxième congres.
Le
révisionnisme pertinent dans cet « argumentation’ n’ est
en générale PAS contesté dans le PTB juste a
cause le terrain « qui était préparé »,
c.a.d l’effet du formation soi disant en marxisme mais en
réalité en DOGMATISME.
Il
y a des camarades qui s'y opposent à l'introduction d'un troisième
niveau d'adhésion avec les arguments suivants: « Lénine a mené
en 1904, une lutte contre l'aile opportuniste du parti autour du
point « Qui peut être membre du parti ? Lénine a défendu que
pouvait consideré membre du parti chacun qui a
accepté le programme du parti, accepte de
soutenir le parti matériellement et était membre
d’ une de ses organisations. Il a
combattu dans cette affaire l'aile opportuniste qui défendait que
seule la reconnaissance du programme du parti et la soutien matériel
ont été les deux conditions nécessaires à
l'adhésion du parti. le troisième niveau d'adhésion que la partie
veut présenter aujourd'hui est similaire à la vue des
opportunistes. Je rejette donc l'introduction du troisième niveau. »
Ce
camarade applique le marxisme-léninisme de manière dogmatique.
Lénine
écrit en 1902 dans 'Que faire?' sur l'importance de la théorie
selon laquelle tout mouvement révolutionnaire a l'obligation de
traiter les expériences d'autres pays d'abord(2), mais en même
temps averti Lénine: Mais pour un tel processus est la simple
connaissance de l'expérience ou de faire des copies des
résolutions finales, ne sont pas assez.
Pour
cela est nécessaire que l'on a une esprit
critique a l’égard de ces expériences et sait les
examiner de manière indépendante. (3) on ne prouve rien avec
seulement de formuler les citations de Lénine et en soulignant les
similitudes superficielles entre les propositions actuelles du parti
et les anciennes positions de l'opportuniste Martov en 1904. On doit
mener une enquête indépendante vers l’argumentation de Lénine et
de déterminer que dans son argumentation est spécifique et de
quelles vues générales il parvient à cette argumentation
spécifique dans la situation concrète de 1904 en Russie.(4)
Le
camarade de qui on cite se base AUSSI sur une texte de Lénine, mais
écrit en 1904 après le 2ième congres (« Une pas
en avant, deux pas en arrière ») Le cadre
révisionniste, auteur du directive de SOA « prouve »
avec des citation choisies de « Que Faire ? »
ce qui est une texte de 1902, AVANT (et en préparation de) le
deuxième congres (et en fait LUI-MÊME pratiquant le
dogmatisme) …. « que le camarade serait dogmatiste »…...
Lénine
écrit en 1902 dans 'Que faire?' sur l'importance de la théorie, et
que tout mouvement révolutionnaire a le devoir de traiter les
expériences des autres pays(2). Mais en même temps, Lénine a
averti: Mais pour un tel traitement, la simple connaissance de
l'expérience ou faire une copie des dernières résolutions n'est
pas suffisante. .
Alors
est nécessaire que l'on reste critique envers ces expériences et
qu’on sait les examiner de manière indépendante(3). Il n'est donc
pas possible de copier les citations de Lénine et de souligner les
similitudes superficielles entre les propositions actuelles du parti
et les positions de l'opportuniste Martov en 1904. Il faut examiner
indépendamment l'argumentation de Lénine et déterminer ce que son
argumentation est spécifique et de quelles vues générales il
parvient à cette argumentation spécifique dans la situation
concrète de 1904 en Russie (4).
Le
cadre révisionniste utilise LUI-MÊME le dogmatisme (et PROFITE de
l’existence d’une certaine conception de dogmatisme sur ce qu’on
PENSE d’être « l’application de marxisme » et
pour ça « aveugle » pour
cet révisionnisme) quand il cherche en « Que Faire »
juste ces citations avec lesquelles il peut « prouver »
son point. C’ est parce que (dans le soi-disant formation en
marxisme) on a ENLEVÉ « Que
Faire ?» de son contexte historique qu’on peut
NIER pourquoi (et contre quoi) « Que Faire » est
écrit.
Plus
en bas j’ai pris une grande partie du livre « L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique) » sur le période 1902-1904. On peut lire là sur l’intention de
Lénine d’ écrire « Que Faire » ( ce qu’est juste
CONTRAIRE à l’intention du cadre révisionniste dans la directive
de SOA……) :
« La portée historique de Que faire ? vient de ce que, dans cet
ouvrage célèbre :
1°
Lénine a, le premier dans l'histoire de la pensée marxiste, mis à
nu jusqu'aux racines les origines idéologiques de l'opportunisme, en
montrant qu'elles revenaient avant tout à s'incliner devant la
spontanéité du mouvement ouvrier et à diminuer l'importance de la
conscience socialiste dans ce mouvement ;
2°
il a porté très haut l'importance de la théorie, de l'élément
conscient, du Parti en tant que force qui dirige le mouvement ouvrier
spontané et l'imprègne de l'esprit révolutionnaire ;
3°
il a brillamment justifié ce principe marxiste fondamental, d'après
lequel le Parti marxiste, c'est la fusion du mouvement ouvrier et du
socialisme ;
4°
il a fait une analyse géniale des fondements idéologiques du Parti
marxiste.
Ce
sont les principes théoriques développés dans Que faire ? qui ont
constitué plus tard la base de l'idéologie du Parti bolchevik. »
Le
directive de SOA (italic-gras
par moi, NICO):
En
1904, il n'y a pas de parti révolutionnaire de type léniniste en
Russie. Lénine et son parti ouvrier social-démocrate russe
étaient membres de la Deuxième Internationale. Le réformisme
contrôlait presque entièrement cet international. L'économisme et
l'opportunisme qui l'accompagne dans les questions organisationnelles
étaient l'expression du réformisme dans le RSDAP. La préoccupation
de Lénine était clairement de s’en distancier. Leur problème
était de se débarrasser de ce réformisme dans le mouvement
social-démocrate.
Le
mouvement révolutionnaire est extrêmement fragmenté et, d'autre
part, le mouvement de masse croît énormément. Le marxisme est
devenu de plus en plus à la mode. Plusieurs progressistes bourgeois
devinrent des partisans du marxisme légal, mélange d'idées
marxistes, mais dépourvu de tout ce qui était essentiel à la
doctrine marxiste. Lénine voulait construire une organisation
révolutionnaire centralisée avec un programme révolutionnaire et
où le noyau était formé par des révolutionnaires professionnels.
De là, il a défendu ses 3 conditions d'adhésion au parti. Il
voulait à tout prix garder les partisans du marxisme légale en
dehors du cœur de son organisation qu'il voulait commencer à
construire (et qui ce serait vraiment fonder qu’en 1912, après
toute élimination ultérieure des mencheviks du Parti). Martov
défendait avec tous les opportunistes que les partisans du
« marxisme légal » se pourraient aussi appeler membre du
partie(5). Lénine a voulu établir une organisation disciplinée et
centralisée des révolutionnaires professionnels. Martov et les
autres opportunistes ont voulu perpétuer la situation existante et
ont résisté à la construction d'une organisation centralisée et
disciplinée.
La
situation à laquelle la partie est confrontée aujourd'hui; n'est
pas du tout comparable à la situation des bolcheviks en 1904.
Pendant plus de 20 ans, il y a eu une organisation centralisée, avec
un programme de parti, avec une direction compétente des
révolutionnaires professionnels.
En
outre, on ne peut pas dire que le marxisme est à la mode
aujourd'hui. Notre problème n'est certainement pas que nous voulons
laisser «tous les grévistes» et tous ceux qui le veulent, bien
dans le parti, au contraire. Beaucoup d'éléments d'avant-garde, qui
sont vraiment pour le part, sont restés en dehors de la fête
jusqu'à maintenant. « Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure
d'encadrer les supporters durable » (point 193 bilan) « Nous ne
parvenons pas à consolider nos partisans » (point 198 bilan) « Il
n'y a pas d'expansion importante des troupes » (point 201 bilan) «
Sans progrès, même avec de petits pas, les gens ne restent pas
(bilan 203) "La carte de membre est aussi une arme contre le
libéralisme. Il faut attirer les gens dans le parti et pousser et ne
pas attendre passivement. « (point 221 Bilan) Il est précisément
parce que nous sommes depuis 30 ans à une organisation solide
travaillé que nous pouvons être plus flexible aujourd'hui que
Lénine en 1904 sans avoir des effets automatiques pour la nature
léniniste de notre organisation, mais ces mesures sont nécessaires
pour résoudre les problèmes actuels avec lesquels nous luttons
depuis des années.
notes
(1)
Membre de groupe : proposition du congres (le 6ième congres en
1998 ou 1999, NICO) de remplacer le nom cellule de base. Le mot
« cellule » n’est pas claire et donne une barrière
inutile pour beaucoup gens. Comme ça devient claire la différence :
on est ‘membre de groupe’ ou ‘membre’ tout court.
(2)
Que Faire? p.32.
(3)
Idem.
(4)
Quiconque omet de poser la question spécifiquement dans l'étude du
marxisme: «Ce qui est spécifique dans l'argumentation» et «Quels
sont les points de départ généraux à partir desquels cette
argumentation spécifique commence» peut aboutir à des conclusions
très absurdes. Dans "Que faire?" Lénine dit à un certain
moment que le parti doit libérer immédiatement chaque travailleur.
(page 153) Nous avons connu des intellectuels du parti qui
défendaient avec cette citation que tout travailleur devait être
exempté par le parti. Ces camarades, eux aussi, n'ont pas étudié
le spécifique et le général, et par conséquent sont venus à ces
positions absurdement gauchistes. La partie a rejeté à juste titre
ces positions. L'exemption était nécessaire pour l'éducation
révolutionnaire des travailleurs dans la situation spécifique de la
Russie en 1902. Mais même Lénine avait déjà prévu en 1902 que ce
n'était pas une mesure généralement applicable. Au numéro 154, il
a dit ceci: "Mais ce qui se passe dans un pays politiquement
libre pour une part considérable par lui-même, cela doit être
accompli par notre organisation."
(5)
Dans « Que faire », cela est plus élaboré (p 21-28) et c’ est
là que Lénine se déchaîne aussi contre les opportunistes qui
copient aveuglement les expériences en l'Allemagne. La partie
allemande avait critiqué les marxistes allemands légaux
(Bernstein) mais ne les avait pas expulsés du
parti. Cela a été cité par les opportunistes russes comme argument
pour permettre aux marxistes légaux en Russie de rejoindre le parti.
Lénine les critiquait: « En Allemagne, les
révolutionnaires sont en faveur de préserver ce qui
existe : pour préserver l'ancien programme
révolutionnaire et tactique. Les opportunistes veulent
changer cela et ces opportunistes ne constituent qu'une très petite
minorité, peut être on peut comprendre le motif, que
la majorité a conduit à se limiter au rejet sec des nouvelles
fonctionnalités. Ici, en Russie les opportunistes sont
dans la majorité et ils exigent la préservation de ce qui
existe. les révolutionnaires veulent changer.” Et de cet
position Lénine vient pour une rupture
radicale avec ces opportunistes dans la situation russe en
opposition à l'Allemagne.
« En
1904, il n'y a pas de parti révolutionnaire de type léniniste en
Russie.(...)La situation à laquelle la partie est confrontée
aujourd'hui; n'est pas du tout comparable à la situation des
bolcheviks en 1904. Pendant plus de 20 ans, il y a eu une
organisation centralisée, avec un programme de parti, avec une
direction compétente des révolutionnaires professionnels. » C’est parce que le cadre révisionniste SAIT qu’il y a une
certaine dogmatisme chez le majorité des membre (parce que ce sont
les même cadres , auteurs de ce texte de SOA qui sont aussi
responsable pour l’organisation du « formation en marxisme
et des ‘classiques marxistes’ ») qu’il peut
développer ces conneries.
En
1904, sortant du deuxième congres il y avait – en principe – une
parti révolutionnaire ‘de type léniniste’ en Russie,
c.a.d. une parti avec une programme/stratégie révolutionnaire et
des statuts/principes d’organisations CORRESPONDANTE avec cette
programme/stratégie révolutionnaire ( Il y avait une MAJORITÉ
- « Bolchevique » - pour cela sur le deuxième
congrès) … c’est par des intrigues et ‘coups’ des ceux qui
avait la MINORITÉ (« Menchevique ») sur le congres que
c’était possible que le parti évoluait en direction
« antirévolutionnaire » ou vers « l’idéologie
du Deuxième Internationale »….
Et
en 1999 quelques cadres pouvaient faire évoluer le PTB
en similaire direction que les « menchevistes » …..
parce que le PTB n’avait en fait PAS de programme et qu’il y
avait un grand quantité des cadres et des militants … qui étaient
sérieusement « infectés » avec l’
opportunisme SIMILAIRE contre lequel Lénine luttait …… en « Que
Faire »
Les
notes chez ce directive de SOA montre comment le cadre révisionniste
« utilise » d’un manière dogmatiste pour alors
« prouver» avec de citations choisies. le
« caractère révolutionnaire’ du « bilan de CC de
juin 1999 » - tout ces références qu’il fait sont vers
des points numérotées de cet bilan…. Et c’est par le dogmatisme
assez rependues que ce « bilan de juin 1999 »
peut passer pour devenir ce Résolution de 1999 …
à assimilé par tous les membres.
Remarque
1 : ces « changement de statuts » ne
pouvaient être effectifs (et affirmés) que sur la deuxième
session du 7ième congres en 2001 …. mais en fait il
étaient déjà effectifs en 1999… Donc en soi c’était
une pratique ANTI-STATUTAIRE de mettre en pratique quelque chose de
laquelle seulement une congres pourrait décidé. D’ailleurs
l’introduction du niveau « membre de groupe »
était aussi faite « hors du congrès » …. En
plus, en pratique la différence entre « membre de groupe »
en « membre niveau 3» ‘n’était pas claire, en
laissant beaucoup espace pour des considérations SUBJECTIVES.
Remarque
2 «Un membre ne
participera pas au réunion de cellule ni au congres
», cette (partie
d’)article des statuts
était
ignoré
dans le mobilisation pour
des déléguées
pour la 7ième congres.
J’étais « automatiquement » délégué, comme
dirigeant de cellule, …. enfin, dirigeant du groupe des femmes de
(« organisation de masse ») Marianne, qui étaient
considérés par le parti comme des « membres de niveau 3 »,
Pour moi, comme je l’ai dit, je les avaient faire choisir pour
avoir l’ambition de devenir militant (ou vraiment ‘membre’)
Nicole Jublou, comme cadre du comité provincial, « m’
avisait fortement» de ne PAS être délégué pour le congrès
mais de proposer aux « membres de niveau 3 » d’être
délégué.
« Comme ça on
pouvait avoir l’expérience avec le façon démocratique un congres
du PTB se passait »,
disait-elle.
«Le
bilan du CC de juin 1999»(ce que devient «Résolution
de 1999») est basé sur une dogmatisme («maoïsme»). "Le directive sur les changement organisationnels de SOA" est basé sur
une utilisation dogmatique d’une texte de Lénine (Que Faire ?,
1902)
Rien
est dit d’élaboration d’une programme/stratégie révolutionnaire
– FORMELLEMENT le mot « programme » tombe
parfois. Enfin, il n’existe plus. Le programme de 1979 était
dépassé en on ne parle plus de cet programme. Les nouveaux membres
(nouveaux? Ceux de 1990 ?…..) ne connais pas ce programme et
n’ont pas eu aucune formation de ce programme …. Après le
5ième congres de 1995 une commission était démarré –
sous direction de Henri Houben – pour développer une
NOUVEAU programme que serait accepter sur une congres. En 1998
cette commission est LIQUIDÉE (« Parce que TOUT le
parti devait se mettre sur pied de guerre pour les ÉLECTIONS à
venir »)
Enfin
cette décision – d’arrêter le commission pour le programme –
est AFFIRMÉ dans le « bilan du CC de juin 1999 »
(de laquelle le directive de SOA fait mention) … en point 244,
(« reporté a plus tard ... » ce qui veut dire
ÉLIMINÉ)
Mais
apparemment il n’y a PERSONNE (parce qu’il n’y avait pas
d’opposition/ critique contre ce texte de SOA ou « le
bilan du CC de juin 1999 »), qui se réalise qu’en
fait, le PTB n’ a plus une programme révolutionnaire….
D’où
la conclusion :
Ceci est une exemple quand une conception
DOGMATIQUE sur « appliquer le marxisme-léninisme » -
c.a.d. « une étude biblique » de « Que Faire ? »
de Lénine – est « utilise »pour définir le tache du
parti de ce qui concerne le programme et organisation ….. ça mène
à une justification RÉVISIONNISTE pour « reformer » le
Parti Communiste d’origine en une parti social-démocratique
« classique »
«L’Histoire
du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique)»
pourrait être considéré comme «contexte historique»
de (en ce cas concrète en tout cas) de «Que
Faire?»
L’Histoire
du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique) nous fait
apprendre que« la lutte contre les économistes » ( ou la
lutte contre l’économisme comme forme d’opportunisme) n’est
qu’une PARTIE de la lutte politique et idéologique pour la
fondation d’une parti révolutionnaire qui doit enfin prendre la
direction de la révolution socialiste. La lutte contre les
économiste se passe au moment au lequel la tache est du parti
révolutionnaire de PREMIÈREMENT mener la révolution bourgeois
démocratique JUSQU’AU BOUT – là ou la bourgeoisie elle-même
n’est pas enclin de mener « sa propre’ révolution jusqu’au
bout et de laisser des reste du féodalisme dans son « société »
Ce
qui est intéressant à propos de ce texte est que ce qu'on saisit
comment l'opportunisme est utilisé comme instrument par les éléments
placés sur la position de classe bourgeoise dans le parti
-en-formation afin de DÉTOURNER le parti sur le plan organisationnel
et politique de sa stratégie révolutionnaire. Bien sûr, on ne peut
pas parler des ANALOGIES, mais il y a néanmoins de développements
qui sont très similaires aux développements qui ont eu lieu au sein
du PTB. Il est important pour le PCB de tirer de leçons de cet
exemple négative.
Par
exemple, les principes politiques et organisationnels finaux du parti
ne sont PAS purement et seulement adaptés à la situation sous le
tsarisme (où une lecture dogmatique « Que faire ?» –
en peut mener, voir la directive SOA), mais ils sont en fait accordé
à être en mesure de mener à bien sa tâche historique - la
révolution socialiste.
Remarque :
L’étude du livre «L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique)»
(en tous cas ce qui ce concerne le partie du livre jusqu’au la
Révolution d’Octobre) faisait parti de formation pendant le
période de candidat-membre – et je l’ai fait moi-même
d’ailleurs….
Période
de 1902 vers 1904 en "L’Histoire du Parti Communiste de
l’Union Soviétique (bolchevique)" …. vers le deuxième congres
jusqu’ après le deuxième congres
S'acquitter
de ces tâches et fonder le parti de la classe ouvrière, voilà ce
qu'entreprit Lénine. Les avis différaient sur la question de savoir
par où commencer la fondation d'un parti unique de la classe
ouvrière. Certains pensaient que pour créer le Parti, il fallait
commencer par réunir le II e congrès, qui grouperait tes
organisations locales et fonderait le Parti. Lénine
était contre cette façon de voir. Il estimait qu'avant de réunir
un congrès, il fallait établir clairement les buts et les tâches
du Parti ; il fallait savoir quel parti nous voulions créer ; il
fallait se délimiter idéologiquement des « économistes » ; il
fallait dire au Parti honnêtement et en toute franchise qu'il y
avait deux opinions différentes sur les buts et les tâches du Parti
: l'opinion des « économistes » et celle des social-démocrates
révolutionnaires ; il fallait entamer une vaste propagande de presse
en faveur des conceptions de la social-démocratie révolutionnaire,
comme le faisaient les « économistes 28» dans leurs organes de
presse, pour défendre les leurs ; il fallait permettre aux
organisations locales de faire un choix réfléchi entre ces deux
courants ; et c'est seulement quand cet indispensable travail
préparatoire serait accompli qu'on pourrait convoquer le congrès du
Parti. Lénine disait expressément :
«
Avant de nous unir et pour nous unir, il faut d'abord nous délimiter
résolument et délibérément. » (Lénine, Œuvres choisies en deux
volumes, t. I, p. 190, Moscou 1948.)
Ceci
étant, Lénine estimait que pour créer un parti politique de la
classe ouvrière, il fallait commencer par fonder pour toute la
Russie un journal politique de combat, qui ferait la propagande et
l'agitation en faveur des conceptions de la social-démocratie
révolutionnaire: l'organisation de ce journal devait être le
premier pas à faire en vue de créer le Parti.
Dans
son article bien connu « Par où commencer ? » Lénine a tracé le
plan précis de la construction du Parti, plan qu'il développera
plus tard dans son ouvrage célèbre Que faire ?
«
A notre avis, disait Lénine dans cet article, le point de départ de
notre activité, le premier pas pratique vers la création de
l'organisation désirée, [Il s'agit de la création du Parti. (N. de
la Réd.)] enfin le fil essentiel dont nous puissions nous saisir
pour développer, approfondir et étendre sans cesse cette
organisation, doit être la fondation d'un journal politique pour
toute la Russie... Sans ce journal, toute propagande, toute agitation
systématique, variée et fidèle aux principes, est impossible. Et
c'est pourtant là la tâche principale et constante de la
social-démocratie en général, et surtout une tâche d'actualité
en ce moment où l'intérêt pour la politique, pour les questions du
socialisme s'est éveillé dans les plus larges couches de la
population. » (Lénine, t. IV, p. 110, éd. russe.)
Lénine
considérait qu'un tel journal servirait non seulement à rassembler
le Parti sur le terrain idéologique, mais aussi à réunir les
organisations locales dans le Parti. Le réseau des agents et des
correspondants de ce journal, représentants des organisations
locales, serait l'ossature autour de laquelle s'organiserait, se
rassemblerait le Parti. Car, disait Lénine, « le journal n'est pas
seulement un propagandiste, un agitateur collectif, mais aussi un
organisateur collectif ».
«
Ce réseau d'agents, disait Lénine dans le même article, sera
l'ossature de l'organisation dont nous avons justement besoin :
suffisamment grande pour embrasser le pays entier ; suffisamment
large et variée pour réaliser une division du travail stricte et
détaillée ; suffisamment ferme pour savoir, en toutes
circonstances, quels que soient les « tournants » et les surprises,
faire sans défaillance son travail ; suffisamment souple pour
savoir, d'un côté, éviter le combat en terrain découvert contre
un ennemi supérieur en nombre, qui a rassemblé toutes ses forces
sur un seul point, et, d'un autre côté, pour savoir mettre à
profit le défaut de souplesse de cet ennemi et l'attaquer à
l'endroit et au moment où il s'y attend le moins. » (Ibidem, p.
112.)
C'est
l'Iskra qui devait être ce journal. Et, en effet, l'Iskra devint le
journal politique, destiné à toute la Russie, qui prépara le
rassemblement du Parti sur le terrain idéologique et organique.
Quant à la structure et à la composition du Parti lui-même, Lénine
estimait qu'il devait être formé de deux éléments constitutifs :
a) d'un cadre restreint de militants fixes, composé principalement
de révolutionnaires de profession, c'est-à-dire de militants libres
de toutes occupations autres que leur travail dans le Parti,
possédant le minimum nécessaire de connaissances théoriques,
d'expérience politique, d'habitudes d'organisation, avec l'art de
lutter contre la police tsariste, l'art d'échapper à ses
poursuites, et b) d'un vaste réseau d'organisations périphériques
du Parti, comprenant une grande masse d'adhérents et entourées de
la sympathie et du soutien de centaines de milliers de travailleurs.
«
J'affirme, écrivait Lénine, 1°
qu'il ne saurait y avoir de mouvement révolutionnaire solide sans
une organisation de dirigeants, stable et qui assure la continuité
du travail ; 2° que plus nombreuse est la masse entraînée
spontanément dans la lutte. .. plus impérieuse est la nécessité
d'avoir une telle organisation, plus cette organisation doit être
solide... 3° qu'une telle organisation doit se composer
principalement d'hommes ayant pour profession l'activité
révolutionnaire ; 4° que, dans un pays autocratique, plus nous
restreindrons l'effectif de cette organisation au point de n'y
accepter que des révolutionnaires de profession ayant fait
l'apprentissage de la lutte contre la police politique, plus il sera
difficile de « se saisir » d'une telle organisation et 5° d'autant
plus nombreux seront les ouvriers et les éléments des autres
classes sociales qui pourront participer au mouvement et y militer
d'une façon active. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, p. 276.)
En
ce qui concerne le caractère du parti à créer et son rôle à
l'égard de la classe ouvrière, ainsi que ses buts et ses tâches,
Lénine estimait que le Parti devait être l'avant-garde de la classe
ouvrière, qu'il devait être la force dirigeante du mouvement
ouvrier, force unifiant et orientant la lutte de classe du
prolétariat. But final du Parti : le renversement du capitalisme et
l'instauration du socialisme. Objectif immédiat : le renversement du
tsarisme et l'instauration de l'ordre démocratique. Et comme il est
impossible de renverser le capitalisme sans avoir, au préalable,
renversé le tsarisme, la tâche essentielle du Parti à cette heure
est de dresser la classe ouvrière, de dresser le peuple entier pour
la lutte contre le tsarisme, de déployer le mouvement
révolutionnaire du peuple contre le tsarisme, et de jeter bas le
tsarisme en tant que premier et sérieux obstacle dans la voie du
socialisme.
«
L'histoire nous assigne maintenant, disait Lénine, une tâche
immédiate, la plus révolutionnaire de toutes les tâches immédiates
du prolétariat de n'importe quel autre pays. L'accomplissement de
cette tâche, la destruction du rempart le plus puissant, non
seulement de la réaction européenne, mais aussi (nous pouvons
maintenant le dire) de la réaction asiatique, ferait du prolétariat
russe l'avant-garde du prolétariat révolutionnaire international. »
(Ibidem, p. 195.)
Et
plus loin :
«
Nous ne devons pas oublier que la lutte contre le gouvernement pour
des revendications partielles, la bataille pour arracher des
concessions partielles, ne sont que de petits engagements avec
l'ennemi, de petites escarmouches d'avant-postes, et que la bataille
décisive est encore à venir. Devant nous se dresse dans toute sa
force la citadelle ennemie, d'où l'on fait pleuvoir sur nous des
nuées de boulets et de balles qui emportent nos meilleurs
combattants.
Nous
devons prendre cette citadelle, et nous la prendrons, si nous
unissons toutes les forces du prolétariat qui s'éveille avec toutes
les forces des révolutionnaires russes, en un seul parti qui
ralliera tout ce qu'il y a de vivant et d'honnête en Russie. C'est
alors seulement que s'accomplira la grande prophétie du
révolutionnaire ouvrier russe, Piotr Alexéev : « Le bras musclé
des millions de travailleurs se lèvera, et le joug du despotisme,
protégé par les baïonnettes des soldats, sera réduit en poussière
! » (Lénine, t. IV, p. 69, éd.
russe.)
Tel
était le plan de Lénine pour créer un parti de la classe ouvrière
dans les conditions de la Russie tsariste autocratique.
Les
« économistes » ne tardèrent pas à ouvrir le feu contre le plan
de Lénine. Les «économistes » prétendaient que la lutte
politique générale contre le tsarisme était l'affaire de toutes
les classes, et avant tout, celle de la bourgeoisie ; qu'elle
n'offrait pas, par conséquent, un intérêt sérieux pour la classe
ouvrière, le principal intérêt des ouvriers devant être la lutte
économique contre le patronat pour l'augmentation des salaires, pour
l'amélioration des conditions de travail, etc. Aussi
les social-démocrates devaient-ils s'assigner pour principale tâche
immédiate, non la lutte politique contre le tsarisme, ni son
renversement, mais l'organisation de la « lutte économique des
ouvriers contre le patronat et le gouvernement » ; par lutte
économique contre le gouvernement, ils entendaient la lutte à mener
pour améliorer la législation ouvrière. Les « économistes »
assuraient que par ce moyen on pouvait « conférer à la lutte
économique elle-même un caractère politique ».
Les
« économistes » n'osaient plus s'élever ouvertement contre la
nécessité d'un parti politique pour la classe ouvrière. Mais ils
considéraient que le Parti ne devait pas être la force dirigeante
du mouvement ouvrier, qu'il ne devait pas s'immiscer dans le
mouvement spontané de la classe ouvrière, et à plus forte raison
le diriger ; mais qu'il devait le suivre, l'étudier et en tirer des
enseignements.
Les
« économistes » prétendaient ensuite que le rôle d'élément
conscient dans le mouvement ouvrier, le rôle organisateur et
dirigeant de la conscience socialiste, de la théorie socialiste,
était insignifiant, ou presque ; que la social-démocratie ne devait
pas élever les ouvriers au niveau de la conscience socialiste ;
qu'au contraire, elle devait elle-même s'adapter et s'abaisser au
niveau des couches moyennement développées ou même plus arriérées
de la classe ouvrière ; que la social-démocratie ne devait pas
apporter dans la classe ouvrière la conscience socialiste, mais
devait attendre que le mouvement spontané de la classe ouvrière ait
lui-même formé la conscience socialiste, par ses propres forces.
Quant
au plan d'organisation de Lénine touchant la construction du Parti,
ils considéraient que c'était violenter en quelque sorte le
mouvement spontané.
Dans
les colonnes de l'Iskra et, surtout, dans son célèbre ouvrage Que
faire ? Lénine s'attaqua à cette philosophie opportuniste des «
économistes », et n'en laissa pas pierre sur pierre.
1°
Lénine a montré que détourner la classe ouvrière de la lutte
politique générale contre le tsarisme et limiter ses tâches à la
lutte économique contre les patrons et le gouvernement, en laissant
indemnes et le patronat et le gouvernement, signifiait condamner les
ouvriers à l'esclavage à perpétuité. La
lutte économique des ouvriers contre le patronat et le gouvernement
est une lutte trade-unioniste pour de meilleures conditions de vente
de la force de travail aux capitalistes ; or les ouvriers veulent
lutter non seulement pour obtenir de meilleures conditions de vente
de leur force de travail, mais aussi pour la suppression du système
capitaliste lui-même, qui les réduit à la nécessité de vendre
leur force de travail aux capitalistes et de subir l'exploitation.
Mais les ouvriers ne peuvent déployer la lutte contre le
capitalisme, pour le socialisme, tant que sur le chemin du mouvement
ouvrier se dresse le tsarisme, chien de garde du capitalisme. Aussi
la tâche immédiate du Parti et de la classe ouvrière est-elle de
balayer de la route le tsarisme et de frayer ainsi la voie au
socialisme.
2°
Lénine a montré qu'exalter le
processus spontané du mouvement ouvrier et nier le rôle dirigeant
du Parti, en le réduisant au rôle d'enregistreur des événements,
c'est prêcher le «suivisme », prêcher la transformation du Parti
en un appendice du processus spontané, en une force passive du
mouvement, uniquement capable de contempler le processus spontané;
c'est s'en remettre à la spontanéité. Faire cette propagande,
c'est orienter les choses vers la destruction du Parti, c'est-à-dire
laisser la classe ouvrière sans parti, c'est-à-dire laisser la
classe ouvrière désarmée. Or, laisser la classe ouvrière
désarmée alors que devant elle se dressent des ennemis tels que le
tsarisme armé de tous les moyens de lutte, et la bourgeoisie
organisée à la moderne et possédant un parti à elle, un parti qui
dirige sa lutte contre la classe ouvrière, — c'est trahir la
classe ouvrière.
3°
Lénine a montré que s'incliner
devant le mouvement ouvrier spontané et abaisser le rôle de
l'élément conscient, diminuer le rôle de la conscience socialiste,
de la théorie socialiste, c'est, d'abord, se moquer des ouvriers qui
aspirent à acquérir la conscience comme on aspire à la lumière ;
en second lieu, déprécier aux yeux du Parti la théorie, c'est
déprécier l'arme qui lui permet de connaître le présent et de
prévoir l'avenir ; c'est, en troisième lieu, rouler entièrement et
définitivement dans le marais de l'opportunisme.
«
Sans théorie révolutionnaire, disait Lénine, pas de mouvement
révolutionnaire... Seul un parti guidé par une théorie
d'avant-garde peut remplir le rôle de combattant d'avant-garde. »
(Lénine, Œuvres choisies, t. I, pp. 192-193.)
4°
Lénine a montré que les «
économistes » trompaient la classe ouvrière en prétendant que
l'idéologie socialiste pouvait naître du mouvement spontané de la
classe ouvrière ; car, en réalité, l'idéologie socialiste ne naît
point du mouvement spontané, mais de la science.
Les
« économistes », en niant la nécessité d'apporter dans la classe
ouvrière la conscience socialiste, frayaient par là même le chemin
à l'idéologie bourgeoise ; ils on facilitaient l'introduction, la
pénétration dans la classe ouvrière ; par conséquent, ils
enterraient l'idée de la fusion du mouvement ouvrier et du
socialisme, ils faisaient le jeu de la bourgeoisie.
«
Tout culte de la spontanéité du mouvement ouvrier, disait Lénine,
toute diminution du rôle de « l'élément conscient », du rôle de
la social-démocratie signifie par là même — qu'on le veuille ou
non, cela n'y fait absolument rien — un renforcement de l'influence
de l'idéologie bourgeoise sur les ouvriers. » (Ibidem, p. 204.)
Et
plus loin :
«
Le problème se pose uniquement ainsi : idéologie bourgeoise ou
idéologie socialiste. Il n'y a pas de milieu... C'est pourquoi tout
rapetissement de l'idéologie socialiste, tout éloignement vis-à-vis
de celte dernière implique un renforcement de l'idéologie
bourgeoise. » (Ibidem, p. 206.)
5°
En dressant le bilan de toutes ces
erreurs des « économistes » Lénine en arrive à conclure qu'ils
veulent avoir, non pas un parti de révolution sociale pour libérer
la classe ouvrière du capitalisme, mais un parti de « réformes
sociales » impliquant le maintien de la domination du capitalisme ;
et que les « économistes » sont, par conséquent, des réformistes
qui trahissent les intérêts vitaux du prolétariat.
6°
Lénine a montré enfin que l'« économisme » n'est pas un
phénomène accidentel en Russie ; que
les « économistes » servaient de véhicule à l'influence
bourgeoise sur la classe ouvrière ; qu'ils avaient des alliés dans
les partis social-démocrates de l'Europe occidentale, en la personne
des révisionnistes, partisans de l'opportuniste Bernstein. Dans la
social-démocratie d'Occident, un courant opportuniste s'affirmait de
plus en plus ; il se manifestait sous le drapeau de la « liberté de
critique » par rapport à Marx, et exigeait la «révision » de la
doctrine de Marx (d'où le nom de « révisionnisme ») ; il exigeait
que l'on renonçât à la révolution, au socialisme, à la dictature
du prolétariat. Lénine a montré que les « économistes » russes
suivaient cette même ligne de renonciation à la lutte
révolutionnaire, au socialisme, à la dictature du prolétariat.
Tels
sont les principes théoriques essentiels développés par Lénine
dans son ouvrage Que faire ?
La
diffusion de Que faire ? eut pour résultat qu'un an après sa
parution (le livre avait été édité en mars 1902), vers le IIe
congrès du parti social-démocrate de Russie, il ne restait plus des
positions idéologiques de l'« économisme » qu'un souvenir
désagréable, et l'épithète d'« économiste » fut considérée
dès lors par la plupart des militants du Parti comme une injure.
Ce
fut là une défaite idéologique totale de l'« économisme », la
défaite de l'idéologie de l'opportunisme, du suivisme, du spontané.
Mais
à cela ne se borne pas l'importance du livre de Lénine Que faire ?
La portée historique de Que faire ? vient de ce que, dans cet
ouvrage célèbre :
1°
Lénine a, le premier dans l'histoire de la pensée marxiste, mis à
nu jusqu'aux racines les origines idéologiques de l'opportunisme, en
montrant qu'elles revenaient avant tout à s'incliner devant la
spontanéité du mouvement ouvrier et à diminuer l'importance de la
conscience socialiste dans ce mouvement ;
2°
il a porté très haut l'importance de la théorie, de l'élément
conscient, du Parti en tant que force qui dirige le mouvement ouvrier
spontané et l'imprègne de l'esprit révolutionnaire ;
3°
il a brillamment justifié ce principe marxiste fondamental, d'après
lequel le Parti marxiste, c'est la fusion du mouvement ouvrier et du
socialisme ;
4°
il a fait une analyse géniale des fondements idéologiques du Parti
marxiste.
Ce
sont les principes théoriques développés dans Que faire ? qui ont
constitué plus tard la base de l'idéologie du Parti bolchevik.
Forte
de cette richesse théorique, l'Iskra pouvait déployer et a déployé
effectivement une vaste campagne pour le plan de construction du
Parti préconisé par Lénine, pour le rassemblement de ses forces,
pour le II 0 congrès du Parti, pour une social-démocratie
révolutionnaire, contre les « économistes», contre les
opportunistes de tout genre et de tout ordre, contre les
révisionnistes.
La
tâche essentielle de l'Iskra était
d'élaborer un projet de programme du Parti. Le programme du Parti
ouvrier est, comme on sait, un bref exposé scientifique des buts et
des tâches que se propose la lutte de la classe ouvrière. Le
programme définit le but final du mouvement révolutionnaire du
prolétariat, comme aussi les revendications pour lesquelles combat
le Parti en marche vers ce but. Aussi l'élaboration du projet de
programme ne pouvait-elle manquer d'avoir une importance de premier
ordre.
Lors
de l'élaboration du projet de programme, de sérieuses divergences
avaient surgi au sein de la rédaction de l'Iskra, entre Lénine et
Plékhanov et les autres membres de la rédaction. Ces divergences et
discussions faillirent provoquer la rupture complète entre Lénine
et Plékhanov. Cependant elle ne se produisit pas à ce moment-là.
Lénine avait obtenu que dans le projet de programme fût inscrit un
article essentiel sur la dictature du prolétariat, et que le rôle
dirigeant de la classe ouvrière dans la révolution fût nettement
spécifié.
C'est
à Lénine qu'appartient encore, dans ce programme, toute la partie
agraire. Dès cette époque Lénine était pour la nationalisation de
la terre, mais à cette première étape de la lutte, il croyait
devoir formuler la revendication de la restitution aux paysans des
«otrezki», c'est-à-dire des terres que les propriétaires fonciers
avaient découpées sur les terres paysannes lors de l'«
affranchissement ». Plékhanov était contre la nationalisation de
la terre.
Les
discussions de Lénine et de Plékhanov sur le programme du Parti
déterminèrent pour une part les divergences ultérieures entre
bolcheviks et mencheviks.
3.
Le II e congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.
adoption du programme et des statuts. Création d'un parti unique.
Les divergences au congrès et l'apparition de deux courants, -
bolchévik et menchevik - dans le parti.
Ainsi
le triomphe des principes léninistes et la lutte victorieuse de
l'Iskra pour le plan d'organisation de Lénine avaient préparé les
principales conditions nécessaires pour créer un parti ou, comme on
disait alors, pour créer un véritable parti. L'orientation de
l'Iskra avait triomphé dans les organisations social-démocrates de
Russie. On pouvait dès lors convoquer le II e congrès du Parti.
C'est
le 17 (30) juillet 1903 que s'ouvrit le II e congrès du P.O.S.D.R.
Il se tint à l'étranger, secrètement. Au début il avait siégé à
Bruxelles, mais la police belge ayant invité les délégués à
quitter la Belgique, le congrès se transporta à Londres.
S'étaient
présentés, au total, 43 délégués de 26 organisations. Chaque
comité avait le droit d'envoyer au congrès 2 délégués, mais
certains comités n'en avaient envoyé qu'un seul. Ainsi donc, 43
délégués disposaient de 51 voix délibératives.
La
tâche essentielle du congrès consistait à « créer un parti
véritable sur les principes et les bases d'organisation qui avaient
été formulés et élaborés par l'Iskra ». (Ibidem, p. 328.) La
composition du congrès était hétérogène. On n'y voyait pas
représentés les «économistes » avérés, à cause de la défaite
qu'ils avaient subie. Mais durant cette période, ils avaient si
adroitement fait peau neuve qu'ils réussirent à glisser
quelques-uns de leurs délégués. D'autre part, les délégués du
Bund ne se distinguaient qu'en paroles des «économistes » : ils
étaient en fait pour les « économistes ».
Le
congrès réunissait ainsi, non seulement les partisans de l'Iskra,
mais aussi ses adversaires. Les partisans de l'Iskra étaient au
nombre de 33, c'est-à-dire la majorité. Mais tous ceux qui se
disaient iskristes n'étaient pas de véritables
iskristes-léninistes. Les délégués s'étaient partagés en
plusieurs groupes. Les partisans de Lénine, ou les iskristes fermes,
avaient 24 voix ; 9 iskristes suivaient Martov : c'étaient les
iskristes instables. Une partie des délégués oscillaient entre
l'Iskra et ses adversaires : ils disposaient de 10 voix au congrès,
formant le centre. Les adversaires déclarés de l'Iskra avaient 8
voix (3 «économistes » et 5 bundistes). Que les iskristes se
divisent, et les ennemis de l'Iskra pouvaient prendre le dessus.
On
voit d'ici à quel point la situation était compliquée au congrès.
Lénine dut fournir un gros effort pour assurer la victoire de
l'Iskra au congrès.
La
grosse affaire du congrès était l'adoption du programme du Parti.
La question essentielle, celle qui souleva les objections de la
partie opportuniste du congrès lors de la discussion du programme,
fut la question de la dictature du prolétariat. Les opportunistes
n'étaient pas d'accord non plus avec la partie révolutionnaire du
congrès sur une série d'autres questions de programme. Mais ils
avaient décidé de livrer bataille principalement sur la question de
la dictature du prolétariat, en invoquant le fait que nombre de
partis social-démocrates de l'étranger n'avaient pas, dans leur
programme, d'article sur la dictature du prolétariat, et en disant
que l'on pouvait, par conséquent, ne pas l'inclure dans le programme
de la social-démocratie de Russie. Les opportunistes s'élevaient
aussi contre l'introduction dans le programme du Parti des
revendications touchant la question paysanne. Ces hommes ne voulaient
pas de la révolution ; et c'est pourquoi ils écartaient l'alliée
de la classe ouvrière, la paysannerie, pour laquelle ils
n'éprouvaient que de l'inimitié.
Les
délégués du Bund et les social-démocrates polonais s'élevaient
contre le droit des nations à disposer d'elles-mêmes. Lénine avait
toujours enseigné que la classe ouvrière avait le devoir de lutter
contre l'oppression nationale. S'élever contre cette revendication
dans le programme, c'était répudier l'internationalisme
prolétarien, se faire l'auxiliaire de l'oppression nationale.
A
toutes ces objections, Lénine porta un coup décisif.
Le
congrès adopta le programme présenté par l'Iskra.
Ce
programme comportait deux parties : un programme maximum et un
programme minimum. Le programme
maximum proclamait comme tâche essentielle du Parti de la classe
ouvrière, la révolution socialiste, le renversement du pouvoir des
capitalistes, l'instauration de la dictature du prolétariat.
Le programme minimum définissait
les tâches immédiates du Parti, celles que l'on devait accomplir
avant le renversement de l'ordre capitaliste, avant l'instauration de
la dictature du prolétariat : renverser l'autocratie tsariste,
instaurer la république démocratique, appliquer la journée de huit
heures pour les ouvriers, supprimer tous les vestiges du servage à
la campagne, restituer aux paysans les terres («otrezki ») dont ils
avaient été dépouillés par les propriétaires fonciers.
Plus
tard, les bolcheviks remplacèrent la revendication de la restitution
des « otrezki » par celle de la confiscation de toutes les terres
seigneuriales.
Le
programme adopté au II e congrès était bien le programme
révolutionnaire du Parti de la classe ouvrière. Il subsista
jusqu'au VIII e congrès, époque à laquelle notre Parti, la
révolution prolétarienne ayant triomphé, adopta un programme
nouveau.
Après
l'adoption du programme, le II e congrès aborda la discussion du
projet de statuts du Parti. Dès l'instant qu'il avait adopté le
programme et créé les bases nécessaires au rassemblement
idéologique du Parti, le congrès devait adopter aussi les statuts
du Parti, afin de mettre un terme à la façon artisanale de
travailler et à la méthode des cercles, à l'émiettement organique
et à l'absence d'une discipline ferme au sein du Parti.
Tandis
que l'adoption du programme s'était passée relativement sans
encombre, la question des statuts du Parti provoqua au congrès des
débats acharnés. Les plus violentes divergences éclatèrent autour
de la rédaction de l'article premier des statuts : sur l'adhésion
au Parti. Qui pouvait être membre du Parti, quelle devait être la
composition du Parti, qu'est-ce que le Parti devait être en matière
d'organisation : un tout organisé ou quelque chose d'informe ?
Telles étaient les questions que soulevait l'article premier des
statuts.
Deux
formules s'affrontaient : la formule de Lénine qu'appuyaient
Plékhanov et les iskristes fermes, et la formule de Martov
qu'appuyaient Axelrod, Zassoulitch, les iskristes instables, Trotski
et tous les éléments ouvertement opportunistes du congrès.
La
formule de Lénine disait : Peuvent être membres du Parti tous ceux
qui en reconnaissent le programme, soutiennent matériellement le
Parti et adhèrent à l'une de ses organisations. La formule de
Martov, tout en considérant la reconnaissance du programme et le
soutien matériel du Parti comme des conditions indispensables de
l'affiliation au Parti, ne tenait cependant pas la participation à
l'une de ses organisations pour une condition de l'adhésion ; elle
estimait qu'un membre du Parti pouvait ne pas être membre d'une de
ses organisations.
Lénine
regardait le Parti comme un détachement organisé, dont les
adhérents ne s'attribuent pas eux-mêmes la qualité de membres,
mais sont admis dans le Parti par une de ses organisations et se
soumettent par conséquent à la discipline du Parti. Tandis que
Martov regardait le Parti comme quelque chose d'informe au point de
vue organisation, dont les adhérents s'attribuent eux-mêmes la
qualité de membres et ne sont, par conséquent, pas tenus de se
soumettre à la discipline du Parti, puisqu'ils n'entrent pas dans
une de ses organisations.
De
cette façon, la formule de Martov, à la différence de celle de
Lénine, ouvrait largement les portes du Parti aux éléments
instables, non prolétariens. A la
veille de la révolution démocratique bourgeoise, il y avait parmi
les intellectuels bourgeois des gens qui se montraient momentanément
sympathiques à la révolution. Ils pouvaient même, de temps à
autre, rendre quelque service au Parti. Mais ces gens n'auraient pas
adhéré à une organisation, ni obéi à la discipline du Parti, ni
accompli des tâches assignées par ce dernier ; ils ne se seraient
pas exposés aux dangers que l'accomplissement de ces tâches
impliquait. Et ce sont ces gens-là que Martov et les autres
mencheviks proposaient de regarder comme membres du Parti ; c'est à
eux qu'ils proposaient de donner le droit et la possibilité
d'influer sur les affaires du Parti. Ils entendaient même donner à
chaque gréviste le droit de « s'attribuer » la qualité de membre
du Parti, encore que des non-socialistes, des anarchistes et des
socialistes-révolutionnaires prissent également part aux grèves.
Il
en résultait donc qu'au lieu du Parti monolithe, combatif et doté
de formes d'organisation précises pour lequel Lénine et les
léninistes luttaient au congrès, les partisans de Martov voulaient
un parti mêlé, aux contours vagues, un parti informe, qui ne
pouvait être un parti combatif, ne fût-ce que parce qu'il aurait
été mêlé et n'aurait pu avoir une ferme discipline.
L'abandon
des iskristes fermes par les iskristes instables, l'alliance de ces
derniers avec le centre et l'adhésion des opportunistes déclarés à
cette alliance, donnèrent l'avantage à Martov dans cette question.
A la majorité de 28 voix contre 22 et une abstention, le congrès
adopta l'article premier des statuts tel que l'avait formulé Martov.
Après
la division des iskristes sur l'article premier des statuts, la lutte
s'envenima encore davantage. Les travaux touchaient à leur fin ; on
allait procéder à l'élection des organismes dirigeants du Parti,
de la rédaction de l'organe central du Parti (Iskra) et du Comité
central.
Mais
avant que le congrès n'eût passé aux élections, des événements
se produisirent qui modifièrent le rapport des forces en présence.
En
relation avec les statuts du Parti, le congrès dut s'occuper du
Bund. Celui-ci revendiquait une situation spéciale dans le Parti. Il
voulait être reconnu pour seul représentant des ouvriers juifs de
Russie. Accepter cette revendication du Bund eût abouti à diviser
les ouvriers dans les organisations du Parti suivant un principe
national, à renoncer aux organisations de classe uniques de la
classe ouvrière sur la base territoriale.
Le
congrès repoussa le nationalisme du Bund en matière d'organisation.
Là-dessus les bundistes quittèrent le congrès. Deux « économistes
» se retirèrent aussi quand le congrès eut refusé de reconnaître
leur Union de l'étranger comme représentant le Parti à l'étranger.
Ce
départ de sept opportunistes modifia le rapport des forces en faveur
des léninistes.
Dès
le début, l'attention de Lénine s'était concentrée sur le
problème de la composition des organismes centraux du Parti. Lénine
considérait qu'il fallait faire élire au Comité central des
révolutionnaires fermes et conséquents. Les partisans de Martov
entendaient donner dans le Comité central la prédominance aux
éléments instables, opportunistes. La majorité du congrès suivit
Lénine sur ce point. Les partisans de Lénine furent élus au Comité
central.
Sur
la proposition de Lénine, on élut à la rédaction de l'Iskra
Lénine, Plékhanov et Martov.
Ce
dernier avait insisté auprès du congrès pour que les six anciens
rédacteurs du journal, dont la plupart étaient des partisans do
Martov, fissent partie de la rédaction de l'Iskra. Le congrès
repoussa à la majorité cette proposition ; il élut les trois
candidats proposés par Lénine. Martov déclara alors qu'il ne
ferait pas partie de la rédaction de l'organe central.
C'est
ainsi que, par son vote sur la question des organismes centraux du
Parti, le congrès consacra la défaite des partisans de Martov et la
victoire des partisans de Lénine.
Dès
ce moment, on appela bolcheviks [du mot « bolchinstvo », majorité],
les partisans de Lénine, qui avaient recueilli la majorité lors des
élections au congrès; les adversaires de Lénine, restés en
minorité, furent appelés mencheviks [du mot « menchinstvo »,
minorité].
Lorsqu'on
dresse le bilan des travaux du II e congrès, les conclusions
suivantes s'imposent :
1°
Le congrès a consacré la victoire du marxisme sur l'« économisme
», sur l'opportunisme déclaré ;
2°
le congrès a adopté le programme et les statuts ; il a créé un
parti social-démocrate et établi de la sorte le cadre d'un parti
unique ;
3°
le congrès a révélé dans le domaine de l'organisation de graves
divergences, qui divisèrent le Parti en bolcheviks et mencheviks :
les premiers défendaient les principes d'organisation de la
social-démocratie révolutionnaire, tandis que les seconds roulaient
dans la déliquescence organique, dans le marais de l'opportunisme ;
4°
le congrès a fait voir que les vieux opportunistes déjà battus par
le Parti, les «économistes », étaient peu à peu remplacés dans
le Parti par des opportunistes nouveaux, les mencheviks ;
5°
le congrès ne s'est pas montré à la hauteur de la situation en ce
qui concerne les problèmes d'organisation ; il a hésité, donnant
même par moments l'avantage aux mencheviks ; et bien qu'il se fût
ressaisi à la fin, il n'a pas su, non seulement démasquer
l'opportunisme des mencheviks dans les problèmes d'organisation et
les isoler dans le Parti, mais même poser devant le Parti une
semblable tâche.
C'était
là une des principales raisons qui firent que la lutte entre
bolcheviks et mencheviks, loin de s'apaiser après le congrès,
s'envenima encore.
4.
Les actes scissionnistes des leaders mencheviks et l'aggravation de
la lutte au sein du Parti après le II e congrès. L'opportunisme des
mencheviks.
L'ouvrage
de Lénine Un pas en avant, deux pas en arrière. Les principes du
Parti marxiste en matière d'organisation.
A
la suite du II e congrès, la lutte s’était encore aggravée au
sein du Parti. Les mencheviks cherchaient par tous les moyens à
saboter les décisions du II e congrès et à s’emparer des centres
du Parti. Ils exigeaient que leurs représentants fussent compris
dans la rédaction de l’Iskra et au Comité central, dans une
proportion qui devait leur donner la majorité à la rédaction et
l’égalité avec les bolchéviks au sein du Comité central. Comme
ces prétentions allaient à l’encontre des décisions expresses du
II e congrès, les bolchéviks repoussèrent les exigences des
mencheviks. Ceux-ci constituèrent alors, à l’insu du Parti, leur
organisation fractionnelle hostile au Parti, à la tête de laquelle
se trouvèrent Martov, Trotski et Axelrod. Ils « déclenchèrent,
ainsi que l’écrivait Martov, un soulèvement contre le léninisme
». Le procédé de lutte qu’ils avaient adopté pour combattre le
Parti était : « désorganiser tout le travail du Parti, lui faire
du tord, freiner toutes choses, en tout » (expression de Lénine).
Ils s’étaient embusqués dans la « Ligue à l’étranger » des
social-démocrates russes, dont les neuf dixièmes étaient formés
d’intellectuels émigrés, détachés du travail en Russie ; et de
là, ils avaient ouvert le feu sur le Parti, sur Lénine, sur les
léninistes.
Plékhanov
aidait puissamment les mencheviks. Au II e congrès, il s’était
placé aux côtés de Lénine. Mais après le II e congrès, les
mencheviks avaient su l’intimider par des menaces de scission.
Plékhanov avait donc décidé de « se réconcilier » coûte que
coûte avec eux. Ce qui faisait pencher Plékhanov du côté des
mencheviks, c’était le poids de ses anciennes erreurs
opportunistes. De conciliateur à l’égard des mencheviks
opportunistes, Plékhanov devint bientôt lui-même un menchevik. Il
insista pour que fussent compris dans la rédaction de l’Iskra tous
les anciens rédacteurs mencheviks repoussés par le congrès.
Lénine
ne pouvait évidemment pas accepter cette condition ; il se retira de
la rédaction de l’Iskra, afin de fortifier ses positions au sein
du Comité central du Parti et de là, battre les opportunistes.
Plékhanov, au mépris de la volonté du congrès, coopta de son
propre chef à la rédaction de l’Iskra les anciens rédacteurs
mencheviks. Dès lors, à partir du n° 52 de l’Iskra, les
mencheviks firent de ce journal leur organe et s’en servirent pour
prêcher leurs conceptions opportunistes.
Désormais
on parla dans le Parti de la vielle Iskra, de l’Iskra léniniste,
bolchevique, et de la nouvelle Iskra, de l’Iskra menchevique,
opportuniste.
Une
fois aux mains des mencheviks, l’Iskra devint un organe de lutte
contre Lénine, contre les bolchéviks, un organe de propagande de
l’opportunisme menchevik, surtout dans le domaine de
l’organisation. Alliés aux « économistes » et aux bundistes,
les mencheviks de l’Iskra partirent en guerre contre le Léninisme,
comme ils disaient ; Plékhanov ne put se maintenir sur ses positions
de conciliation ; au bout de quelques temps il se rallia, lui aussi,
à cette campagne. Et c’est bien ce qui devait arriver d’après
la logique des choses : quiconque insiste pour la conciliation avec
les opportunistes, doit glisser à l’opportunisme.
De
la nouvelle Iskra pleuvaient, comme d’une corne d’abondance,
articles et déclarations disant que le Parti ne devait pas être un
tout organisé ; qu’il fallait admettre au sein du Parti,
l’existence de groupes et individus libres, qui ne seraient pas
tenus de se soumettre aux décisions des organes du Parti ; qu’il
fallait laisser à chaque intellectuel sympathisant avec le Parti, de
même qu’à « chaque gréviste » et à « chaque manifestant »,
toute latitude pour se proclamer membre du Parti ; qu’exiger la
soumission à toutes les décisions du Parti, c’était faire preuve
de « formalisme bureaucratique » ; qu’exiger la soumission de la
minorité à la majorité, c’était « refouler mécaniquement »
la volonté des membres du Parti ; qu’exiger de tous les membres,
leaders ou simples adhérents, une égale soumission à la discipline
du Parti, - c’était instaurer le « servage » dans le Parti ; que
ce qu’il « nous » faut, dans le Parti, ce n’est pas le
centralisme, mais l’ « autonomisme » anarchique, qui donne le
droit aux adhérents et aux organisations du Parti de ne pas exécuter
ses décisions.
C’était
là une propagande effrénée du relâchement en matière
d’organisation ; c’était ruiner l’esprit du parti et la
discipline du parti, exalter l’individualisme de l’intellectuel,
justifier l’esprit d’indiscipline anarchique.
Par
rapport au II e congrès les mencheviks tiraient manifestement le
Parti en arrière, vers l’émiettement organique, vers l’esprit
du petit cercle, vers les méthodes artisanales de travail.
Il
importait d’infliger aux mencheviks une riposte décisive.
C’est
ce que fit Lénine dans sons livre célèbre Un
pas en avant, deux pas en arrière, paru en mai 1904.
Voici
les principes d’organisation essentiels qui furent développés
dans cet ouvrage, et qui allaient devenir les principes
d’organisation du Parti bolchévik.
1°
Le Parti marxiste est partie intégrante de la classe ouvrière, il
en est un détachement.
Mais
les détachements sont nombreux dans la classe ouvrière : par
conséquent, tout détachement de la classe ouvrière ne saurait être
appelé parti de la classe ouvrière. Le
Parti se distingue des autres détachements de la classe ouvrière,
d’abord parce qu’il n’est pas un détachement ordinaire, mais
le détachement d’avant-garde, le détachement conscient, le
détachement marxiste de la classe ouvrière, armé de la
connaissance de la vie sociale, de la connaissance des lois du
développement social, de la connaissance des lois de la lutte de
classes, et capable pour cette raison de guider la classe ouvrière,
de diriger sa lutte. Aussi ne doit-on pas confondre le Parti
avec la classe ouvrière, pas plus qu’on ne doit confondre la
partie avec le tout ; on ne saurait demander que chaque gréviste
puisse se proclamer membre du Parti, car celui qui confond le Parti
avec la classe, rabaisse le niveau de conscience du Parti au niveau
de « chaque gréviste », détruit le Parti comme avant-garde
consciente de la classe ouvrière. La tâche du Parti n’est pas de
rabaisser son niveau à celui de « chaque gréviste », mais de
hausser les masses d’ouvriers, de hausser « chaque gréviste » au
niveau du Parti.
«
Nous sommes le Parti de la classe, écrivait Lénine, et c’est
pourquoi presque toute la classe (et en temps de guerre, à l’époque
de la guerre civile, absolument toute la classe) doit agir sous la
direction de notre Parti, doit se serrer le plus possible autour de
lui. Mais ce serait du manilovisme
[Placidité, inertie, fantaisie oiseuse. Manilov, personnage des Ames
mortes de Gogol. (N. des Trad.)] et du « suivisme » que de penser
que sous le capitalisme presque toute la classe ou la classe entière
sera un jour en état de s’élever au point d’acquérir le degré
de conscience et d’activité de son détachement d’avant-garde,
de son parti social-démocrate. Sous le capitalisme, même
l’organisation syndicale (plus primitive, plus accessible à la
conscience des couches non développées) n’est pas en mesure
d’englober presque toute, ou toute la classe ouvrière. Et nul
social-démocrate de bon sens n’en a jamais douté. Mais ce
ne serait que se leurrer soi-même, fermer les yeux sur l’immensité
de nos tâches, restreindre ces tâches, que d’oublier la
différence entre le détachement d’avant-garde et toutes les
masses qui gravitent autour de lui ; que d’oublier l’obligation
constante pour le détachement d’avant-garde de hausser des couches
de plus en plus vastes à ce niveau avancé. » (Lénine,
Œuvres choisies, pp. 354-355.)
2°
Le Parti est non seulement l’avant-garde, le détachement conscient
de la classe ouvrière, mais aussi le détachement organisé de la
classe ouvrière, avec sa propre discipline obligatoire pour ses
membres. C’est pourquoi les membres du Parti doivent
obligatoirement adhérer à une de ses organisations. Si
le Parti n’était pas un détachement organisé de la classe, ni un
système d’organisation, mais une simple somme d’individus qui se
proclament eux-mêmes membres du Parti sans adhérer à aucune de ses
organisations, c'est-à-dire ne sont pas organisés et, par
conséquent, ne sont pas tenus de se soumettre aux décisions du
Parti, - le Parti n’aurait jamais une volonté unique, il ne
pourrait jamais réaliser l’unité d’action de ses adhérents ;
il lui serait donc impossible de diriger la lutte de la classe
ouvrière. Le Parti ne peut diriger pratiquement la lutte de
la classe ouvrière et l’orienter vers un but unique que si tous
ses membres sont organisés dans un seul détachement commun, cimenté
par l’unité de volonté, par l’unité d’action, par l’unité
de discipline.
L’objection
des mencheviks disant qu’en ce cas, de nombreux intellectuels, par
exemple, des professeurs, des étudiants, des lycéens, etc.,
resteraient en dehors du Parti, puisqu’ils ne veulent pas adhérer
à telle ou telle de ses organisations, soit que la discipline du
Parti leur pèse, soit que, comme le disait Plékhanov au II e
congrès, ils considèrent « comme une humiliation pour eux
d’adhérer à telle ou telle organisation locale », cette
objection des mencheviks se retourne contre eux, car le Parti n’a
que faire des membres que gêne la discipline du Parti et qui
craignent d’adhérer à une de ses organisations. Les ouvriers ne
craignent pas la discipline, ni l’organisation ; ils adhèrent
volontiers aux organisations dès l’instant où ils sont décidés
de devenir membres du Parti. Seuls les intellectuels d’esprit
individualiste craignent la discipline et l’organisation ; ils
resteront effectivement en dehors du parti. Tant mieux, puisque le
Parti se débarrassera de l’afflux d’éléments instables, qui
s’est particulièrement accentué aujourd’hui que la révolution
bourgeoise commence à monter.
«
Si je dis, écrivait Lénine, que le Parti doit être une somme (non
une simple somme arithmétique, mais un complexe) d’organisations...,
j’exprime par là, d’une façon absolument claire et précise que
je désire, j’exige du Parti, comme avant-garde de la classe, soit
une chose le plus possible organisée, que le Parti ne reçoive que
des éléments susceptibles d’un minimum d’organisation... »
(Ibidem, p. 352.)
Et
plus loin :
«
En paroles, la formule de Martov défend les intérêts des larges
couches du prolétariat ; en fait, cette formule servira les intérêts
des intellectuels bourgeois, qui craignent la discipline et
l’organisation prolétariennes. Nul n’osera nier que ce qui
caractérise, d’une façon générale, les intellectuels en tant
que couche particulière dans les sociétés capitalistes
contemporaines, c’est justement l’individualisme et l’inaptitude
à la discipline et à l’organisation. » (Ibidem, p. 360.)
Et
encore :
«
Le prolétariat ne craint pas l’organisation, ni la discipline...
Le prolétariat n’aura cure que ces messieurs les professeurs et
lycéens, qui ne désirent pas adhérer à une organisation, soient
reconnus membres du Parti parce qu’ils travaillent sous le contrôle
d’une organisation... Ce n’est pas le prolétariat, mais certains
intellectuels de notre Parti qui manquent de self-éducation quant à
l’organisation et à la discipline. » (Ibidem, p. 390.)
3°
Parmi toutes les autres organisations de la classe ouvrière, le
Parti n’est pas simplement un détachement organisé, il est la «
forme suprême d’organisation », appelée à diriger toutes les
autres. Le Parti, en tant que forme
suprême d’organisation qui groupe l’élite de la classe, armée
d’une théorie avancée, de la connaissance des lois de la lutte
des classes et de l’expérience du mouvement révolutionnaire, a
toutes les possibilités de diriger, – il a le devoir de diriger, –
toutes les autres organisations de la classe ouvrière. La
tendance des mencheviks à diminuer, a ravaler le rôle dirigeant du
Parti conduit à affaiblir toutes les autres organisations du
prolétariat dirigées par le Parti, et, par conséquent, à
affaiblir et à désarmer le prolétariat ; car « le prolétariat
n’a pas d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que
l’organisation ». (Ibidem, p. 414.)
4°
Le Parti incarne la liaison de l’avant-garde de la classe ouvrière
avec les masses innombrables de cette classe. Le
Parti serait le meilleur détachement avancé et le plus parfaitement
organisé, qu’il ne pourrait pas vivre et se développer sans être
lié aux masses de sans-parti, sans que ces liaisons se multiplient,
sans qu’elles soient consolidées. Un parti replié sur
lui-même, isolé des masses et qui aurait perdu ou simplement
relâché les liens avec sa classe, perdrait la confiance et l’appui
des masses ; par conséquent, il devrait inévitablement périr. Pour
vivre à pleine vie et se développer, le Parti doit multiplier ses
liaisons avec les masses, gagner la confiance des masses innombrables
de sa classe.
«
Pour être un parti social-démocrate, disait Lénine, il faut
obtenir justement le soutien de la classe. » (Lénine, t. VI, p.
208, éd. russe.)
5°
Le Parti, pour pouvoir bien
fonctionner et guider méthodiquement les masses, doit être organisé
conformément aux principes du centralisme, avoir un statut unique,
une discipline unique, un organisme dirigeant unique représenté par
le congrès du Parti, et dans l’intervalle des congrès, par le
Comité central du Parti ; il faut que la minorité se soumette à la
majorité et les différentes organisation, au centre, les
organisations inférieures, aux organisations supérieures. Sans ces
conditions, le Parti de la classe ouvrière ne saurait être un parti
véritable ; il ne saurait s’acquitter de sa tâche, qui est de
guider la classe.
Naturellement,
comme le Parti était illégal sous l’autocratie tsariste, les
organisations du Parti ne pouvaient, à l’époque, reposer sur le
principe de l’élection à la base ; aussi le Parti devait-il être
rigoureusement clandestin. Mais Lénine estimait que cet état de
choses, momentané dans la vie de notre Parti, disparaîtrait dès
que le tsarisme aurait été supprimé, lorsque le Parti serait un
Parti déclaré, légal, et que ses organisations reposeraient sur le
principe d’élections démocratiques, sur le principe du
centralisme démocratique.
«
Auparavant, écrivait Lénine, notre Parti n’était pas un tout
formellement organisé, mais seulement une somme de groupes
particuliers, ce qui fait qu’entre ces groupes il ne pouvait y
avoir d’autres rapports que l’action idéologique. Maintenant
nous sommes devenus un parti organisé, et cela signifie la création
d’une autorité, la transformation du prestige des idées en
prestige de l’autorité, la subordination des instances inférieures
aux instances supérieures du Parti. » (Ibidem, p. 291.)
Attaquant
les mencheviks pour leur nihilisme en matière d’organisation et
leur anarchisme de grand seigneur, qui n’admet pas l’idée d’une
soumission à l’autorité du Parti et à sa discipline, Lénine
écrivait :
«
Cet anarchisme de grand seigneur est particulièrement propre au
nihiliste russe. L’organisation du Parti lui semble une monstrueuse
« fabrique » ; la soumission de la minorité à la majorité lui
apparaît comme un « asservissement »... la division du travail
sous la direction d’un centre lui fait pousser des clameurs
tragi-comiques contre la transformation des hommes en « rouages et
ressorts » (et il voit une forme particulièrement intolérable de
cette transformation dans la transformation des rédacteurs en
collaborateurs), le seul rappel des statuts d’organisation du Parti
provoque chez lui une grimace de mépris et la remarque dédaigneuse
(à l’adresse des « formalistes ») que l’on pourrait se passer
entièrement de statuts. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, p.
393.)
6°
Le Parti dans son activité
pratique, s’il tient à sauvegarder l’unité de ses rangs, doit
appliquer une discipline prolétarienne unique, également
obligatoire pour tous les membres du Parti, pour les leaders comme
pour les simples membres. C’est pourquoi il ne doit pas y
avoir dans le Parti de division en « membres de l’élite », pour
qui la discipline n’est pas obligatoire, et « non-membres de
l’élite », qui sont tenus de se soumettre à la discipline. Sans
cette condition, ni l’intégrité du Parti, ni l’unité de ses
rangs ne sauraient être sauvegardées.
«
L’absence totale chez Martov et consorts, écrivait Lénine,
d’arguments raisonnables contre la rédaction nommée par le
congrès, est illustrée au mieux par ce mot qui leur appartient : «
Nous ne sommes pas des serfs ! »... La psychologie de l’intellectuel
bourgeois qui s’imagine appartenir aux « âmes d’élite »,
placées au-dessus de l’organisation de masse et de la discipline
de masse, apparaît ici de façon saisissante... Pour
l’individualisme de l’intellectuel... toute organisation et toute
discipline prolétariennes s’identifient avec le servage. »
(Lénine, t. VI, p. 282, éd. Russe.) Et plus loin :
«
A mesure que se forme chez nous un véritable parti, l’ouvrier
conscient doit apprendre à distinguer entre la psychologie du
combattant de l’armée prolétarienne et la psychologie de
l’intellectuel bourgeois, qui fait parade de la phrase anarchiste ;
il doit apprendre à exiger l’accomplissement des obligations
incombant aux membres du Parti, - non seulement des simples
adhérents, mais aussi des « gens d’en haut ». » (Lénine,
Œuvres choisies, t. I, p. 396.)
En
résumant l’analyse des divergences et en définissant la position
des mencheviks comme de « l’opportunisme dans les questions
d’organisation », Lénine considérait que l’un des pêchés
essentiels du manichéisme était de sous-estimer l’importance
essentielle de l’organisation du Parti, en tant qu’arme du
prolétariat dans sa lutte pour son affranchissement. Les mencheviks
étaient d’avis que le Parti, organisation du prolétariat, n’avait
pas une importance sérieuse pour la victoire de la révolution.
Contrairement aux mencheviks, Lénine pensait que l’union
idéologique du prolétariat à elle seule ne suffit pas pour assurer
la victoire ; que pour vaincre, il est indispensable de « cimenter »
l’unité idéologique par l’unité matérielle de l’organisation
du prolétariat. Lénine estimait qu’à cette condition seule, le
prolétariat peut devenir une force invincible.
«
Le prolétariat, écrivait Lénine, n’a pas d’autre arme dans sa
lutte pour le pouvoir que l’organisation. Divisé par la
concurrence anarchique qui règne dans le monde bourgeois, accablé
sous un labeur servile pour le capital, rejeté constamment « dans
les bas-fonds » de la misère noire, d’une sauvage inculture et de
la dégénérescence, le prolétariat peut devenir – et deviendra
inévitablement – une force invincible pour cette seule raison que
son union idéologique basée sur les principes du marxisme est
cimentée par l’unité matérielle de l’organisation qui groupe
les millions de travailleurs en une armée de la classe ouvrière. A
cette armée ne pourront résister ni le pouvoir décrépit de
l’autocratie russe, ni le pouvoir en décrépitude du capital
international. » (Ibidem, p. 414.)
C’est
par ces mots prophétiques que Lénine termine son livre.
Tels
sont les principes d’organisation essentiels développés par
Lénine dans son célèbre ouvrage Un
pas en avant, deux pas en arrière.
Ce
qui fait l’importance de ce livre, c’est avant tout qu’il a
sauvegardé l’esprit du parti contre l’esprit de cercle étroit,
et le Parti contre les désorganisateurs ; il a battu à plate
couture l’opportunisme menchevik dans les problèmes
d’organisation, et jeté les bases d’organisation du Parti
bolchévik.
Mais
son importance ne s’arrête pas là. Son rôle historique, c’est
que Lénine y a le premier, dans l’histoire du marxisme, élaboré
la doctrine du Parti en tant qu’organisation dirigeante du
prolétariat, en tant qu’arme essentielle entre les mains du
prolétariat, sans laquelle il est impossible de vaincre dans la
lutte pour la dictature prolétarienne.
La
diffusion de l’ouvrage de Lénine Un pas en avant, deux pas en
arrière parmi les militants du Parti fit que la plupart des
organisations locales se groupèrent autour de Lénine.
Mais
plus les organisations se groupaient étroitement autour des
bolchéviks, plus haineuse devint l’attitude des leaders
mencheviks.
En
été 1904, avec l’aide de Plékhanov et par suite de la trahison
de deux bolchéviks dégénérés, Krassine et Noskov, les mencheviks
s’emparèrent de la majorité dans le Comité central. Il était
évident que les mencheviks s’orientaient vers la scission. La
perte de l’Iskra et du Comité central plaça les bolchéviks dans
une situation difficile. Il était indispensable de mettre sur pied
un journal bolchévik à soi. Il fallait organiser un nouveau
congrès, le III e congrès du Parti, pour former un nouveau Comité
central du Parti et régler leur compte aux mencheviks.
C’est
ce qu’entreprit Lénine, c’est ce qu’entreprirent les
bolchéviks.
Les
bolchéviks engagèrent la lutte pour la convocation du III e congrès
du Parti. En août 1904 se tint en Suisse, sous la direction de
Lénine, une conférence de 22 bolchéviks. Elle adopta un message «
Au Parti », qui devint pour les bolchéviks un programme de lutte
pour la convocation du III e congrès.
Au
cours de trois conférences régionales des bolchéviks (conférences
du Sud, du Caucase et du Nord), un Bureau des comités de la majorité
fut élu, qui procéda à la préparation pratique du III e congrès
du Parti.
Le
4 janvier 1905 paraissait le premier numéro du journal bolchévik
Vpériod [En avant].
C’est
ainsi que se formèrent au sein du Parti deux fractions distinctes –
bolchevique et menchevique – avec leurs centres et leurs organes de
presse respectifs.
Ce
n’est que par étudier tout ‘le contexte historique’ de
la formation de ce que devient enfin Le Parti Communiste (bolchevique), on peut
ce rendre compte du manipulation des cadres devenu bourgeois
(révisionnistes)
En fait, cet étude du ‘contexte historique’
était OBLIGATOIRE : chaque membre devait avoir (et étudier d’un
manière « indépendante ») L’histoire du parti
Communiste de l’union Soviétique (bolchevique). EPO, étant encore l’ ASBL « Éducation Prolétarienne »,
reproduisait de copies de ce livre pour ce but…. Dans le parti on
parlait de cette livre comme « le Bolchevique »
Dis
autrement : par « l’étude » de "Que Faire?", ENLEVÉ
de son contexte historique (donc SANS étude du
« Bolchevique »), on reste AVEUGLE pour ce
manipulation révisionniste.
En
étudiant le contexte historique on vois les similarités entre les
manipulations des économistes ét les mencheviques, et les
manipulation des révisionnistes dans le parti ( je laisse au
lecteur attentif de voir ça lui-même – mais j’ ai «marqué»
pour moi-même des différents
passages significatives ...)
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