02-08-2018

Analyses sur l’évolution de la dégradation politique et idéologique du PTB sont des leçons pour le «renouveau» PCB

Dans une essai de faire mon contribution dans le PCB, de faire le bilan de son passé je développait le raisonnement suivant :

« La Révolution culturelle chinoise et de l'attitude du Parti communiste chinois envers le Parti communiste de l'Union soviétique dirigé par Khrouchtchev dans les années 1960 et 1970, ont résulté – avec l’argument “la lutte contre la révisionnisme dans le PCB – à une idéologie du «renouveau» du Parti communiste de Belgique, et EN DEHORS du PCB l'idée d'un parti communiste complètement «nouveau» a surgi. Mais ce soi-disant «anti-révisionnisme» n'était pas toujours dépourvu d'opportunisme, d'opportunisme sous la forme de «maoïsme» (un dogmatisme basé en dernière instance sur ... CITATIONS de Mao comme ils ont été réunis dans le livre rouge).
Non seulement le mouvement de « renouvellement » -c.a.d. contre le révisionnisme - DANS le CP, mais aussi ces « nouveaux » PC’s (en '60 -'70 fin) elles-mêmes, ne pouvaient pas résister à l'opportunisme sous la forme du « maoïsme ». Ce dogmatisme pourrait «se cacher», car les citations du Livre Rouge proviennent des différentes œuvres de Mao. Le dogmatisme se manifeste à l'aide des CITATIONS, en fait en dehors et déconnectés du contexte historique dans lequel Mao avait écrit ces paroles et sans étude CONCRÈTE du contexte historique des problèmes et des contradictions a cause de qui ou sur lequel les textes ont été créés. Ces organisations «maoïstes» - qui se disent marxistes-léninistes - ont développé un «dogmatisme» similaire à l'égard de Marx et de Lénine. (une utilisation dogmatique des morceaux de textes écrits par Marx et Lénine, tirés de leur contexte) pour déterminer leurs lignes politiques et idéologiques. Ainsi cette « anti-révisionnisme » ELLE-MÊME (parce qu'elle ne savait pas se libérer de cet opportunisme) se développait a son retour au révisionnisme (ligne bourgeoise implicite au sein du Parti communiste formulé dans des phrases SEMBLANTE-marxistes) »

Je veut donner une exemple concrète de la dernière position (mis en italic-gras)…..

Études Marxistes (marx.be) est actuellement une « plate-forme » organisant l’Université Marxiste et aussi des « formations en Marxisme ». Études Marxistes est une organisation en dessous la direction du PTB et serve surtout pour donner formation à ses membres…. Comme c’est formulé dans le document du 8ième congres du PTB en 2008 :

5. Dans le PTB tout le monde a droit d’une formation adaptée. On présente sept types de formation.
5.1. Formation dans les groupes de base.
Le premier instrument pour formation dans les groupes de base c’est notre hebdomadaire Solidaire et la site portale www.pvda.be. Pour formation plus sérieux on utilise Études Marxistes.
5.2. La formation de base.
La formation de base est accessible pour tout le monde. Elle est organisé localement ou provincialement. La formation de base peut être une formation sur l’actualité. Aussi des thèmes syndicales peuvent être traités. Formation peut aussi être organisé en forme de visites à une exposition ou d’une invitation d’un écrivain. La formation peut aussi traiter d’une visite aux autres parti-sœurs ou à une pays socialiste. Nous nous efforçons d’ éditer une nombre de petits livres à l’exemple du petit livre pendant la lutte contre le Pacte des Générations, dans lesquels le marxisme et des thèmes d’actualité seront discuté. Important pour les membres de groupes nouveaux est le petit livre sur le programme et les principes de fonctionnement du PTB (lié aux statuts).
5.3. Formation pour démarrer une groupe de base.
Cette formation est une aide pour tout ceux qui veulent démarrer une groupe nouveau de membres ou de base. C’est surtout une école pour apprendre à diriger une groupe. Pour ça une manuel doit être élaboré.
5.4. École des militants
Formation dans les classiques du marxisme à une rythme de trois fins de semaine par année. Cette formation est destinée pour intellectuelles et travailleurs (jeunes).
5.5. École pour cadres-travailleurs
Pour renforcer la caractère ouvrière du parti c’ est nécessaire qu’on introduit des travailleurs dans toutes les fonctions dirigeantes. Pou réalises cela, formation est nécessaire.
5.6. École des cadres Huitième Congres
Cette formation est destinée pour membres-cadres qui sont demandé de prendre des responsabilités hautes dans les niveaux dirigeants du du parti.
5.7. Autres formations
Autres initiatives de formation sont aussi intéressants. Comme-ça le parti promeut les cours d’été et d’hiver de l’Université Marxiste.

Une « formation du classique de Lénine ‘Que Faire ?’ » au jeunes militants intellectuel ou ouvrière n'a qu' une objective : justifier la fonctionnement et la structure d’organisation du parti…...
Et une étude biblique de «Que Faire?» dans laquelle on enlève UNE texte de Lénine EN DEHORS de son contexte (ce contexte est enfin : touts les étapes historiques qui sont pris pour atteindre enfin chez la ligne politique et les principes de fonctionnement en d’organisation - LIÉ à son ligne/stratégie politique – du parti « Bolchevique » ou mieux dit parti COMMUNISTE) … ce n’est pas du «marxisme» mais DOGMATISME.











La formation en marxisme par formation du classique de Lénine "Que Faire?"  comme c’est organisé ACTUELLEMENT, c’est la MÊME façon que moi j’ai eu cette «formation»

Liens vers les chapitres de "Que Faire?" et les questions chez chaque chapitre ;


En fait c’est le manière que moi-même on m’a « formé en marxisme » : « Formation dans les classiques du marxisme à une ritme de trois fins de semaine par année. Cette formation est destinée pour intellectuelles et travailleurs (jeunes). » Moi je me rappelle que « l’ enseignant » de ce qu’était MON FORMATION de « Que Faire ? » était Joris Van Gorp….
Enfin , c’était une certain « paresse » petit-bourgeois qui était répandue chez beaucoup de cadres (et contre lequel Ludo Martens luttait constamment….)
Pour les éléments BOURGEOIS dans le PTB l’organisation de la formation d’une tel manière était utile pour diriger les membres dans la direction d’une acceptation/ ou de n’avoir aucune notion d’une développement du révisionnisme.

Exemple comment des cadres conscients-révisionnistes utilisent le dogmatisme dans lequel ils ont formé la majorité des membres

En 1999 c’était le cas avec la directive INTERNE de SOA ( Section d’Organisation – Organisatie Afdeling) de juin 1999… qui fut accepté et « assimilé » sans beaucoup de critique ou proteste.
(… Moi, étant dirigeant de cellule (communal) en ce temps je refusait d’appliquer cette directive. Je me suis justifié dans des rapports que TOUTS ceux que j’organisais dans la cellule qui moi je dirigeait devaient choisir – après leurs cycle de candidats – de devenir membre suivant les statuts ORIGINALES et d’ accepter une développements vers touts les taches que ça impliquent) :

“… Le Comité Central (CC) de juin 1999 a décidé d’introduire une troisième niveau d’adhésion de parti :
« Créer une niveau de membres qui juste achète une carte d’adhésion pour devenir « membre » à une niveau la plus élémentaire … Eux offrir une éducation rudimentaire à l’aide des articles politiques simples, vidéos … On peut avoir une carte d’adhésion pour 500 fr (14 euros, NICO), ce que donne droit à une Solidaire par mois. » (Texte de bilan du CC de juin 1999 : points 217 et 218)
Alors on a 3 niveau de adhésion :
1. Militant
2. Membre de groupe ( 1)
3. Membre
Chaque niveau offre des options de flux continu : membre → membre de groupe → militant → cadre intermédiaire
1. Énoncé du problème
Dans le texte du bilan du CC de juin 1999 :
point 173 : « Le parti doit être uni autour d’une programme ou des analyses strictement marxiste-léniniste, qui vont au cœur des choses. Mais dans le travail parmi les masses, le parti doit faire beaucoup attention au tactique, au ligne de masse, à l’étude comment se passe notre message, à de pas verser tout en un fois sur les masses, mais de marquer une ou deux points essentiels dans en situation donné.
Point 174 : Nos résultats (dans les élections de 1999, NICO) forment une grande défaite, pas de notre politique, mais de notre tactique …..Nous sommes confrontés à un problème immense et devons oser remettre en question tout ce qui nous a empêchés, malgré le dévouement et le militantisme de nos cadres et militants, de persuader les masses et de relier les masses au parti,
point 192 : Nous devons revoir certains de nos conceptions sur le parti de l’avant-garde. Ils nous poussent, dans les circonstances actuels vers le sectarisme et le dogmatisme, c.a.d. vers des vues « très pures » qui nous coupent des masses progressiste, qui peuvent venir chez nous potentiellement. Ceci a du rapport avec le déséquilibre entre notre travail interne, ce qui est « très juste au point de vue marxiste-léniniste » et notre impact politique et prise organisationnel limité sur les masses.
(...)
Aucune condition supplémentaire n'est définie en rapport avec «accepter le programme».
Cela pourrait qu’ aggraver les conditions d'adhésion et pourrait rendre plus difficile la constitution d'un véritable «parti de masse» et rendre plus difficile d’avoir une meilleure prise en main de la lutte des classes. Beaucoup de collaborateurs qui se sentent membres du parti, juge le parti sur la base du travail des militants qu'ils connaissent, pas sur la base d'un programme théorique. L'acquisition du programme, des statuts et des principes du parti est un long processus. La visite régulière, la discussion politique avec ces membres, la livraison de Solidaire, la présence aux activités et la formation pour lesquelles ils sont invités, permettront à ces membres de devenir de plus en plus, politiquement d'accord avec l'ensemble du programme du parti. Cela ne peut se réaliser qu'à condition que les militants soient réellement intéressés en, et s'engagent dans, ces nouveaux membres. En bref, en prenant en main la lutte au sectarisme.
(...)
Il faut que les statuts sont changés comme suit :
Chapitre II L’ adhésion p. 11 :
- changement : en les article (1),(2),(3), (5) et (6) sont remplacé le mot ‘membre’ chaque fois par ‘militant ou membre de groupe´ et le mot ‘candidat’ chaque fois par ‘candidat militant ou candidat membre de groupe’.
- ajouté : article (7) Dès 1-ière novembre 1999 le parti détend ses conditions d’adhésion. Sous le niveau de militant et membre de groupe sers introduit une troisième niveau d’adhésion : pour se qui suit appelé « membre ». On peut devenir membre quand on paye la contribution de membre annuelle en quand on est présenté par un militant ou par une membre de groupe. Un membre sera invité au réunion annuelle des membres. Un membre ne participera pas au réunion de cellule ni au congres’.

Ces positions du CC sont dans cette texte alors défendue comme ‘authentique « marxiste-léniniste » avec des arguments trouvés dans, et cités de « Que Faire ? » (et donc en fait, de 1902, AVANT la 2ieme congres sur lequel Lénine lutte CONTRE « les MÊMES principes organisationnelles » que sont développés dans « le bilan du CC de juin 1999  et dans le directive de SOA», Les cadre révisionnistes, auteurs de ce « bilan » et de ce « directive de SOA » ACCUSENT de « dogmatisme » tout ceux qui apportent les arguments de Lénine qu’il formules en 1904 SUR le deuxième congres.
Le révisionnisme pertinent dans cet « argumentation’ n’ est en générale PAS contesté dans le PTB juste a cause le terrain « qui était préparé », c.a.d l’effet du formation soi disant en marxisme mais en réalité en DOGMATISME.

Il y a des camarades qui s'y opposent à l'introduction d'un troisième niveau d'adhésion avec les arguments suivants: « Lénine a mené en 1904, une lutte contre l'aile opportuniste du parti autour du point « Qui peut être membre du parti ? Lénine a défendu que pouvait consideré membre du parti chacun qui a accepté le programme du parti, accepte de soutenir le parti matériellement et était membre d’ une de ses organisations. Il a combattu dans cette affaire l'aile opportuniste qui défendait que seule la reconnaissance du programme du parti et la soutien matériel ont été les deux conditions nécessaires à l'adhésion du parti. le troisième niveau d'adhésion que la partie veut présenter aujourd'hui est similaire à la vue des opportunistes. Je rejette donc l'introduction du troisième niveau. »
Ce camarade applique le marxisme-léninisme de manière dogmatique.
Lénine écrit en 1902 dans 'Que faire?' sur l'importance de la théorie selon laquelle tout mouvement révolutionnaire a l'obligation de traiter les expériences d'autres pays d'abord(2), mais en même temps averti Lénine: Mais pour un tel processus est la simple connaissance de l'expérience ou de faire des copies des résolutions finales, ne sont pas assez.
Pour cela est nécessaire que l'on a une esprit critique a l’égard de ces expériences et sait les examiner de manière indépendante. (3) on ne prouve rien avec seulement de formuler les citations de Lénine et en soulignant les similitudes superficielles entre les propositions actuelles du parti et les anciennes positions de l'opportuniste Martov en 1904. On doit mener une enquête indépendante vers l’argumentation de Lénine et de déterminer que dans son argumentation est spécifique et de quelles vues générales il parvient à cette argumentation spécifique dans la situation concrète de 1904 en Russie.(4)

Le camarade de qui on cite se base AUSSI sur une texte de Lénine, mais écrit en 1904 après le 2ième congres (« Une pas en avant, deux pas en arrière ») Le cadre révisionniste, auteur du directive de SOA « prouve » avec des citation choisies de « Que Faire ? » ce qui est une texte de 1902, AVANT (et en préparation de) le deuxième congres (et en fait LUI-MÊME pratiquant le dogmatisme) …. « que le camarade serait dogmatiste »…...

Lénine écrit en 1902 dans 'Que faire?' sur l'importance de la théorie, et que tout mouvement révolutionnaire a le devoir de traiter les expériences des autres pays(2). Mais en même temps, Lénine a averti: Mais pour un tel traitement, la simple connaissance de l'expérience ou faire une copie des dernières résolutions n'est pas suffisante. .
Alors est nécessaire que l'on reste critique envers ces expériences et qu’on sait les examiner de manière indépendante(3). Il n'est donc pas possible de copier les citations de Lénine et de souligner les similitudes superficielles entre les propositions actuelles du parti et les positions de l'opportuniste Martov en 1904. Il faut examiner indépendamment l'argumentation de Lénine et déterminer ce que son argumentation est spécifique et de quelles vues générales il parvient à cette argumentation spécifique dans la situation concrète de 1904 en Russie (4).

Le cadre révisionniste utilise LUI-MÊME le dogmatisme (et PROFITE de l’existence d’une certaine conception de dogmatisme sur ce qu’on PENSE d’être « l’application de marxisme » et pour ça « aveugle » pour cet révisionnisme) quand il cherche en « Que Faire » juste ces citations avec lesquelles il peut « prouver » son point. C’ est parce que (dans le soi-disant formation en marxisme) on a ENLEVÉ « Que Faire ?» de son contexte historique qu’on peut NIER pourquoi (et contre quoi) « Que Faire » est écrit.
Plus en bas j’ai pris une grande partie du livre « L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique) »  sur le période 1902-1904. On peut lire là sur l’intention de Lénine d’ écrire « Que Faire » ( ce qu’est juste CONTRAIRE à l’intention du cadre révisionniste dans la directive de SOA……) : 
« La portée historique de Que faire ? vient de ce que, dans cet ouvrage célèbre :
1° Lénine a, le premier dans l'histoire de la pensée marxiste, mis à nu jusqu'aux racines les origines idéologiques de l'opportunisme, en montrant qu'elles revenaient avant tout à s'incliner devant la spontanéité du mouvement ouvrier et à diminuer l'importance de la conscience socialiste dans ce mouvement ;
2° il a porté très haut l'importance de la théorie, de l'élément conscient, du Parti en tant que force qui dirige le mouvement ouvrier spontané et l'imprègne de l'esprit révolutionnaire ;
3° il a brillamment justifié ce principe marxiste fondamental, d'après lequel le Parti marxiste, c'est la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme ;
4° il a fait une analyse géniale des fondements idéologiques du Parti marxiste.
Ce sont les principes théoriques développés dans Que faire ? qui ont constitué plus tard la base de l'idéologie du Parti bolchevik. »

Le directive de SOA (italic-gras par moi, NICO):
En 1904, il n'y a pas de parti révolutionnaire de type léniniste en Russie. Lénine et son parti ouvrier social-démocrate russe étaient membres de la Deuxième Internationale. Le réformisme contrôlait presque entièrement cet international. L'économisme et l'opportunisme qui l'accompagne dans les questions organisationnelles étaient l'expression du réformisme dans le RSDAP. La préoccupation de Lénine était clairement de s’en distancier. Leur problème était de se débarrasser de ce réformisme dans le mouvement social-démocrate.
Le mouvement révolutionnaire est extrêmement fragmenté et, d'autre part, le mouvement de masse croît énormément. Le marxisme est devenu de plus en plus à la mode. Plusieurs progressistes bourgeois devinrent des partisans du marxisme légal, mélange d'idées marxistes, mais dépourvu de tout ce qui était essentiel à la doctrine marxiste. Lénine voulait construire une organisation révolutionnaire centralisée avec un programme révolutionnaire et où le noyau était formé par des révolutionnaires professionnels. De là, il a défendu ses 3 conditions d'adhésion au parti. Il voulait à tout prix garder les partisans du marxisme légale en dehors du cœur de son organisation qu'il voulait commencer à construire (et qui ce serait vraiment fonder qu’en 1912, après toute élimination ultérieure des mencheviks du Parti). Martov défendait avec tous les opportunistes que les partisans du « marxisme légal » se pourraient aussi appeler membre du partie(5). Lénine a voulu établir une organisation disciplinée et centralisée des révolutionnaires professionnels. Martov et les autres opportunistes ont voulu perpétuer la situation existante et ont résisté à la construction d'une organisation centralisée et disciplinée.

La situation à laquelle la partie est confrontée aujourd'hui; n'est pas du tout comparable à la situation des bolcheviks en 1904. Pendant plus de 20 ans, il y a eu une organisation centralisée, avec un programme de parti, avec une direction compétente des révolutionnaires professionnels.
En outre, on ne peut pas dire que le marxisme est à la mode aujourd'hui. Notre problème n'est certainement pas que nous voulons laisser «tous les grévistes» et tous ceux qui le veulent, bien dans le parti, au contraire. Beaucoup d'éléments d'avant-garde, qui sont vraiment pour le part, sont restés en dehors de la fête jusqu'à maintenant. « Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure d'encadrer les supporters durable » (point 193 bilan) « Nous ne parvenons pas à consolider nos partisans » (point 198 bilan) « Il n'y a pas d'expansion importante des troupes » (point 201 bilan) « Sans progrès, même avec de petits pas, les gens ne restent pas (bilan 203) "La carte de membre est aussi une arme contre le libéralisme. Il faut attirer les gens dans le parti et pousser et ne pas attendre passivement. « (point 221 Bilan) Il est précisément parce que nous sommes depuis 30 ans à une organisation solide travaillé que nous pouvons être plus flexible aujourd'hui que Lénine en 1904 sans avoir des effets automatiques pour la nature léniniste de notre organisation, mais ces mesures sont nécessaires pour résoudre les problèmes actuels avec lesquels nous luttons depuis des années.

notes
(1) Membre de groupe : proposition du congres (le 6ième congres en 1998 ou 1999, NICO) de remplacer le nom cellule de base. Le mot « cellule » n’est pas claire et donne une barrière inutile pour beaucoup gens. Comme ça devient claire la différence : on est ‘membre de groupe’ ou ‘membre’ tout court.
(2) Que Faire? p.32.
(3) Idem.
(4) Quiconque omet de poser la question spécifiquement dans l'étude du marxisme: «Ce qui est spécifique dans l'argumentation» et «Quels sont les points de départ généraux à partir desquels cette argumentation spécifique commence» peut aboutir à des conclusions très absurdes. Dans "Que faire?" Lénine dit à un certain moment que le parti doit libérer immédiatement chaque travailleur. (page 153) Nous avons connu des intellectuels du parti qui défendaient avec cette citation que tout travailleur devait être exempté par le parti. Ces camarades, eux aussi, n'ont pas étudié le spécifique et le général, et par conséquent sont venus à ces positions absurdement gauchistes. La partie a rejeté à juste titre ces positions. L'exemption était nécessaire pour l'éducation révolutionnaire des travailleurs dans la situation spécifique de la Russie en 1902. Mais même Lénine avait déjà prévu en 1902 que ce n'était pas une mesure généralement applicable. Au numéro 154, il a dit ceci: "Mais ce qui se passe dans un pays politiquement libre pour une part considérable par lui-même, cela doit être accompli par notre organisation."
(5) Dans « Que faire », cela est plus élaboré (p 21-28) et c’ est là que Lénine se déchaîne aussi contre les opportunistes qui copient aveuglement les expériences en l'Allemagne. La partie allemande avait critiqué les marxistes allemands légaux (Bernstein) mais ne les avait pas expulsés du parti. Cela a été cité par les opportunistes russes comme argument pour permettre aux marxistes légaux en Russie de rejoindre le parti. Lénine les critiquait: « En Allemagne, les révolutionnaires sont en faveur de préserver ce qui existe : pour préserver l'ancien programme révolutionnaire et tactique. Les opportunistes veulent changer cela et ces opportunistes ne constituent qu'une très petite minorité, peut être on peut comprendre le motif, que la majorité a conduit à se limiter au rejet sec des nouvelles fonctionnalités. Ici, en Russie les opportunistes sont dans la majorité et ils exigent la préservation de ce qui existe. les révolutionnaires veulent changer.” Et de cet position Lénine vient pour une rupture radicale avec ces opportunistes dans la situation russe en opposition à l'Allemagne.

« En 1904, il n'y a pas de parti révolutionnaire de type léniniste en Russie.(...)La situation à laquelle la partie est confrontée aujourd'hui; n'est pas du tout comparable à la situation des bolcheviks en 1904. Pendant plus de 20 ans, il y a eu une organisation centralisée, avec un programme de parti, avec une direction compétente des révolutionnaires professionnels. » C’est parce que le cadre révisionniste SAIT qu’il y a une certaine dogmatisme chez le majorité des membre (parce que ce sont les même cadres , auteurs de ce texte de SOA qui sont aussi responsable pour l’organisation du « formation en marxisme et des ‘classiques marxistes’ ») qu’il peut développer ces conneries.
En 1904, sortant du deuxième congres il y avait – en principe – une parti révolutionnaire ‘de type léniniste’ en Russie, c.a.d. une parti avec une programme/stratégie révolutionnaire et des statuts/principes d’organisations CORRESPONDANTE avec cette programme/stratégie révolutionnaire ( Il y avait une MAJORITÉ - « Bolchevique »  - pour cela sur le deuxième congrès) … c’est par des intrigues et ‘coups’ des ceux qui avait la MINORITÉ (« Menchevique ») sur le congres que c’était possible que le parti évoluait en direction « antirévolutionnaire » ou vers « l’idéologie du Deuxième Internationale »….
Et en 1999 quelques cadres pouvaient faire évoluer le PTB en similaire direction que les « menchevistes » ….. parce que le PTB n’avait en fait PAS de programme et qu’il y avait un grand quantité des cadres et des militants … qui étaient sérieusement « infectés » avec l’ opportunisme SIMILAIRE contre lequel Lénine luttait …… en « Que Faire »
Les notes chez ce directive de SOA montre comment le cadre révisionniste « utilise » d’un manière dogmatiste pour alors « prouver» avec de citations choisies. le « caractère révolutionnaire’ du « bilan de CC de juin 1999 » - tout ces références qu’il fait sont vers des points numérotées de cet bilan…. Et c’est par le dogmatisme assez rependues que ce « bilan de juin 1999 » peut passer pour devenir ce Résolution de 1999 … à assimilé par tous les membres.

Remarque 1 : ces « changement de statuts » ne pouvaient être effectifs (et affirmés) que sur la deuxième session du 7ième congres en 2001 …. mais en fait il étaient déjà effectifs en 1999… Donc en soi c’était une pratique ANTI-STATUTAIRE de mettre en pratique quelque chose de laquelle seulement une congres pourrait décidé. D’ailleurs l’introduction du niveau « membre de groupe » était aussi faite « hors du congrès » …. En plus, en pratique la différence entre « membre de groupe » en « membre niveau 3» ‘n’était pas claire, en laissant beaucoup espace pour des considérations SUBJECTIVES.
Remarque 2 «Un membre ne participera pas au réunion de cellule ni au congres », cette (partie d’)article des statuts était ignoré dans le mobilisation pour des déléguées pour la 7ième congres. J’étais « automatiquement » délégué, comme dirigeant de cellule, …. enfin, dirigeant du groupe des femmes de (« organisation de masse ») Marianne, qui étaient considérés par le parti comme des « membres de niveau 3 », Pour moi, comme je l’ai dit, je les avaient faire choisir pour avoir l’ambition de devenir militant (ou vraiment ‘membre’) Nicole Jublou, comme cadre du comité provincial, « m’ avisait  fortement» de ne PAS être délégué pour le congrès mais de proposer aux « membres de niveau 3 » d’être délégué.  « Comme ça on pouvait avoir l’expérience avec le façon démocratique un congres du PTB se passait », disait-elle.

«Le bilan du CC de juin 1999»(ce que devient «Résolution de 1999») est basé sur une dogmatisme («maoïsme»). "Le directive sur les changement organisationnels de SOA" est basé sur une utilisation dogmatique d’une texte de Lénine (Que Faire ?, 1902)

Rien est dit d’élaboration d’une programme/stratégie révolutionnaire – FORMELLEMENT le mot « programme » tombe parfois. Enfin, il n’existe plus. Le programme de 1979 était dépassé en on ne parle plus de cet programme. Les nouveaux membres (nouveaux? Ceux de 1990 ?…..) ne connais pas ce programme et n’ont pas eu aucune formation de ce programme …. Après le 5ième congres de 1995 une commission était démarré – sous direction de Henri Houben – pour développer une NOUVEAU programme que serait accepter sur une congres. En 1998 cette commission est LIQUIDÉE (« Parce que TOUT le parti devait se mettre sur pied de guerre pour les ÉLECTIONS à venir »)
Enfin cette décision – d’arrêter le commission pour le programme – est AFFIRMÉ dans le « bilan du CC de juin 1999 » (de laquelle le directive de SOA fait mention) … en point 244, (« reporté a plus tard ... » ce qui veut dire ÉLIMINÉ)
Mais apparemment il n’y a PERSONNE (parce qu’il n’y avait pas d’opposition/ critique contre ce texte de SOA ou « le bilan du CC de juin 1999 »), qui se réalise qu’en fait, le PTB n’ a plus une programme révolutionnaire….
D’où la conclusion : Ceci est une exemple quand une conception DOGMATIQUE sur « appliquer le marxisme-léninisme » - c.a.d. « une étude biblique » de « Que Faire ? » de Lénine – est « utilise »pour définir le tache du parti de ce qui concerne le programme et organisation ….. ça mène à une justification RÉVISIONNISTE pour « reformer » le Parti Communiste d’origine en une parti social-démocratique « classique »

«L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique)» pourrait être considéré comme «contexte historique» de (en ce cas concrète en tout cas) de «Que Faire?»

L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique) nous fait apprendre que« la lutte contre les économistes » ( ou la lutte contre l’économisme comme forme d’opportunisme) n’est qu’une PARTIE de la lutte politique et idéologique pour la fondation d’une parti révolutionnaire qui doit enfin prendre la direction de la révolution socialiste. La lutte contre les économiste se passe au moment au lequel la tache est du parti révolutionnaire de PREMIÈREMENT mener la révolution bourgeois démocratique JUSQU’AU BOUT – là ou la bourgeoisie elle-même n’est pas enclin de mener « sa propre’ révolution jusqu’au bout et de laisser des reste du féodalisme dans son « société »
Ce qui est intéressant à propos de ce texte est que ce qu'on saisit comment l'opportunisme est utilisé comme instrument par les éléments placés sur la position de classe bourgeoise dans le parti -en-formation afin de DÉTOURNER le parti sur le plan organisationnel et politique de sa stratégie révolutionnaire. Bien sûr, on ne peut pas parler des ANALOGIES, mais il y a néanmoins de développements qui sont très similaires aux développements qui ont eu lieu au sein du PTB. Il est important pour le PCB de tirer de leçons de cet exemple négative.
Par exemple, les principes politiques et organisationnels finaux du parti ne sont PAS purement et seulement adaptés à la situation sous le tsarisme (où une lecture dogmatique « Que faire ?» – en peut mener, voir la directive SOA), mais ils sont en fait accordé à être en mesure de mener à bien sa tâche historique - la révolution socialiste.

Remarque : L’étude du livre «L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique)» (en tous cas ce qui ce concerne le partie du livre jusqu’au la Révolution d’Octobre) faisait parti de formation pendant le période de candidat-membre – et je l’ai fait moi-même d’ailleurs….

Période de 1902 vers 1904 en "L’Histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchevique)" …. vers le deuxième congres jusqu’ après le deuxième congres
S'acquitter de ces tâches et fonder le parti de la classe ouvrière, voilà ce qu'entreprit Lénine. Les avis différaient sur la question de savoir par où commencer la fondation d'un parti unique de la classe ouvrière. Certains pensaient que pour créer le Parti, il fallait commencer par réunir le II e congrès, qui grouperait tes organisations locales et fonderait le Parti. Lénine était contre cette façon de voir. Il estimait qu'avant de réunir un congrès, il fallait établir clairement les buts et les tâches du Parti ; il fallait savoir quel parti nous voulions créer ; il fallait se délimiter idéologiquement des « économistes » ; il fallait dire au Parti honnêtement et en toute franchise qu'il y avait deux opinions différentes sur les buts et les tâches du Parti : l'opinion des « économistes » et celle des social-démocrates révolutionnaires ; il fallait entamer une vaste propagande de presse en faveur des conceptions de la social-démocratie révolutionnaire, comme le faisaient les « économistes 28» dans leurs organes de presse, pour défendre les leurs ; il fallait permettre aux organisations locales de faire un choix réfléchi entre ces deux courants ; et c'est seulement quand cet indispensable travail préparatoire serait accompli qu'on pourrait convoquer le congrès du Parti. Lénine disait expressément :
« Avant de nous unir et pour nous unir, il faut d'abord nous délimiter résolument et délibérément. » (Lénine, Œuvres choisies en deux volumes, t. I, p. 190, Moscou 1948.)
Ceci étant, Lénine estimait que pour créer un parti politique de la classe ouvrière, il fallait commencer par fonder pour toute la Russie un journal politique de combat, qui ferait la propagande et l'agitation en faveur des conceptions de la social-démocratie révolutionnaire: l'organisation de ce journal devait être le premier pas à faire en vue de créer le Parti.
Dans son article bien connu « Par où commencer ? » Lénine a tracé le plan précis de la construction du Parti, plan qu'il développera plus tard dans son ouvrage célèbre Que faire ?
« A notre avis, disait Lénine dans cet article, le point de départ de notre activité, le premier pas pratique vers la création de l'organisation désirée, [Il s'agit de la création du Parti. (N. de la Réd.)] enfin le fil essentiel dont nous puissions nous saisir pour développer, approfondir et étendre sans cesse cette organisation, doit être la fondation d'un journal politique pour toute la Russie... Sans ce journal, toute propagande, toute agitation systématique, variée et fidèle aux principes, est impossible. Et c'est pourtant là la tâche principale et constante de la social-démocratie en général, et surtout une tâche d'actualité en ce moment où l'intérêt pour la politique, pour les questions du socialisme s'est éveillé dans les plus larges couches de la population. » (Lénine, t. IV, p. 110, éd. russe.)
Lénine considérait qu'un tel journal servirait non seulement à rassembler le Parti sur le terrain idéologique, mais aussi à réunir les organisations locales dans le Parti. Le réseau des agents et des correspondants de ce journal, représentants des organisations locales, serait l'ossature autour de laquelle s'organiserait, se rassemblerait le Parti. Car, disait Lénine, « le journal n'est pas seulement un propagandiste, un agitateur collectif, mais aussi un organisateur collectif ».
« Ce réseau d'agents, disait Lénine dans le même article, sera l'ossature de l'organisation dont nous avons justement besoin : suffisamment grande pour embrasser le pays entier ; suffisamment large et variée pour réaliser une division du travail stricte et détaillée ; suffisamment ferme pour savoir, en toutes circonstances, quels que soient les « tournants » et les surprises, faire sans défaillance son travail ; suffisamment souple pour savoir, d'un côté, éviter le combat en terrain découvert contre un ennemi supérieur en nombre, qui a rassemblé toutes ses forces sur un seul point, et, d'un autre côté, pour savoir mettre à profit le défaut de souplesse de cet ennemi et l'attaquer à l'endroit et au moment où il s'y attend le moins. » (Ibidem, p. 112.)
C'est l'Iskra qui devait être ce journal. Et, en effet, l'Iskra devint le journal politique, destiné à toute la Russie, qui prépara le rassemblement du Parti sur le terrain idéologique et organique. Quant à la structure et à la composition du Parti lui-même, Lénine estimait qu'il devait être formé de deux éléments constitutifs : a) d'un cadre restreint de militants fixes, composé principalement de révolutionnaires de profession, c'est-à-dire de militants libres de toutes occupations autres que leur travail dans le Parti, possédant le minimum nécessaire de connaissances théoriques, d'expérience politique, d'habitudes d'organisation, avec l'art de lutter contre la police tsariste, l'art d'échapper à ses poursuites, et b) d'un vaste réseau d'organisations périphériques du Parti, comprenant une grande masse d'adhérents et entourées de la sympathie et du soutien de centaines de milliers de travailleurs.
« J'affirme, écrivait Lénine, 1° qu'il ne saurait y avoir de mouvement révolutionnaire solide sans une organisation de dirigeants, stable et qui assure la continuité du travail ; 2° que plus nombreuse est la masse entraînée spontanément dans la lutte. .. plus impérieuse est la nécessité d'avoir une telle organisation, plus cette organisation doit être solide... 3° qu'une telle organisation doit se composer principalement d'hommes ayant pour profession l'activité révolutionnaire ; 4° que, dans un pays autocratique, plus nous restreindrons l'effectif de cette organisation au point de n'y accepter que des révolutionnaires de profession ayant fait l'apprentissage de la lutte contre la police politique, plus il sera difficile de « se saisir » d'une telle organisation et 5° d'autant plus nombreux seront les ouvriers et les éléments des autres classes sociales qui pourront participer au mouvement et y militer d'une façon active. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, p. 276.)
En ce qui concerne le caractère du parti à créer et son rôle à l'égard de la classe ouvrière, ainsi que ses buts et ses tâches, Lénine estimait que le Parti devait être l'avant-garde de la classe ouvrière, qu'il devait être la force dirigeante du mouvement ouvrier, force unifiant et orientant la lutte de classe du prolétariat. But final du Parti : le renversement du capitalisme et l'instauration du socialisme. Objectif immédiat : le renversement du tsarisme et l'instauration de l'ordre démocratique. Et comme il est impossible de renverser le capitalisme sans avoir, au préalable, renversé le tsarisme, la tâche essentielle du Parti à cette heure est de dresser la classe ouvrière, de dresser le peuple entier pour la lutte contre le tsarisme, de déployer le mouvement révolutionnaire du peuple contre le tsarisme, et de jeter bas le tsarisme en tant que premier et sérieux obstacle dans la voie du socialisme.
« L'histoire nous assigne maintenant, disait Lénine, une tâche immédiate, la plus révolutionnaire de toutes les tâches immédiates du prolétariat de n'importe quel autre pays. L'accomplissement de cette tâche, la destruction du rempart le plus puissant, non seulement de la réaction européenne, mais aussi (nous pouvons maintenant le dire) de la réaction asiatique, ferait du prolétariat russe l'avant-garde du prolétariat révolutionnaire international. » (Ibidem, p. 195.)
Et plus loin :
« Nous ne devons pas oublier que la lutte contre le gouvernement pour des revendications partielles, la bataille pour arracher des concessions partielles, ne sont que de petits engagements avec l'ennemi, de petites escarmouches d'avant-postes, et que la bataille décisive est encore à venir. Devant nous se dresse dans toute sa force la citadelle ennemie, d'où l'on fait pleuvoir sur nous des nuées de boulets et de balles qui emportent nos meilleurs combattants.
Nous devons prendre cette citadelle, et nous la prendrons, si nous unissons toutes les forces du prolétariat qui s'éveille avec toutes les forces des révolutionnaires russes, en un seul parti qui ralliera tout ce qu'il y a de vivant et d'honnête en Russie. C'est alors seulement que s'accomplira la grande prophétie du révolutionnaire ouvrier russe, Piotr Alexéev : « Le bras musclé des millions de travailleurs se lèvera, et le joug du despotisme, protégé par les baïonnettes des soldats, sera réduit en poussière ! » (Lénine, t. IV, p. 69, éd.
russe.)
Tel était le plan de Lénine pour créer un parti de la classe ouvrière dans les conditions de la Russie tsariste autocratique.
Les « économistes » ne tardèrent pas à ouvrir le feu contre le plan de Lénine. Les «économistes » prétendaient que la lutte politique générale contre le tsarisme était l'affaire de toutes les classes, et avant tout, celle de la bourgeoisie ; qu'elle n'offrait pas, par conséquent, un intérêt sérieux pour la classe ouvrière, le principal intérêt des ouvriers devant être la lutte économique contre le patronat pour l'augmentation des salaires, pour l'amélioration des conditions de travail, etc. Aussi les social-démocrates devaient-ils s'assigner pour principale tâche immédiate, non la lutte politique contre le tsarisme, ni son renversement, mais l'organisation de la « lutte économique des ouvriers contre le patronat et le gouvernement » ; par lutte économique contre le gouvernement, ils entendaient la lutte à mener pour améliorer la législation ouvrière. Les « économistes » assuraient que par ce moyen on pouvait « conférer à la lutte économique elle-même un caractère politique ».
Les « économistes » n'osaient plus s'élever ouvertement contre la nécessité d'un parti politique pour la classe ouvrière. Mais ils considéraient que le Parti ne devait pas être la force dirigeante du mouvement ouvrier, qu'il ne devait pas s'immiscer dans le mouvement spontané de la classe ouvrière, et à plus forte raison le diriger ; mais qu'il devait le suivre, l'étudier et en tirer des enseignements.
Les « économistes » prétendaient ensuite que le rôle d'élément conscient dans le mouvement ouvrier, le rôle organisateur et dirigeant de la conscience socialiste, de la théorie socialiste, était insignifiant, ou presque ; que la social-démocratie ne devait pas élever les ouvriers au niveau de la conscience socialiste ; qu'au contraire, elle devait elle-même s'adapter et s'abaisser au niveau des couches moyennement développées ou même plus arriérées de la classe ouvrière ; que la social-démocratie ne devait pas apporter dans la classe ouvrière la conscience socialiste, mais devait attendre que le mouvement spontané de la classe ouvrière ait lui-même formé la conscience socialiste, par ses propres forces.
Quant au plan d'organisation de Lénine touchant la construction du Parti, ils considéraient que c'était violenter en quelque sorte le mouvement spontané.
Dans les colonnes de l'Iskra et, surtout, dans son célèbre ouvrage Que faire ? Lénine s'attaqua à cette philosophie opportuniste des « économistes », et n'en laissa pas pierre sur pierre.
1° Lénine a montré que détourner la classe ouvrière de la lutte politique générale contre le tsarisme et limiter ses tâches à la lutte économique contre les patrons et le gouvernement, en laissant indemnes et le patronat et le gouvernement, signifiait condamner les ouvriers à l'esclavage à perpétuité. La lutte économique des ouvriers contre le patronat et le gouvernement est une lutte trade-unioniste pour de meilleures conditions de vente de la force de travail aux capitalistes ; or les ouvriers veulent lutter non seulement pour obtenir de meilleures conditions de vente de leur force de travail, mais aussi pour la suppression du système capitaliste lui-même, qui les réduit à la nécessité de vendre leur force de travail aux capitalistes et de subir l'exploitation. Mais les ouvriers ne peuvent déployer la lutte contre le capitalisme, pour le socialisme, tant que sur le chemin du mouvement ouvrier se dresse le tsarisme, chien de garde du capitalisme. Aussi la tâche immédiate du Parti et de la classe ouvrière est-elle de balayer de la route le tsarisme et de frayer ainsi la voie au socialisme.
2° Lénine a montré qu'exalter le processus spontané du mouvement ouvrier et nier le rôle dirigeant du Parti, en le réduisant au rôle d'enregistreur des événements, c'est prêcher le «suivisme », prêcher la transformation du Parti en un appendice du processus spontané, en une force passive du mouvement, uniquement capable de contempler le processus spontané; c'est s'en remettre à la spontanéité. Faire cette propagande, c'est orienter les choses vers la destruction du Parti, c'est-à-dire laisser la classe ouvrière sans parti, c'est-à-dire laisser la classe ouvrière désarmée. Or, laisser la classe ouvrière désarmée alors que devant elle se dressent des ennemis tels que le tsarisme armé de tous les moyens de lutte, et la bourgeoisie organisée à la moderne et possédant un parti à elle, un parti qui dirige sa lutte contre la classe ouvrière, — c'est trahir la classe ouvrière.
Lénine a montré que s'incliner devant le mouvement ouvrier spontané et abaisser le rôle de l'élément conscient, diminuer le rôle de la conscience socialiste, de la théorie socialiste, c'est, d'abord, se moquer des ouvriers qui aspirent à acquérir la conscience comme on aspire à la lumière ; en second lieu, déprécier aux yeux du Parti la théorie, c'est déprécier l'arme qui lui permet de connaître le présent et de prévoir l'avenir ; c'est, en troisième lieu, rouler entièrement et définitivement dans le marais de l'opportunisme.
« Sans théorie révolutionnaire, disait Lénine, pas de mouvement révolutionnaire... Seul un parti guidé par une théorie d'avant-garde peut remplir le rôle de combattant d'avant-garde. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, pp. 192-193.)
Lénine a montré que les « économistes » trompaient la classe ouvrière en prétendant que l'idéologie socialiste pouvait naître du mouvement spontané de la classe ouvrière ; car, en réalité, l'idéologie socialiste ne naît point du mouvement spontané, mais de la science.
Les « économistes », en niant la nécessité d'apporter dans la classe ouvrière la conscience socialiste, frayaient par là même le chemin à l'idéologie bourgeoise ; ils on facilitaient l'introduction, la pénétration dans la classe ouvrière ; par conséquent, ils enterraient l'idée de la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme, ils faisaient le jeu de la bourgeoisie.
« Tout culte de la spontanéité du mouvement ouvrier, disait Lénine, toute diminution du rôle de « l'élément conscient », du rôle de la social-démocratie signifie par là même — qu'on le veuille ou non, cela n'y fait absolument rien — un renforcement de l'influence de l'idéologie bourgeoise sur les ouvriers. » (Ibidem, p. 204.)
Et plus loin :
« Le problème se pose uniquement ainsi : idéologie bourgeoise ou idéologie socialiste. Il n'y a pas de milieu... C'est pourquoi tout rapetissement de l'idéologie socialiste, tout éloignement vis-à-vis de celte dernière implique un renforcement de l'idéologie bourgeoise. » (Ibidem, p. 206.)
En dressant le bilan de toutes ces erreurs des « économistes » Lénine en arrive à conclure qu'ils veulent avoir, non pas un parti de révolution sociale pour libérer la classe ouvrière du capitalisme, mais un parti de « réformes sociales » impliquant le maintien de la domination du capitalisme ; et que les « économistes » sont, par conséquent, des réformistes qui trahissent les intérêts vitaux du prolétariat.
6° Lénine a montré enfin que l'« économisme » n'est pas un phénomène accidentel en Russie ; que les « économistes » servaient de véhicule à l'influence bourgeoise sur la classe ouvrière ; qu'ils avaient des alliés dans les partis social-démocrates de l'Europe occidentale, en la personne des révisionnistes, partisans de l'opportuniste Bernstein. Dans la social-démocratie d'Occident, un courant opportuniste s'affirmait de plus en plus ; il se manifestait sous le drapeau de la « liberté de critique » par rapport à Marx, et exigeait la «révision » de la doctrine de Marx (d'où le nom de « révisionnisme ») ; il exigeait que l'on renonçât à la révolution, au socialisme, à la dictature du prolétariat. Lénine a montré que les « économistes » russes suivaient cette même ligne de renonciation à la lutte révolutionnaire, au socialisme, à la dictature du prolétariat.
Tels sont les principes théoriques essentiels développés par Lénine dans son ouvrage Que faire ?
La diffusion de Que faire ? eut pour résultat qu'un an après sa parution (le livre avait été édité en mars 1902), vers le IIe congrès du parti social-démocrate de Russie, il ne restait plus des positions idéologiques de l'« économisme » qu'un souvenir désagréable, et l'épithète d'« économiste » fut considérée dès lors par la plupart des militants du Parti comme une injure.
Ce fut là une défaite idéologique totale de l'« économisme », la défaite de l'idéologie de l'opportunisme, du suivisme, du spontané.
Mais à cela ne se borne pas l'importance du livre de Lénine Que faire ? La portée historique de Que faire ? vient de ce que, dans cet ouvrage célèbre :
1° Lénine a, le premier dans l'histoire de la pensée marxiste, mis à nu jusqu'aux racines les origines idéologiques de l'opportunisme, en montrant qu'elles revenaient avant tout à s'incliner devant la spontanéité du mouvement ouvrier et à diminuer l'importance de la conscience socialiste dans ce mouvement ;
2° il a porté très haut l'importance de la théorie, de l'élément conscient, du Parti en tant que force qui dirige le mouvement ouvrier spontané et l'imprègne de l'esprit révolutionnaire ;
3° il a brillamment justifié ce principe marxiste fondamental, d'après lequel le Parti marxiste, c'est la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme ;
4° il a fait une analyse géniale des fondements idéologiques du Parti marxiste.
Ce sont les principes théoriques développés dans Que faire ? qui ont constitué plus tard la base de l'idéologie du Parti bolchevik.
Forte de cette richesse théorique, l'Iskra pouvait déployer et a déployé effectivement une vaste campagne pour le plan de construction du Parti préconisé par Lénine, pour le rassemblement de ses forces, pour le II 0 congrès du Parti, pour une social-démocratie révolutionnaire, contre les « économistes», contre les opportunistes de tout genre et de tout ordre, contre les révisionnistes.
La tâche essentielle de l'Iskra était d'élaborer un projet de programme du Parti. Le programme du Parti ouvrier est, comme on sait, un bref exposé scientifique des buts et des tâches que se propose la lutte de la classe ouvrière. Le programme définit le but final du mouvement révolutionnaire du prolétariat, comme aussi les revendications pour lesquelles combat le Parti en marche vers ce but. Aussi l'élaboration du projet de programme ne pouvait-elle manquer d'avoir une importance de premier ordre.
Lors de l'élaboration du projet de programme, de sérieuses divergences avaient surgi au sein de la rédaction de l'Iskra, entre Lénine et Plékhanov et les autres membres de la rédaction. Ces divergences et discussions faillirent provoquer la rupture complète entre Lénine et Plékhanov. Cependant elle ne se produisit pas à ce moment-là. Lénine avait obtenu que dans le projet de programme fût inscrit un article essentiel sur la dictature du prolétariat, et que le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans la révolution fût nettement spécifié.
C'est à Lénine qu'appartient encore, dans ce programme, toute la partie agraire. Dès cette époque Lénine était pour la nationalisation de la terre, mais à cette première étape de la lutte, il croyait devoir formuler la revendication de la restitution aux paysans des «otrezki», c'est-à-dire des terres que les propriétaires fonciers avaient découpées sur les terres paysannes lors de l'« affranchissement ». Plékhanov était contre la nationalisation de la terre.
Les discussions de Lénine et de Plékhanov sur le programme du Parti déterminèrent pour une part les divergences ultérieures entre bolcheviks et mencheviks.


3. Le II e congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie. adoption du programme et des statuts. Création d'un parti unique. Les divergences au congrès et l'apparition de deux courants, - bolchévik et menchevik - dans le parti.
Ainsi le triomphe des principes léninistes et la lutte victorieuse de l'Iskra pour le plan d'organisation de Lénine avaient préparé les principales conditions nécessaires pour créer un parti ou, comme on disait alors, pour créer un véritable parti. L'orientation de l'Iskra avait triomphé dans les organisations social-démocrates de Russie. On pouvait dès lors convoquer le II e congrès du Parti.
C'est le 17 (30) juillet 1903 que s'ouvrit le II e congrès du P.O.S.D.R. Il se tint à l'étranger, secrètement. Au début il avait siégé à Bruxelles, mais la police belge ayant invité les délégués à quitter la Belgique, le congrès se transporta à Londres.
S'étaient présentés, au total, 43 délégués de 26 organisations. Chaque comité avait le droit d'envoyer au congrès 2 délégués, mais certains comités n'en avaient envoyé qu'un seul. Ainsi donc, 43 délégués disposaient de 51 voix délibératives.
La tâche essentielle du congrès consistait à « créer un parti véritable sur les principes et les bases d'organisation qui avaient été formulés et élaborés par l'Iskra ». (Ibidem, p. 328.) La composition du congrès était hétérogène. On n'y voyait pas représentés les «économistes » avérés, à cause de la défaite qu'ils avaient subie. Mais durant cette période, ils avaient si adroitement fait peau neuve qu'ils réussirent à glisser quelques-uns de leurs délégués. D'autre part, les délégués du Bund ne se distinguaient qu'en paroles des «économistes » : ils étaient en fait pour les « économistes ».
Le congrès réunissait ainsi, non seulement les partisans de l'Iskra, mais aussi ses adversaires. Les partisans de l'Iskra étaient au nombre de 33, c'est-à-dire la majorité. Mais tous ceux qui se disaient iskristes n'étaient pas de véritables iskristes-léninistes. Les délégués s'étaient partagés en plusieurs groupes. Les partisans de Lénine, ou les iskristes fermes, avaient 24 voix ; 9 iskristes suivaient Martov : c'étaient les iskristes instables. Une partie des délégués oscillaient entre l'Iskra et ses adversaires : ils disposaient de 10 voix au congrès, formant le centre. Les adversaires déclarés de l'Iskra avaient 8 voix (3 «économistes » et 5 bundistes). Que les iskristes se divisent, et les ennemis de l'Iskra pouvaient prendre le dessus.
On voit d'ici à quel point la situation était compliquée au congrès. Lénine dut fournir un gros effort pour assurer la victoire de l'Iskra au congrès.
La grosse affaire du congrès était l'adoption du programme du Parti. La question essentielle, celle qui souleva les objections de la partie opportuniste du congrès lors de la discussion du programme, fut la question de la dictature du prolétariat. Les opportunistes n'étaient pas d'accord non plus avec la partie révolutionnaire du congrès sur une série d'autres questions de programme. Mais ils avaient décidé de livrer bataille principalement sur la question de la dictature du prolétariat, en invoquant le fait que nombre de partis social-démocrates de l'étranger n'avaient pas, dans leur programme, d'article sur la dictature du prolétariat, et en disant que l'on pouvait, par conséquent, ne pas l'inclure dans le programme de la social-démocratie de Russie. Les opportunistes s'élevaient aussi contre l'introduction dans le programme du Parti des revendications touchant la question paysanne. Ces hommes ne voulaient pas de la révolution ; et c'est pourquoi ils écartaient l'alliée de la classe ouvrière, la paysannerie, pour laquelle ils n'éprouvaient que de l'inimitié.
Les délégués du Bund et les social-démocrates polonais s'élevaient contre le droit des nations à disposer d'elles-mêmes. Lénine avait toujours enseigné que la classe ouvrière avait le devoir de lutter contre l'oppression nationale. S'élever contre cette revendication dans le programme, c'était répudier l'internationalisme prolétarien, se faire l'auxiliaire de l'oppression nationale.
A toutes ces objections, Lénine porta un coup décisif.
Le congrès adopta le programme présenté par l'Iskra.
Ce programme comportait deux parties : un programme maximum et un programme minimum. Le programme maximum proclamait comme tâche essentielle du Parti de la classe ouvrière, la révolution socialiste, le renversement du pouvoir des capitalistes, l'instauration de la dictature du prolétariat. Le programme minimum définissait les tâches immédiates du Parti, celles que l'on devait accomplir avant le renversement de l'ordre capitaliste, avant l'instauration de la dictature du prolétariat : renverser l'autocratie tsariste, instaurer la république démocratique, appliquer la journée de huit heures pour les ouvriers, supprimer tous les vestiges du servage à la campagne, restituer aux paysans les terres («otrezki ») dont ils avaient été dépouillés par les propriétaires fonciers.
Plus tard, les bolcheviks remplacèrent la revendication de la restitution des « otrezki » par celle de la confiscation de toutes les terres seigneuriales.
Le programme adopté au II e congrès était bien le programme révolutionnaire du Parti de la classe ouvrière. Il subsista jusqu'au VIII e congrès, époque à laquelle notre Parti, la révolution prolétarienne ayant triomphé, adopta un programme nouveau.
Après l'adoption du programme, le II e congrès aborda la discussion du projet de statuts du Parti. Dès l'instant qu'il avait adopté le programme et créé les bases nécessaires au rassemblement idéologique du Parti, le congrès devait adopter aussi les statuts du Parti, afin de mettre un terme à la façon artisanale de travailler et à la méthode des cercles, à l'émiettement organique et à l'absence d'une discipline ferme au sein du Parti.
Tandis que l'adoption du programme s'était passée relativement sans encombre, la question des statuts du Parti provoqua au congrès des débats acharnés. Les plus violentes divergences éclatèrent autour de la rédaction de l'article premier des statuts : sur l'adhésion au Parti. Qui pouvait être membre du Parti, quelle devait être la composition du Parti, qu'est-ce que le Parti devait être en matière d'organisation : un tout organisé ou quelque chose d'informe ? Telles étaient les questions que soulevait l'article premier des statuts.
Deux formules s'affrontaient : la formule de Lénine qu'appuyaient Plékhanov et les iskristes fermes, et la formule de Martov qu'appuyaient Axelrod, Zassoulitch, les iskristes instables, Trotski et tous les éléments ouvertement opportunistes du congrès.
La formule de Lénine disait : Peuvent être membres du Parti tous ceux qui en reconnaissent le programme, soutiennent matériellement le Parti et adhèrent à l'une de ses organisations. La formule de Martov, tout en considérant la reconnaissance du programme et le soutien matériel du Parti comme des conditions indispensables de l'affiliation au Parti, ne tenait cependant pas la participation à l'une de ses organisations pour une condition de l'adhésion ; elle estimait qu'un membre du Parti pouvait ne pas être membre d'une de ses organisations.
Lénine regardait le Parti comme un détachement organisé, dont les adhérents ne s'attribuent pas eux-mêmes la qualité de membres, mais sont admis dans le Parti par une de ses organisations et se soumettent par conséquent à la discipline du Parti. Tandis que Martov regardait le Parti comme quelque chose d'informe au point de vue organisation, dont les adhérents s'attribuent eux-mêmes la qualité de membres et ne sont, par conséquent, pas tenus de se soumettre à la discipline du Parti, puisqu'ils n'entrent pas dans une de ses organisations.
De cette façon, la formule de Martov, à la différence de celle de Lénine, ouvrait largement les portes du Parti aux éléments instables, non prolétariens. A la veille de la révolution démocratique bourgeoise, il y avait parmi les intellectuels bourgeois des gens qui se montraient momentanément sympathiques à la révolution. Ils pouvaient même, de temps à autre, rendre quelque service au Parti. Mais ces gens n'auraient pas adhéré à une organisation, ni obéi à la discipline du Parti, ni accompli des tâches assignées par ce dernier ; ils ne se seraient pas exposés aux dangers que l'accomplissement de ces tâches impliquait. Et ce sont ces gens-là que Martov et les autres mencheviks proposaient de regarder comme membres du Parti ; c'est à eux qu'ils proposaient de donner le droit et la possibilité d'influer sur les affaires du Parti. Ils entendaient même donner à chaque gréviste le droit de « s'attribuer » la qualité de membre du Parti, encore que des non-socialistes, des anarchistes et des socialistes-révolutionnaires prissent également part aux grèves.
Il en résultait donc qu'au lieu du Parti monolithe, combatif et doté de formes d'organisation précises pour lequel Lénine et les léninistes luttaient au congrès, les partisans de Martov voulaient un parti mêlé, aux contours vagues, un parti informe, qui ne pouvait être un parti combatif, ne fût-ce que parce qu'il aurait été mêlé et n'aurait pu avoir une ferme discipline.
L'abandon des iskristes fermes par les iskristes instables, l'alliance de ces derniers avec le centre et l'adhésion des opportunistes déclarés à cette alliance, donnèrent l'avantage à Martov dans cette question. A la majorité de 28 voix contre 22 et une abstention, le congrès adopta l'article premier des statuts tel que l'avait formulé Martov.
Après la division des iskristes sur l'article premier des statuts, la lutte s'envenima encore davantage. Les travaux touchaient à leur fin ; on allait procéder à l'élection des organismes dirigeants du Parti, de la rédaction de l'organe central du Parti (Iskra) et du Comité central.
Mais avant que le congrès n'eût passé aux élections, des événements se produisirent qui modifièrent le rapport des forces en présence.
En relation avec les statuts du Parti, le congrès dut s'occuper du Bund. Celui-ci revendiquait une situation spéciale dans le Parti. Il voulait être reconnu pour seul représentant des ouvriers juifs de Russie. Accepter cette revendication du Bund eût abouti à diviser les ouvriers dans les organisations du Parti suivant un principe national, à renoncer aux organisations de classe uniques de la classe ouvrière sur la base territoriale.
Le congrès repoussa le nationalisme du Bund en matière d'organisation. Là-dessus les bundistes quittèrent le congrès. Deux « économistes » se retirèrent aussi quand le congrès eut refusé de reconnaître leur Union de l'étranger comme représentant le Parti à l'étranger.
Ce départ de sept opportunistes modifia le rapport des forces en faveur des léninistes.
Dès le début, l'attention de Lénine s'était concentrée sur le problème de la composition des organismes centraux du Parti. Lénine considérait qu'il fallait faire élire au Comité central des révolutionnaires fermes et conséquents. Les partisans de Martov entendaient donner dans le Comité central la prédominance aux éléments instables, opportunistes. La majorité du congrès suivit Lénine sur ce point. Les partisans de Lénine furent élus au Comité central.
Sur la proposition de Lénine, on élut à la rédaction de l'Iskra Lénine, Plékhanov et Martov.
Ce dernier avait insisté auprès du congrès pour que les six anciens rédacteurs du journal, dont la plupart étaient des partisans do Martov, fissent partie de la rédaction de l'Iskra. Le congrès repoussa à la majorité cette proposition ; il élut les trois candidats proposés par Lénine. Martov déclara alors qu'il ne ferait pas partie de la rédaction de l'organe central.
C'est ainsi que, par son vote sur la question des organismes centraux du Parti, le congrès consacra la défaite des partisans de Martov et la victoire des partisans de Lénine.
Dès ce moment, on appela bolcheviks [du mot « bolchinstvo », majorité], les partisans de Lénine, qui avaient recueilli la majorité lors des élections au congrès; les adversaires de Lénine, restés en minorité, furent appelés mencheviks [du mot « menchinstvo », minorité].
Lorsqu'on dresse le bilan des travaux du II e congrès, les conclusions suivantes s'imposent :
1° Le congrès a consacré la victoire du marxisme sur l'« économisme », sur l'opportunisme déclaré ;
2° le congrès a adopté le programme et les statuts ; il a créé un parti social-démocrate et établi de la sorte le cadre d'un parti unique ;
3° le congrès a révélé dans le domaine de l'organisation de graves divergences, qui divisèrent le Parti en bolcheviks et mencheviks : les premiers défendaient les principes d'organisation de la social-démocratie révolutionnaire, tandis que les seconds roulaient dans la déliquescence organique, dans le marais de l'opportunisme ;
4° le congrès a fait voir que les vieux opportunistes déjà battus par le Parti, les «économistes », étaient peu à peu remplacés dans le Parti par des opportunistes nouveaux, les mencheviks ;
5° le congrès ne s'est pas montré à la hauteur de la situation en ce qui concerne les problèmes d'organisation ; il a hésité, donnant même par moments l'avantage aux mencheviks ; et bien qu'il se fût ressaisi à la fin, il n'a pas su, non seulement démasquer l'opportunisme des mencheviks dans les problèmes d'organisation et les isoler dans le Parti, mais même poser devant le Parti une semblable tâche.
C'était là une des principales raisons qui firent que la lutte entre bolcheviks et mencheviks, loin de s'apaiser après le congrès, s'envenima encore.

4. Les actes scissionnistes des leaders mencheviks et l'aggravation de la lutte au sein du Parti après le II e congrès. L'opportunisme des mencheviks.
L'ouvrage de Lénine Un pas en avant, deux pas en arrière. Les principes du Parti marxiste en matière d'organisation.

A la suite du II e congrès, la lutte s’était encore aggravée au sein du Parti. Les mencheviks cherchaient par tous les moyens à saboter les décisions du II e congrès et à s’emparer des centres du Parti. Ils exigeaient que leurs représentants fussent compris dans la rédaction de l’Iskra et au Comité central, dans une proportion qui devait leur donner la majorité à la rédaction et l’égalité avec les bolchéviks au sein du Comité central. Comme ces prétentions allaient à l’encontre des décisions expresses du II e congrès, les bolchéviks repoussèrent les exigences des mencheviks. Ceux-ci constituèrent alors, à l’insu du Parti, leur organisation fractionnelle hostile au Parti, à la tête de laquelle se trouvèrent Martov, Trotski et Axelrod. Ils « déclenchèrent, ainsi que l’écrivait Martov, un soulèvement contre le léninisme ». Le procédé de lutte qu’ils avaient adopté pour combattre le Parti était : « désorganiser tout le travail du Parti, lui faire du tord, freiner toutes choses, en tout » (expression de Lénine). Ils s’étaient embusqués dans la « Ligue à l’étranger » des social-démocrates russes, dont les neuf dixièmes étaient formés d’intellectuels émigrés, détachés du travail en Russie ; et de là, ils avaient ouvert le feu sur le Parti, sur Lénine, sur les léninistes.
Plékhanov aidait puissamment les mencheviks. Au II e congrès, il s’était placé aux côtés de Lénine. Mais après le II e congrès, les mencheviks avaient su l’intimider par des menaces de scission. Plékhanov avait donc décidé de « se réconcilier » coûte que coûte avec eux. Ce qui faisait pencher Plékhanov du côté des mencheviks, c’était le poids de ses anciennes erreurs opportunistes. De conciliateur à l’égard des mencheviks opportunistes, Plékhanov devint bientôt lui-même un menchevik. Il insista pour que fussent compris dans la rédaction de l’Iskra tous les anciens rédacteurs mencheviks repoussés par le congrès.
Lénine ne pouvait évidemment pas accepter cette condition ; il se retira de la rédaction de l’Iskra, afin de fortifier ses positions au sein du Comité central du Parti et de là, battre les opportunistes. Plékhanov, au mépris de la volonté du congrès, coopta de son propre chef à la rédaction de l’Iskra les anciens rédacteurs mencheviks. Dès lors, à partir du n° 52 de l’Iskra, les mencheviks firent de ce journal leur organe et s’en servirent pour prêcher leurs conceptions opportunistes.
Désormais on parla dans le Parti de la vielle Iskra, de l’Iskra léniniste, bolchevique, et de la nouvelle Iskra, de l’Iskra menchevique, opportuniste.
Une fois aux mains des mencheviks, l’Iskra devint un organe de lutte contre Lénine, contre les bolchéviks, un organe de propagande de l’opportunisme menchevik, surtout dans le domaine de l’organisation. Alliés aux « économistes » et aux bundistes, les mencheviks de l’Iskra partirent en guerre contre le Léninisme, comme ils disaient ; Plékhanov ne put se maintenir sur ses positions de conciliation ; au bout de quelques temps il se rallia, lui aussi, à cette campagne. Et c’est bien ce qui devait arriver d’après la logique des choses : quiconque insiste pour la conciliation avec les opportunistes, doit glisser à l’opportunisme.
De la nouvelle Iskra pleuvaient, comme d’une corne d’abondance, articles et déclarations disant que le Parti ne devait pas être un tout organisé ; qu’il fallait admettre au sein du Parti, l’existence de groupes et individus libres, qui ne seraient pas tenus de se soumettre aux décisions des organes du Parti ; qu’il fallait laisser à chaque intellectuel sympathisant avec le Parti, de même qu’à « chaque gréviste » et à « chaque manifestant », toute latitude pour se proclamer membre du Parti ; qu’exiger la soumission à toutes les décisions du Parti, c’était faire preuve de « formalisme bureaucratique » ; qu’exiger la soumission de la minorité à la majorité, c’était « refouler mécaniquement » la volonté des membres du Parti ; qu’exiger de tous les membres, leaders ou simples adhérents, une égale soumission à la discipline du Parti, - c’était instaurer le « servage » dans le Parti ; que ce qu’il « nous » faut, dans le Parti, ce n’est pas le centralisme, mais l’ « autonomisme » anarchique, qui donne le droit aux adhérents et aux organisations du Parti de ne pas exécuter ses décisions.
C’était là une propagande effrénée du relâchement en matière d’organisation ; c’était ruiner l’esprit du parti et la discipline du parti, exalter l’individualisme de l’intellectuel, justifier l’esprit d’indiscipline anarchique.
Par rapport au II e congrès les mencheviks tiraient manifestement le Parti en arrière, vers l’émiettement organique, vers l’esprit du petit cercle, vers les méthodes artisanales de travail.
Il importait d’infliger aux mencheviks une riposte décisive.
C’est ce que fit Lénine dans sons livre célèbre Un pas en avant, deux pas en arrière, paru en mai 1904.
Voici les principes d’organisation essentiels qui furent développés dans cet ouvrage, et qui allaient devenir les principes d’organisation du Parti bolchévik.
1° Le Parti marxiste est partie intégrante de la classe ouvrière, il en est un détachement.
Mais les détachements sont nombreux dans la classe ouvrière : par conséquent, tout détachement de la classe ouvrière ne saurait être appelé parti de la classe ouvrière. Le Parti se distingue des autres détachements de la classe ouvrière, d’abord parce qu’il n’est pas un détachement ordinaire, mais le détachement d’avant-garde, le détachement conscient, le détachement marxiste de la classe ouvrière, armé de la connaissance de la vie sociale, de la connaissance des lois du développement social, de la connaissance des lois de la lutte de classes, et capable pour cette raison de guider la classe ouvrière, de diriger sa lutte. Aussi ne doit-on pas confondre le Parti avec la classe ouvrière, pas plus qu’on ne doit confondre la partie avec le tout ; on ne saurait demander que chaque gréviste puisse se proclamer membre du Parti, car celui qui confond le Parti avec la classe, rabaisse le niveau de conscience du Parti au niveau de « chaque gréviste », détruit le Parti comme avant-garde consciente de la classe ouvrière. La tâche du Parti n’est pas de rabaisser son niveau à celui de « chaque gréviste », mais de hausser les masses d’ouvriers, de hausser « chaque gréviste » au niveau du Parti.
« Nous sommes le Parti de la classe, écrivait Lénine, et c’est pourquoi presque toute la classe (et en temps de guerre, à l’époque de la guerre civile, absolument toute la classe) doit agir sous la direction de notre Parti, doit se serrer le plus possible autour de lui. Mais ce serait du manilovisme [Placidité, inertie, fantaisie oiseuse. Manilov, personnage des Ames mortes de Gogol. (N. des Trad.)] et du « suivisme » que de penser que sous le capitalisme presque toute la classe ou la classe entière sera un jour en état de s’élever au point d’acquérir le degré de conscience et d’activité de son détachement d’avant-garde, de son parti social-démocrate. Sous le capitalisme, même l’organisation syndicale (plus primitive, plus accessible à la conscience des couches non développées) n’est pas en mesure d’englober presque toute, ou toute la classe ouvrière. Et nul social-démocrate de bon sens n’en a jamais douté. Mais ce ne serait que se leurrer soi-même, fermer les yeux sur l’immensité de nos tâches, restreindre ces tâches, que d’oublier la différence entre le détachement d’avant-garde et toutes les masses qui gravitent autour de lui ; que d’oublier l’obligation constante pour le détachement d’avant-garde de hausser des couches de plus en plus vastes à ce niveau avancé. » (Lénine, Œuvres choisies, pp. 354-355.)
2° Le Parti est non seulement l’avant-garde, le détachement conscient de la classe ouvrière, mais aussi le détachement organisé de la classe ouvrière, avec sa propre discipline obligatoire pour ses membres. C’est pourquoi les membres du Parti doivent obligatoirement adhérer à une de ses organisations. Si le Parti n’était pas un détachement organisé de la classe, ni un système d’organisation, mais une simple somme d’individus qui se proclament eux-mêmes membres du Parti sans adhérer à aucune de ses organisations, c'est-à-dire ne sont pas organisés et, par conséquent, ne sont pas tenus de se soumettre aux décisions du Parti, - le Parti n’aurait jamais une volonté unique, il ne pourrait jamais réaliser l’unité d’action de ses adhérents ; il lui serait donc impossible de diriger la lutte de la classe ouvrière. Le Parti ne peut diriger pratiquement la lutte de la classe ouvrière et l’orienter vers un but unique que si tous ses membres sont organisés dans un seul détachement commun, cimenté par l’unité de volonté, par l’unité d’action, par l’unité de discipline.
L’objection des mencheviks disant qu’en ce cas, de nombreux intellectuels, par exemple, des professeurs, des étudiants, des lycéens, etc., resteraient en dehors du Parti, puisqu’ils ne veulent pas adhérer à telle ou telle de ses organisations, soit que la discipline du Parti leur pèse, soit que, comme le disait Plékhanov au II e congrès, ils considèrent « comme une humiliation pour eux d’adhérer à telle ou telle organisation locale », cette objection des mencheviks se retourne contre eux, car le Parti n’a que faire des membres que gêne la discipline du Parti et qui craignent d’adhérer à une de ses organisations. Les ouvriers ne craignent pas la discipline, ni l’organisation ; ils adhèrent volontiers aux organisations dès l’instant où ils sont décidés de devenir membres du Parti. Seuls les intellectuels d’esprit individualiste craignent la discipline et l’organisation ; ils resteront effectivement en dehors du parti. Tant mieux, puisque le Parti se débarrassera de l’afflux d’éléments instables, qui s’est particulièrement accentué aujourd’hui que la révolution bourgeoise commence à monter.
« Si je dis, écrivait Lénine, que le Parti doit être une somme (non une simple somme arithmétique, mais un complexe) d’organisations..., j’exprime par là, d’une façon absolument claire et précise que je désire, j’exige du Parti, comme avant-garde de la classe, soit une chose le plus possible organisée, que le Parti ne reçoive que des éléments susceptibles d’un minimum d’organisation... » (Ibidem, p. 352.)
Et plus loin :
« En paroles, la formule de Martov défend les intérêts des larges couches du prolétariat ; en fait, cette formule servira les intérêts des intellectuels bourgeois, qui craignent la discipline et l’organisation prolétariennes. Nul n’osera nier que ce qui caractérise, d’une façon générale, les intellectuels en tant que couche particulière dans les sociétés capitalistes contemporaines, c’est justement l’individualisme et l’inaptitude à la discipline et à l’organisation. » (Ibidem, p. 360.)
Et encore :
« Le prolétariat ne craint pas l’organisation, ni la discipline... Le prolétariat n’aura cure que ces messieurs les professeurs et lycéens, qui ne désirent pas adhérer à une organisation, soient reconnus membres du Parti parce qu’ils travaillent sous le contrôle d’une organisation... Ce n’est pas le prolétariat, mais certains intellectuels de notre Parti qui manquent de self-éducation quant à l’organisation et à la discipline. » (Ibidem, p. 390.)
3° Parmi toutes les autres organisations de la classe ouvrière, le Parti n’est pas simplement un détachement organisé, il est la « forme suprême d’organisation », appelée à diriger toutes les autres. Le Parti, en tant que forme suprême d’organisation qui groupe l’élite de la classe, armée d’une théorie avancée, de la connaissance des lois de la lutte des classes et de l’expérience du mouvement révolutionnaire, a toutes les possibilités de diriger, – il a le devoir de diriger, – toutes les autres organisations de la classe ouvrière. La tendance des mencheviks à diminuer, a ravaler le rôle dirigeant du Parti conduit à affaiblir toutes les autres organisations du prolétariat dirigées par le Parti, et, par conséquent, à affaiblir et à désarmer le prolétariat ; car « le prolétariat n’a pas d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l’organisation ». (Ibidem, p. 414.)
4° Le Parti incarne la liaison de l’avant-garde de la classe ouvrière avec les masses innombrables de cette classe. Le Parti serait le meilleur détachement avancé et le plus parfaitement organisé, qu’il ne pourrait pas vivre et se développer sans être lié aux masses de sans-parti, sans que ces liaisons se multiplient, sans qu’elles soient consolidées. Un parti replié sur lui-même, isolé des masses et qui aurait perdu ou simplement relâché les liens avec sa classe, perdrait la confiance et l’appui des masses ; par conséquent, il devrait inévitablement périr. Pour vivre à pleine vie et se développer, le Parti doit multiplier ses liaisons avec les masses, gagner la confiance des masses innombrables de sa classe.
« Pour être un parti social-démocrate, disait Lénine, il faut obtenir justement le soutien de la classe. » (Lénine, t. VI, p. 208, éd. russe.)
Le Parti, pour pouvoir bien fonctionner et guider méthodiquement les masses, doit être organisé conformément aux principes du centralisme, avoir un statut unique, une discipline unique, un organisme dirigeant unique représenté par le congrès du Parti, et dans l’intervalle des congrès, par le Comité central du Parti ; il faut que la minorité se soumette à la majorité et les différentes organisation, au centre, les organisations inférieures, aux organisations supérieures. Sans ces conditions, le Parti de la classe ouvrière ne saurait être un parti véritable ; il ne saurait s’acquitter de sa tâche, qui est de guider la classe.
Naturellement, comme le Parti était illégal sous l’autocratie tsariste, les organisations du Parti ne pouvaient, à l’époque, reposer sur le principe de l’élection à la base ; aussi le Parti devait-il être rigoureusement clandestin. Mais Lénine estimait que cet état de choses, momentané dans la vie de notre Parti, disparaîtrait dès que le tsarisme aurait été supprimé, lorsque le Parti serait un Parti déclaré, légal, et que ses organisations reposeraient sur le principe d’élections démocratiques, sur le principe du centralisme démocratique.
« Auparavant, écrivait Lénine, notre Parti n’était pas un tout formellement organisé, mais seulement une somme de groupes particuliers, ce qui fait qu’entre ces groupes il ne pouvait y avoir d’autres rapports que l’action idéologique. Maintenant nous sommes devenus un parti organisé, et cela signifie la création d’une autorité, la transformation du prestige des idées en prestige de l’autorité, la subordination des instances inférieures aux instances supérieures du Parti. » (Ibidem, p. 291.)
Attaquant les mencheviks pour leur nihilisme en matière d’organisation et leur anarchisme de grand seigneur, qui n’admet pas l’idée d’une soumission à l’autorité du Parti et à sa discipline, Lénine écrivait :
« Cet anarchisme de grand seigneur est particulièrement propre au nihiliste russe. L’organisation du Parti lui semble une monstrueuse « fabrique » ; la soumission de la minorité à la majorité lui apparaît comme un « asservissement »... la division du travail sous la direction d’un centre lui fait pousser des clameurs tragi-comiques contre la transformation des hommes en « rouages et ressorts » (et il voit une forme particulièrement intolérable de cette transformation dans la transformation des rédacteurs en collaborateurs), le seul rappel des statuts d’organisation du Parti provoque chez lui une grimace de mépris et la remarque dédaigneuse (à l’adresse des « formalistes ») que l’on pourrait se passer entièrement de statuts. » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, p. 393.)
Le Parti dans son activité pratique, s’il tient à sauvegarder l’unité de ses rangs, doit appliquer une discipline prolétarienne unique, également obligatoire pour tous les membres du Parti, pour les leaders comme pour les simples membres. C’est pourquoi il ne doit pas y avoir dans le Parti de division en « membres de l’élite », pour qui la discipline n’est pas obligatoire, et « non-membres de l’élite », qui sont tenus de se soumettre à la discipline. Sans cette condition, ni l’intégrité du Parti, ni l’unité de ses rangs ne sauraient être sauvegardées.
« L’absence totale chez Martov et consorts, écrivait Lénine, d’arguments raisonnables contre la rédaction nommée par le congrès, est illustrée au mieux par ce mot qui leur appartient : « Nous ne sommes pas des serfs ! »... La psychologie de l’intellectuel bourgeois qui s’imagine appartenir aux « âmes d’élite », placées au-dessus de l’organisation de masse et de la discipline de masse, apparaît ici de façon saisissante... Pour l’individualisme de l’intellectuel... toute organisation et toute discipline prolétariennes s’identifient avec le servage. » (Lénine, t. VI, p. 282, éd. Russe.) Et plus loin :
« A mesure que se forme chez nous un véritable parti, l’ouvrier conscient doit apprendre à distinguer entre la psychologie du combattant de l’armée prolétarienne et la psychologie de l’intellectuel bourgeois, qui fait parade de la phrase anarchiste ; il doit apprendre à exiger l’accomplissement des obligations incombant aux membres du Parti, - non seulement des simples adhérents, mais aussi des « gens d’en haut ». » (Lénine, Œuvres choisies, t. I, p. 396.)
En résumant l’analyse des divergences et en définissant la position des mencheviks comme de « l’opportunisme dans les questions d’organisation », Lénine considérait que l’un des pêchés essentiels du manichéisme était de sous-estimer l’importance essentielle de l’organisation du Parti, en tant qu’arme du prolétariat dans sa lutte pour son affranchissement. Les mencheviks étaient d’avis que le Parti, organisation du prolétariat, n’avait pas une importance sérieuse pour la victoire de la révolution. Contrairement aux mencheviks, Lénine pensait que l’union idéologique du prolétariat à elle seule ne suffit pas pour assurer la victoire ; que pour vaincre, il est indispensable de « cimenter » l’unité idéologique par l’unité matérielle de l’organisation du prolétariat. Lénine estimait qu’à cette condition seule, le prolétariat peut devenir une force invincible.
« Le prolétariat, écrivait Lénine, n’a pas d’autre arme dans sa lutte pour le pouvoir que l’organisation. Divisé par la concurrence anarchique qui règne dans le monde bourgeois, accablé sous un labeur servile pour le capital, rejeté constamment « dans les bas-fonds » de la misère noire, d’une sauvage inculture et de la dégénérescence, le prolétariat peut devenir – et deviendra inévitablement – une force invincible pour cette seule raison que son union idéologique basée sur les principes du marxisme est cimentée par l’unité matérielle de l’organisation qui groupe les millions de travailleurs en une armée de la classe ouvrière. A cette armée ne pourront résister ni le pouvoir décrépit de l’autocratie russe, ni le pouvoir en décrépitude du capital international. » (Ibidem, p. 414.)
C’est par ces mots prophétiques que Lénine termine son livre.
Tels sont les principes d’organisation essentiels développés par Lénine dans son célèbre ouvrage Un pas en avant, deux pas en arrière.
Ce qui fait l’importance de ce livre, c’est avant tout qu’il a sauvegardé l’esprit du parti contre l’esprit de cercle étroit, et le Parti contre les désorganisateurs ; il a battu à plate couture l’opportunisme menchevik dans les problèmes d’organisation, et jeté les bases d’organisation du Parti bolchévik.
Mais son importance ne s’arrête pas là. Son rôle historique, c’est que Lénine y a le premier, dans l’histoire du marxisme, élaboré la doctrine du Parti en tant qu’organisation dirigeante du prolétariat, en tant qu’arme essentielle entre les mains du prolétariat, sans laquelle il est impossible de vaincre dans la lutte pour la dictature prolétarienne.
La diffusion de l’ouvrage de Lénine Un pas en avant, deux pas en arrière parmi les militants du Parti fit que la plupart des organisations locales se groupèrent autour de Lénine.
Mais plus les organisations se groupaient étroitement autour des bolchéviks, plus haineuse devint l’attitude des leaders mencheviks.
En été 1904, avec l’aide de Plékhanov et par suite de la trahison de deux bolchéviks dégénérés, Krassine et Noskov, les mencheviks s’emparèrent de la majorité dans le Comité central. Il était évident que les mencheviks s’orientaient vers la scission. La perte de l’Iskra et du Comité central plaça les bolchéviks dans une situation difficile. Il était indispensable de mettre sur pied un journal bolchévik à soi. Il fallait organiser un nouveau congrès, le III e congrès du Parti, pour former un nouveau Comité central du Parti et régler leur compte aux mencheviks.
C’est ce qu’entreprit Lénine, c’est ce qu’entreprirent les bolchéviks.
Les bolchéviks engagèrent la lutte pour la convocation du III e congrès du Parti. En août 1904 se tint en Suisse, sous la direction de Lénine, une conférence de 22 bolchéviks. Elle adopta un message « Au Parti », qui devint pour les bolchéviks un programme de lutte pour la convocation du III e congrès.
Au cours de trois conférences régionales des bolchéviks (conférences du Sud, du Caucase et du Nord), un Bureau des comités de la majorité fut élu, qui procéda à la préparation pratique du III e congrès du Parti.
Le 4 janvier 1905 paraissait le premier numéro du journal bolchévik Vpériod [En avant].
C’est ainsi que se formèrent au sein du Parti deux fractions distinctes – bolchevique et menchevique – avec leurs centres et leurs organes de presse respectifs.


Ce n’est que par étudier tout ‘le contexte historique’ de la formation de ce que devient enfin Le Parti Communiste (bolchevique), on peut ce rendre compte du manipulation des cadres devenu bourgeois (révisionnistes) 
En fait, cet étude du ‘contexte historique’ était OBLIGATOIRE : chaque membre devait avoir (et étudier d’un manière « indépendante ») L’histoire du parti Communiste de l’union Soviétique (bolchevique). EPO, étant encore l’ ASBL « Éducation Prolétarienne », reproduisait de copies de ce livre pour ce but…. Dans le parti on parlait de cette livre comme « le Bolchevique »
Dis autrement : par « l’étude » de "Que Faire?", ENLEVÉ de son contexte historique (donc SANS étude du « Bolchevique »), on reste AVEUGLE pour ce manipulation révisionniste.

En étudiant le contexte historique on vois les similarités entre les manipulations des économistes ét les mencheviques, et les manipulation des révisionnistes dans le parti ( je laisse au lecteur attentif de voir ça lui-même – mais j’ ai «marqué» pour moi-même des différents passages significatives ...)

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