C'est vrai, le PTB prend de bonnes initiatives.....
Le PTB organise la Médecine du Peuple.
Le PTB mobilise ses membres (et encourage les membres à se mobiliser) pour venir en aide aux personnes touchées par les inondations, notamment en Wallonie.
Le PTB expose (par l'intermédiaire de ses représentants élus au parlement) la nature dévastatrice de la "régionalisation", où les "compétences" des gouvernements régionaux sur les services sociaux et une partie des soins de santé conduisent à la DÉMOLITION de ces services sociaux. Ils deviennent inaccessibles – ou abordables – précisément pour ceux qui NE PEUVENT PAS payer pour ces besoins. Le démantèlement est surtout visible dans l'IMPOSSIBILITÉ d'assurer une quantité ajustée de travailleurs nécessaire bien rémunérée.
En particulier, le PTB le démontre en ce qui concerne la garde d'enfants et le soin des personnes âgées.
Les élus parlementaires du PTB refusent de signer les résolutions soumises au parlement s'ils ne peuvent contribuer eux-mêmes à l'élaboration de ces résolutions.
La valeur de cet effort pourrait être mesurée à l'aune de la drague et de la colère qu'ils lui infligent de la part des commentateurs de la presse bourgeoise et des partis politiques en pouvoir, parce que, par exemple, ils refusent par principe de signer des résolutions et/ou les propos narquois et cyniques ou tout simplement des commentaires grossiers qu'ils reçoivent des membres des partis au pouvoir.
Ma critique du PTB porte sur sa ligne politique et idéologique. Je le fais d'un point de vue communiste.
Le PTB lui-même prétend être un parti communiste et un parti marxiste et un parti ouvrier.
Maintenant, je suis devenu membre pour cela… Et parce que j'ai rapporté en interne (depuis environ 2000) que le PTB abandonnait la vision du parti communiste, et que son caractère marxiste était miné par l'opportunisme croissant, et parce que je poussais pour le PTB revenir au parti communiste et révolutionnaire (lisez Concept de Parti "Partijopvatting" , text est en néerlandais), le parti pour lequel j'avait dans le temps choisi de devenir membre ... j'étais expulsé puis alors, en 2005.
Le document de congrès du congrès de 2021 fait régulièrement référence aux documents de son congrès de 2008 et 2015. Bien que le document de congrès ne précise pas (plus) explicitement qu'il s'agit (encore) d'un parti communiste, il est vrai qu'il est indiqué dans le document de congrès PTB en 2015 (qui fait également référence à ses statuts, qui n'ont pas été modifiés lors du congrès en 2021) :
3.2. Un parti communiste de notre tempsL’histoire agitée de notre parti (voir point 3.3) montre clairement que le PTB est un parti à nul autre pareil. Il est né de la lutte d’émancipation des années 1970, à un moment où les mouvements de libération et le marxisme étaient dans une phase ascendante. Dans notre pays, le parti a toujours cherché sa propre voie en toute indépendance, avec de magnifiques réalisations, un soutien indéfectible à la classe des travailleurs et à la population en général, mais aussi en commettant de grosses bêtises et de grosses erreurs, comme tout parti qui cherche sa propre voie. Au Congrès du renouveau de 2008, nous avons affirmé clairement que nous abandonnions les modèles internationaux, un socialisme fait de recettes toute faites et que nous devions donner un contenu contemporain au projet émancipateur du socialisme. Et c’est ce que nous faisons avec notre projet de Socialisme 2.0. Le PTB est un cas à part dans la politique belge, car il exprime à la fois une critique fondamentale de l’ordre établi et l’espoir et la faisabilité d’une autre société. La classe dirigeante essaie de normaliser le PTB comme un parti classique à l’instar de tous les autres. Et si ça ne marche pas, elle ouvre des tiroirs pleins de clichés et de caricatures, parce qu’elle ne veut pas comprendre ce que signifie un parti communiste contemporain et moderne. C’est pourtant simple et c’est mentionné à l’article 1 de nos statuts : « Le PTB est un parti communiste de notre temps. Son but final est une société qui abolit l’exploitation de l’homme par l’homme et où l’ensemble de la collectivité dirige la société. »
C'est la raison pour laquelle le PTB dit ensuite qu'il (veut) être un parti de la classe ouvrière (le texte vient du document de congrès de 2021 NÉERLANDAIS que j’ai traduit moi-même):
Du parti de travaille au parti des travailleursEn tant que parti, nous avons une identité de classe. Le parti veut être le représentant de la classe travailleuse1, et le moteur du vaste mouvement d'émancipation pour le socialisme 2.0. Aujourd'hui, le PTB joue un rôle clé dans la mobilisation, l'organisation et la sensibilisation de la classe ouvrière de notre pays. Personne ne peut contourner cela.Nous voulons transformer le parti en un parti où la classe trvailleuse est chez elle. Nous voulons que les travailleurs et les travailleuses soient au centre du parti, de haut en bas. Nous parlons spécifiquement des couches d'ouvriers et d'ouvriers2, parce que cette couche représente plus de 60 % de la classe ouvrière, mais est très sous-représentée dans la direction du parti. Les travailleuses sont particulièrement présentes dans les grandes chaînes de production et les secteurs clés3, mais aussi dans des secteurs comme le commerce4, le nettoyage, les titres-services, la logistique, etc. Elles sont les premières victimes du chômage et ont une espérance de vie en bonne santé bien en deçà celle du reste de la classe. (…)Le défi de devenir le parti de la classe ouvrière n'est pas un nouveau défi. Le parti est issu du mouvement étudiant de mai 68. Il a été essentiellement fondé par de jeunes intellectuels révolutionnaires qui ont consacré toute leur énergie à la construction d'un nouveau parti communiste dans notre pays. Là où beaucoup d'autres organisations de cette époque se sont effondrées, le PTB a continué d'exister, ce qui est unique en Europe. (…)Bien sûr, la vision du monde du parti (le marxisme) et l'objectif du parti (le socialisme) sont deux piliers essentiels du caractère de classe de notre parti. Sans l'idéologie émancipatrice du marxisme et sans l'objectif libérateur du socialisme, vous ne pouvez pas avoir un caractère de classe. Mais certains camarades pensent qu'il suffit d'avoir ces deux éléments. C'est faux, comme nous l'avons appris de notre propre histoire. La composition sociale du parti doit également avoir un caractère ouvrier, à tous les niveaux. La préférence doit être donnée au travail dans le monde du travail, la priorité doit être donnée aux grandes chaînes de production et aux secteurs clés, et l'identité du parti doit être de caractère ouvrier. Les six éléments forment un tout, interagissent et se renforcent mutuellement.(…)Nous avons besoin de cadres ouvriers pour diriger et inspirer l'ensemble de la classe ouvrière. Nous avons besoin de leur connexion à la classe. Nous avons besoin de leur position de classe et de leur point de vue de classe5, de leur fierté de classe, de leur militantisme, de leur défiance et de leur sens politique et tactique au travail, dans le syndicat et dans la lutte des classes.(...)Participer aux instances dirigeantes du parti, c'est aussi vouloir donner aux cadres ouvriers la possibilité de s'exempter du parti, à temps partiel ou à temps plein. Les travailleuses et travailleurs doivent se sentir chez eux dans nos structures. (…)Il y a aussi un certain 'ouvriérisme' . C'est tout aussi nocif. L'ouvriérisme c'est flatter ou flatter la bouche des ouvriers et des ouvriers, travailler superficiellement avec les ouvriers et les ouvriers par peur de la discussion et de la lutte, refuser de former les ouvriers et les ouvriers à être communistes. (…)Le parti est une école pour tous ses membres, dans de nombreux domaines de la vie. En même temps, le parti est aussi un foyer pour les meilleures forces du monde du travail, qui se reconnaissent dans le parti et contribuent à façonner le parti selon leur classe. (….)Il est crucial pour les intellectuels communistes de s'adapter au caractère ouvrier du parti et de voir le monde du point de vue des luttes, des difficultés, des aspirations et des émotions de la classe ouvrière. Nous voulons que tous les cadres - cadres ouvriers et cadres intellectuels - forgent de bons liens avec l'avant-garde des ouvriers, ouvriers et syndicalistes dans et autour du parti. Qu'ils apprennent d'eux, mais aussi qu'ils les fassent avancer. Chaque membre du Bureau du Parti, chaque membre du Conseil National, chaque membre des Conseils Provinciaux devrait le faire. On ne peut pas être un cadre communiste sans liens personnels avec la classe ouvrière. Et il est d'abord et avant tout de la responsabilité de chaque dirigeant de prendre ce défi en main. Au service de la classe ouvrière et du socialisme, telle est notre devise à tous, (…)"Le premier défi demeure : comment transformer les grandes chaînes de production de l'industrie manufacturière et des secteurs clés en bastions de la lutte sociale ?", affirmions-nous lors de notre Congrès Solidarité (2015). Pourquoi avons-nous dit cela? Car il s'agit du cœur économique du système capitaliste, là où la richesse est produite. Et parce que « l'histoire sociale nous enseigne que dans ces grandes chaînes de production, le mouvement ouvrier est souvent le plus avancé dans l'organisation et la lutte. C'est là que la plupart des gens travaillent ensemble. C'est là qu'ils sont le plus formés, organisés et disciplinés par la production. des techniques de production et de planification modernes, où les traditions de combat sont souvent présentes."(...)Nous vivons et travaillons dans une société de classes dans laquelle des opinions circulent sur à peu près toutes les contradictions, sauf sur les contradictions de classe elles-mêmes. Les contradictions entre les différentes classes socio-économiques de notre société sont les moins discutées. Ainsi, on essaie d'empêcher toute idée et tout sentiment d'identité de classe et de fierté de classe. Il est crucial que la classe ouvrière revendique sa propre identité et passe d'une « Klasse an sich » à une « Klasse für sich » consciente.6 (….)Dans l'histoire sociale des sociétés de classes, l'unification de la classe dominée a toujours été un point crucial. Il en est ainsi aujourd'hui. Nous nous efforçons d'unifier la classe, dans toute sa diversité. Nous ne sommes pas tous pareils. Il y a des différences entre les gens. Cela ne change rien au fait que notre force réside dans le collectif, dans la connexion avec tous les autres qui vendent leur travail ou leur capacité de travail, dans l'unité de la classe ouvrière. Ensemble, nous sommes plus forts, et chaque fois qu'il y a une bataille qui unit toute la classe, ça se voit. Pensez à la lutte pour des retraites équitables ou à la guerre des salaires. L'unité ne vient pas de nulle part, vous devez travailler là-dessus. Les forteresses de résistance sont impossibles sans travailler consciemment à cette unité. Nous travaillons pour l'unité avec des revendications positives qui unissent toute la classe, et nous travaillons jour après jour pour une unité concrète sur le lieu de travail. Mais nous devons aussi nous opposer consciemment aux formes spécifiques d'oppression et de discrimination qui existent contre certaines sections de la classe ouvrière : en particulier le racisme, le sexisme et d'autres discriminations. Nous abordons ces questions sur une base de classe et les intégrons à la lutte plus large pour l'émancipation de la classe ouvrière. (….)Nous voulons mettre en lumière la classe ouvrière. Pas en tant que super-héros, mais en tant que personnes de chair et de sang. Des travailleurs qui font tourner la société, qui sont forts lorsqu'ils sont unis et faibles lorsqu'ils sont divisés. Nous avons consciemment relancé le terme « classe ouvrière », comme l'unité de tous ceux qui vendent leur travail. Nous voulons enseigner l'histoire des faiseurs de richesse de notre pays, de ceux du Borinage, de Verviers, de Gand, d'Anvers, de Bruxelles : comment ils ont ensemble fait la grandeur du mouvement ouvrier. À l'école, on vous sert une série interminable de seigneurs de la guerre, de ministres et de rois dans votre assiette comme histoire, alors qu'il n'y a pas de travailleurs. C'est aussi le cas aujourd'hui. Qui dénoncera les journaliers et les fermiers des Indes lorsqu'ils organiseront la plus grande grève de l'histoire ? Qui donne la parole aux livreurs de colis et aux préparateurs de commandes d'Amazon lorsqu'ils tentent de se syndiquer ? Qui fait résonner la voix des métallos allemands et des cheminots français ?Mettons les travailleurs en avant, aussi dans notre identité de parti. Nous voulons mettre plus systématiquement en avant les porte-parole ouvriers et ouvriers du parti. Personne n'est mieux placé pour parler d'expérience de l'impossibilité de travailler avant 67 ans. Personne de mieux pour inspirer et enthousiasmer toute la classe ouvrière.
Le PTB parle ici de la classe ouvrière, mais pas ou peu de la LUTTE DES CLASSES. À présent,…. MÊME parler de lutte des classes ne fait pas de vous un communiste… comme Marx lui-même et Lénine le disent ici dans « État et révolution » :
Mehring a publié en 1907 dans la Neue Zeit (XXV, 2, 164) des extraits d'une lettre de Marx à Weydemeyer, en date du 5 mars 1852. Cette lettre renferme entre autres la remarquable observation que voici :
"... en ce qui me concerne, ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient exposé l'évolution historique de cette lutte des classes et des économistes bourgeois en avaient décrit l'anatomie économique. Ce que j'ai apporté de nouveau, c'est de démontrer : 1) que l'existence des classes n'est liée qu'à des phases historiques déterminées du développement de la production [historische Entwicklungsphasen der Produktion]; 2) que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat; 3) que cette dictature elle-même ne représente que la transition à l'abolition de toutes les classes et à une société sans classes..."
Dans ce texte, Marx a réussi à exprimer, avec un relief saisissant, d'abord, ce qui distingue principalement et foncièrement sa doctrine de celle des penseurs éclairés et les plus pénétrants de la bourgeoisie et, ensuite, l'essence de sa doctrine de l'Etat.
L'essentiel, dans la doctrine de Marx, c'est la lutte des classes. C'est ce qu'on dit et c'est ce qu'on écrit très souvent. Mais c'est inexact. Et, de cette inexactitude, résultent couramment des déformations opportunistes du marxisme des falsifications tendant à le rendre acceptable pour la bourgeoisie. Car la doctrine de la lutte des classes a été créée non par Marx, mais par la bourgeoisie avant Marx; et elle est, d'une façon générale, acceptable pour la bourgeoisie. Quiconque reconnaît uniquement la lutte des classes n'est pas pour autant un marxiste; il peut se faire qu'il ne sorte pas encore du cadre de la pensée bourgeoise et de la politique bourgeoise. Limiter le marxisme à la doctrine de la lutte des classes, c'est le tronquer, le déformer, le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie. Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu'à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. C'est ce qui distingue foncièrement le marxiste du vulgaire petit (et aussi du grand) bourgeois. C'est avec cette pierre de touche qu'il faut éprouver la compréhension et la reconnaissance effectives du marxisme.(…)
L'opportunisme n'étend pas la reconnaissance de la lutte des classes jusqu'à ce qui est précisément l'essentiel, jusqu'à la période de transition du capitalisme au communisme, jusqu'à la période de renversement et de suppression complète de la bourgeoisie. En réalité, cette période est nécessairement marquée par une lutte des classes d'un acharnement sans précédent, revêtant des formes d'une extrême acuité. L'Etat de cette période-là doit donc nécessairement être démocratique d'une manière nouvelle (pour les prolétaires et les non-possédants en général) et dictatorial d'une manière nouvelle (contre la bourgeoisie).
Poursuivons. Ceux-là seuls ont assimilé l'essence de la doctrine de Marx sur l'Etat, qui ont compris que la dictature d'une classe est nécessaire non seulement pour toute société de classes en général, non seulement pour le prolétariat qui aura renversé la bourgeoisie, mais encore pour toute la période historique qui sépare le capitalisme de la "société sans classes", du communisme. Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement une : la dictature du prolétariat.
Normalement, les membres « plus âgés » devraient le savoir, car l'étude de « l'État et la révolution » était attendue de tous les membres, les membres candidats ont également reçu une formation à ce sujet, pendant leur période de candidature.
Il est peut-être conseillé aux membres actuels de lire réellement "État et Révolution" dans son intégralité.
Parce que pour quelqu'un qui n'a pas encore découvert ce que signifie marxisme, socialisme, parti communiste, cela peut PARAÎTRE bien… Mais la direction du PTB n'est-elle pas (délibérément ?) trompeuse ?
Qu'est-ce que Marx et Engels eux-mêmes ont écrit sur le « parti communiste » et le « parti de la classe ouvrière » ?
L'un des livres de Marx (et d'Engels) que vous (dans le passé) en tant que membre de l'AMADA et aussi du PVDA étiez censé lire et étudier était "Le Manifeste Communiste" ou aussi appelé "Le Manifeste du Parti Communiste"
Extrait de « Le Manifeste du Parti Communiste »:
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours 7 n'a été que l'histoire de luttes de classes.
Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande 8 et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte.
Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves; au moyen âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres de corporation, des compagnons, des serfs et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière.
La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois.
Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. (…)
Les conditions bourgeoises de production et d'échange, le régime bourgeois de la propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemblent au magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées. Depuis des dizaines d'années, l'histoire de l'industrie et du commerce n'est autre chose que l'histoire de la révolte des forces productives modernes contre les rapports modernes de production, contre le régime de propriété qui conditionnent l'existence de la bourgeoisie et sa domination. Il suffit de mentionner les crises commerciales qui, par leur retour périodique, menacent de plus en plus l'existence de la société bourgeoise. Chaque crise détruit régulièrement non seulement une masse de produits déjà créés, mais encore une grande partie des forces productives déjà existantes elles-mêmes. Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s'abat sur la société, - l'épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée; on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance; l'industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l'existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D'un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives; de l'autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir. Les armes dont la bourgeoisie s'est servie pour abattre la féodalité se retournent aujourd'hui contre la bourgeoisie elle-même.
Mais la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort; elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes, les ouvriers modernes, les prolétaires.(….)
Le développement du machinisme et la division du travail, en faisant perdre au travail de l'ouvrier tout caractère d'autonomie, lui ont fait perdre tout attrait. Le producteur devient un simple accessoire de la machine, on n'exige de lui que l'opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, ce que coûte l'ouvrier se réduit, à peu de chose près, au coût de ce qu'il lui faut pour s'entretenir et perpétuer sa descendance. Or, le prix du travail 9, comme celui de toute marchandise, est égal à son coût de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent. Bien plus, la somme de labeur s'accroît avec le développement du machinisme et de la division du travail, soit par l'augmentation des heures ouvrables, soit par l'augmentation du travail exigé dans un temps donné, l'accélération du mouvement des machines, etc. (…)
Une fois que l'ouvrier a subi l'exploitation du fabricant et qu'on lui a compté son salaire, il devient la proie d'autres membres de la bourgeoisie : du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc., etc.
Petits industriels, marchands et rentiers, artisans et paysans, tout l'échelon inférieur des classes moyennes de jadis, tombent dans le prolétariat; d'une part, parce que leurs faibles capitaux ne leur permettant pas d'employer les procédés de la grande industrie, ils succombent dans leur concurrence avec les grands capitalistes; d'autre part, parce que leur habileté technique est dépréciée par les méthodes nouvelles de production. De sorte que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population.
Le prolétariat passe par différentes phases d'évolution. Sa lutte contre la bourgeoisie commence avec son existence même.
La lutte est engagée d'abord par des ouvriers isolés, ensuite par les ouvriers d'une même fabrique, enfin par les ouvriers d'une même branche d'industrie, dans une même localité, contre le bourgeois qui les exploite directement. Ils ne dirigent pas seulement leurs attaques contre les rapports bourgeois de production : ils les dirigent contre les instruments de production eux-mêmes; ils détruisent les marchandises étrangères qui leur font concurrence, brisent les machines, brûlent les fabriques et s'efforcent de reconquérir la position perdue de l'artisan du moyen age.
A ce stade, le prolétariat forme une masse disséminée à travers le pays et émiettée par la concurrence. S'il arrive que les ouvriers se soutiennent par l'action de masse, ce n'est pas encore là le résultat de leur propre union, mais de celle de la bourgeoisie qui, pour atteindre ses fins politiques propres, doit mettre en branle le prolétariat tout entier, et qui possède encore provisoirement le pouvoir de le faire. Durant cette phase, les prolétaires ne combattent donc pas leurs propres ennemis, mais les ennemis de leurs ennemis, c'est-à-dire les vestiges de la monarchie absolue, propriétaires fonciers, bourgeois non industriels, petits bourgeois. Tout le mouvement historique est de la sorte concentré entre les mains de la bourgeoisie; toute victoire remportée dans ces conditions est une victoire bourgeoise. (..)
Parfois, les ouvriers triomphent; mais c'est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des travailleurs.(...)
En général, les collisions qui se produisent dans la vieille société favorisent de diverses manières le développement du prolétariat. La bourgeoisie vit dans un état de guerre perpétuel; d'abord contre l'aristocratie, puis contre ces fractions de la bourgeoisie même dont les intérêts entrent en conflit avec le progrès de l'industrie, et toujours, enfin, contre la bourgeoisie de tous les pays étrangers. Dans toutes ces luttes, elle se voit obligée de faire appel au prolétariat, de revendiquer son aide et de l'entraîner ainsi dans le mouvement politique. Si bien que la bourgeoisie fournit aux prolétaires les éléments de sa propre éducation, c'est-à-dire des armes contre elle-même.
De plus, ainsi que nous venons de le voir, des fractions entières de la classe dominante sont, par le progrès de l'industrie, précipitées dans le prolétariat, ou sont menacées, tout au moins, dans leurs conditions d'existence. Elles aussi apportent au prolétariat une foule d'éléments d'éducation.
Enfin, au moment où la lutte des classes approche de l'heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu'une petite fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l'avenir. De même que, jadis, une partie de la noblesse passa à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la bourgeoisie passe au prolétariat, et, notamment, cette partie des idéologues bourgeois qui se sont haussés jusqu'à la compréhension théorique de l'ensemble du mouvement historique.
De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique.
Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Si elles sont révolutionnaires, c'est en considération de leur passage imminent au prolétariat : elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat. (…)
Toutes les classes qui, dans le passé, se sont emparées du pouvoir essayaient de consolider leur situation acquise en soumettant la société aux conditions qui leur assuraient leurs revenus propres. Les prolétaires ne peuvent se rendre maîtres des forces productives sociales qu'en abolissant leur propre mode d'appropriation d'aujourd'hui et, par suite, tout le mode d'appropriation en vigueur jusqu'à nos jours. Les prolétaires n'ont rien à sauvegarder qui leur appartienne, ils ont à détruire toute garantie privée, toute sécurité privée antérieure.
Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité. Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société officielle.
La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie, bien qu'elle ne soit pas, quant au fond, une lutte nationale, en revêt cependant tout d'abord la forme. Il va sans dire que le prolétariat de chaque pays doit en finir, avant tout, avec sa propre bourgeoisie.(...)
Le travailleur devient un pauvre, et le paupérisme s'accroît plus rapidement encore que la population et la richesse. Il est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d'imposer à la société, comme loi régulatrice, les conditions d'existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l'existence de la bourgeoisie n'est plus compatible avec celle de la société.
L'existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement du Capital; la condition d'existence du capital, c'est le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux. Le progrès de l' industrie, dont la bourgeoisie est l'agent sans volonté propre et sans résistance, substitue à l'isolement des ouvriers résultant de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l'association. Ainsi, le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de production et d'appropriation. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. (…)
Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.
Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien.
Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat.
Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde.
Elles ne sont que l'expression générale des conditions réelles d'une lutte de classes existante, d'un mouvement historique qui s'opère sous nos yeux. L'abolition des rapports de propriété qui ont existé jusqu'ici n'est pas le caractère distinctif du communisme.
Le régime de la propriété a subi de continuels changements, de continuelles transformations historiques.
La Révolution française, par exemple, a aboli la propriété féodale au profit de la propriété bourgeoise
Ce qui caractérise le communisme, ce n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise.
Or, la propriété privée d'aujourd'hui, la propriété bourgeoise, est la dernière et la plus parfaite expression du mode production et d'appropriation basé sur des antagonismes de classes, sur l'exploitation des uns par les autres.
En ce sens, les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée. (….)
Etre capitaliste, c'est occuper non seulement une position purement personnelle, mais encore une position sociale dans la production. Le capital est un produit collectif : il ne peut être mis en mouvement que par l'activité en commun de beaucoup d'individu, et même, en dernière analyse, que par l'activité en commun de tous les individus, de toute la société.
Le capital n'est donc pas une puissance personnelle; c'est une puissance sociale.
Dès lors, si le capital est transformé en propriété commune appartenant à tous les membres de la société, ce n'est pas une propriété personnelle qui se change en propriété commune. Seul le caractère social de la propriété change. Il perd son caractère de classe.
Arrivons au travail salarié.
Le prix moyen du travail salarié, c'est le minimum du salaire, c'est-à-dire la somme des moyens de subsistance nécessaires pour maintenir en vie l'ouvrier en tant qu'ouvrier. Par conséquent, ce que l'ouvrier s'approprie par son labeur est tout juste suffisant pour reproduire sa vie ramenée à sa plus simple expression. Nous ne voulons en aucune façon abolir cette appropriation personnelle des produits du travail, indispensable à la reproduction de la vie du lendemain, cette appropriation ne laissant aucun profit net qui confère un pouvoir sur le travail d'autrui. Ce que nous voulons, c'est supprimer ce triste mode d'appropriation qui fait que l'ouvrier ne vit que pour accroître le capital, et ne vit qu'autant que l'exigent les intérêts de la classe dominante.(...)
En outre, on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité.
Les ouvriers n'ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu'ils n'ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s'ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. (…)
Nous avons déjà vu plus haut que la première étape dans la révolution ouvrière est la constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie.
Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives
Cela ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production, c'est-à-dire par des mesures qui, économiquement, paraissent insuffisantes et insoutenables, mais qui, au cours du mouvement, se dépassent elles-mêmes et sont indispensables comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier.(...)
Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe.
A la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous.(…)
Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste ! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
En fait, il vaudrait mieux lire le Manifeste communiste dans son intégralité, en particulier l'édition post-mortem de Karl Marx où Engels a ajouté une préface et quelques notes.
Sur la nécessité de lire et d'étudier les œuvres de Marx, Engels et Lénine dans leur intégralité pour quelqu'un qui se considère comme communiste, et qui veut savoir à quel parti il appartient ou non, il m'écrivait : 2-1-2021 2-ième sept. 2021: PCB-CPB existe 100 ans – Lénine (avril 1917):”Nom du parti est Parti Communiste comme dans le Manifeste de Marx et Engels”
Sur le concept de parti : Parti Communiste
C'est Lénine qui a développé le concept de parti d'un parti qui a obtenu le nom Parti Communiste en 1918. j'ai écrit à ce sujet en
28-1-2022 2-ième sept. 2021: CPB-PCB existe 100 ans – Sur l’origine et développement du concept léniniste du parti, appelé le 10/4/1917: “Parti Communiste”
Le livre "L'histoire du Parti communiste de l'Union soviétique (bolcheviks)" était un livre que chaque membre avait et était censé lire. Des formations ont également été dispensées aux candidats membres. Les membres « plus âgés » devraient (encore) savoir que le nom de Parti communiste a été donné par Lénine, en référence à….. le Manifeste du parti communiste :
En février 2017, la révolution de février était en marche. Lénine, jusque-là en exil à Zurich, revient en Russie et convoque les ouvriers russes. maintenant passer de la révolution démocratique bourgeoise (qui évinça définitivement le tsarisme) à la révolution socialiste.
En avril 1917, il formula les tâches qui attendaient le prolétariat et son parti ouvrier marxiste révolutionnaire, le parti bolchevik, mais qui s'appelait encore le parti social-démocrate, mais avec l'ajout (bolcheviks)
À la fin de son discours, il a déclaré : « Nous devons désormais nous appeler Parti communiste, comme Marx et Engels s'appelaient eux-mêmes. Nous sommes des marxistes et nous nous basons sur le Manifeste communiste,… ».
À propos de ce livre - EN TPO et DANS le PTB on parlait toujours de ce livre comme "Le bolchevik" - qui en fait concerne ce que signifie le CONCEPT "Parti communiste" que j'ai écrit en 23-12-2021 Il n'y a qu'un seul Parti Communiste de Belgique : le PCB-CPB, qui lors de son 36e Congrès (2018) a réaffirmé les principes du parti depuis sa fondation en 1921, il y a maintenant 100 ans.
Le PTB DIT être « un parti communiste », mais SE SENT « un parti social-démocrate »
Bien que le PTB lors de son congrès en 2008 et 2015 (et ne se soit pas rétracté lors de son congrès en 2019) ait dit aux nouveaux membres d'être "un parti communiste", à partir de son congrès en 2008, le PTB s'est en fait senti plus lié au Parti Ouvrier Belge:
L’histoire enseigne que l’abandon des principes au nom de la tactique et de la souplesse peut aller très vite. C’est en 1885 qu’a été fondé le Parti ouvrier belge, ancêtre de l’actuel PS. Le POB a délaissé assez rapidement un certain nombre de principes socialistes – surtout à partir de sa première victoire électorale en 1894
REMARQUE : En néerlandais c'était formulé ainsi: ...Le BWP avait un certain nombre de principes socialistes, mais ils ont été rapidement abandonnés, notamment à partir de la première victoire électorale en 1894.....
En d'autres termes AVANT 1984 « le POB avait encore des principes socialistes ». Pour le non connaisseur : le PTB parle de « la Charte de Quaregnon » Indirectement, le PTB vous fait savoir qu'il se sent effectivement lié au BWP…, d'avant 1894 c'est-à-dire.
En fait, le Manifeste communiste dénonce déjà une vision du socialisme similaire à celle du PTB (le PTB parle de « socialisme 2.0 ») :
2. Le socialisme conservateur ou bourgeois
Une autre forme de socialisme, moins systématique, mais plus pratique, essaya de dégoûter les ouvriers de tout mouvement révolutionnaire, en leur démontrant que ce n'était pas telle ou telle transformation politique, mais seulement une transformation des conditions de la vie matérielle, des rapports économiques, qui pouvait leur profiter. Notez que, par transformation des conditions de la vie matérielle, ce socialisme n'entend aucunement l'abolition du régime de production bourgeois, laquelle n'est possible que par la révolution, mais uniquement la réalisation de réformes administratives sur la base même de la production bourgeoise, réformes qui, par conséquent, ne changent rien aux rapports du Capital et du Salariat et ne font, tout au plus, que diminuer pour la bourgeoisie les frais de sa domination et alléger le budget de l'Etat.
(….)
Les socialistes bourgeois veulent les conditions de vie de la société moderne sans les luttes et les dangers qui en découlent fatalement. Ils veulent la société actuelle, mais expurgée des éléments qui la révolutionnent et la dessolvent. Ils veulent la bourgeoisie sans le prolétariat. La bourgeoisie; comme de juste, se représente le monde où elle domine comme le meilleur des mondes. Le socialisme bourgeois systématise plus ou moins à fond cette représentation consolante. Lorsqu'il somme le prolétariat de réaliser ses systèmes et d'entrer dans la nouvelle Jérusalem, il ne fait que l'inviter, au fond, à s'en tenir à la société actuelle, mais à se débarrasser de la conception haineuse qu'il s'en fait.
Le socialisme bourgeois n'atteint son expression adéquate que lorsqu'il devient une simple figure de rhétorique.
Le libre-échange, dans l'intérêt de la classe ouvrière ! Des droits protecteurs, dans l'intérêt de la classe ouvrière ! Des prisons cellulaires, dans l'intérêt de la classe ouvrière ! Voilà le dernier mot du socialisme bourgeois, le seul qu'il ait dit sérieusement.
Car le socialisme bourgeois tient tout entier dans cette affirmation que les bourgeois sont des bourgeois - dans l'intérêt de la classe ouvrière.
Plus longuement sur le caractère soi-disant "marxiste" et "révolutionnaire" du "projet" Socialisme 2.0 j'ai déjà écrit dans
10-9-2020 Le PTB parle (dans "Socialisme 2.0") de "CHANGEMENT DE PARADIGME", je l'appelle plutôt "RÉVISIONISME"….
Alors, en tant que parti social-démocrate, le PTB prend des initiatives qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, comme le faisait le POB avec la mise en place de coopératives et de maisons du peuple. Le Bond Moyson du POB fournissait des médicaments et des soins médicaux gratuits…., un peu comme Medicine Pour Le Peuple.
Mais tout comme le POB ne l'était pas lors de sa fondation en 1885, le PTB n'est pas un parti révolutionnaire et certainement pas un parti communiste. Dis que je l'ai dit.
1Par classe travailleuse, nous entendons ici - en gros - l'ensemble de la population qui travaille pour un salaire. Dans les textes du Congrès de Solidarité, nous avons publié une structure sociale plus précise de la société belge ». (Congrès Solidarité 2015, p. 239-255.)
2Toute définition ou disposition est arbitraire d'une certaine manière. Mais il s'agit essentiellement des petits salariés de la classe ouvrière qui n'ont pas de diplôme de l'enseignement supérieur. Il ne s'agit donc pas seulement de salariés ayant le statut d'« ouvrier ». Cette définition inclut également les salariés ayant le statut d'employé, ou les fonctionnaires, qui n'ont pas de diplôme de l'enseignement supérieur.
4 Par exemple chez Brico : sur 1 505 salariés en équivalent temps plein, 1 237 ont un diplôme d'études secondaires au plus, soit 82 % de l'effectif.
5Il
y a une différence entre l'origine de classe, la position de classe
et le point de vue de classe
- Origine de classe : de quelle
classe vient-on, dans quelle famille et milieu on grandit.
-
Objectif position de classe (ou position matérielle) : profession,
ce que l'on fait, place objective dans la société de classe
–
Point de vue de classe : subjectif. quelle position on prend, quelle
position on prend dans la lutte des classes.
6Karl Marx fait une distinction entre Klasse an sich' d'une part, et Klasse für sich d'autre part Klasse en tant que classe en soi, étant objectivement une classe économiquement, mais n'en ayant pas conscience Class für sich étant conscient que l'on est une classe, la découverte et la compréhension de l'élément collectif de la classe, et aussi la compréhension de la position possible du pouvoir en son sein.
7 Ou plus exactement l'histoire écrite. En 1847, l'histoire de l'organisation sociale qui a précédé toute l'histoire écrite, la préhistoire, était à peu près inconnue. Depuis Haxthausen a découvert en Russie la propriété commune de la terre. Maurer a démontré qu'elle est la base sociale d'où sortent historiquement toutes les tribus allemandes et on a découvert, petit à petit, que la commune rurale, avec possession collective de la terre, a été la forme primitive de la société depuis les Indes jusqu'à l'Irlande. Enfin, la structure de cette société communiste primitive a été mise à nu dans ce qu'elle a de typique par la découverte de Morgan qui a fait connaître la nature véritable de la gens et sa place dans la tribu. Avec la dissolution de ces communautés primitives commence la division de la société en classes distinctes, et finalement opposées. J'ai essayé d'analyser ce procès de dissolution dans l'ouvrage l'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, 2° édition, Stuttgart 1886. (Note d'Engels pour l'édition anglaise de 1888).
Haxthausen, August (1792-1866), baron prussien. Le tsar Nicolas Ier l'autorisa à visiter la Russie pour y étudier le régime agricole et la vie des paysans (1843-1844). Haxthausen écrit un ouvrage consacré à la description des vestiges du régime communautaire dans les rapports terriens de la Russie. (N.R.)
Maurer, Georg Ludwig (1790-1872), historien allemand; il étudia le régime de la Germanie et de l'Allemagne du moyen âge et fit un apport important à l'étude de la marche du moyen âge. (N.R.)
Morgan, Lewis Henry (1818-1881), ethnographe, archéologue et historien américain. Grâce aux nombreuses données ethnographiques accumulées au cours de son étude du régime social et de la vie des Indiens de l'Amérique, Morgan fonda sa doctrine sur l'évolution de la gens en tant que la forme principale de la société primitive. C'est à lui également qu'appartient la tentative de diviser en périodes l'histoire de la société primitive sans classes. Marx et Engels appréciaient beaucoup l'oeuvre de Morgan. Marx fit un résumé de son ouvrage la Société ancienne (1877). Dans son ouvrage l'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, Engels cite les données de fait fournies par Morgan. (N.R.)
8 Maître de jurande, c'est-à-dire membre de plein droit d'une corporation, maître du corps de métier et non juré. (Note d'Engels pour l'édition anglaise de 1888.)
9 Dans les écrits postérieurs, Marx et Engels remplacent les expressions "valeur du travail" et "prix du travail" par ]es termes plus exacts "valeur de la force de travail" et "prix de la force du travail" introduits par Marx. (N.R.)
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