01-04-2024

Depuis 1980, l'objectif de chaque gouvernement a été de faire des compromis sur les salaires, de « réorienter » le financement de la Sécurité sociale vers le soutien et les subventions aux entreprises, ainsi que l'effondrement et l'érosion de la Sécurité sociale. Ce ne sera pas différent après les élections de juin 2024 (Partie 4)

Traduction de la version néerlandais (ici)

Depuis 1980, l'objectif de chaque gouvernement a été de faire des compromis sur les salaires, de « réorienter » le financement de la Sécurité sociale vers le soutien et les subventions aux entreprises, ainsi que l'effondrement et l'érosion de la Sécurité sociale. Ce ne sera pas différent après les élections de juin 2024.
Les campagnes électorales de 2024 porteront en fin de compte sur le budget (« les revenus », « les dépenses » et le « déficit » qu'il y aura), et où chaque parti en fera son « analyse » dans sa « campagne électorale ». ". avec ses « propositions » pour éliminer cette déficit. Etablir un tel budget, c'est simplement de la comptabilité…. Il ne s’agit pas de clarifier comment il y a un transfert de la richesse sociale produite (PIB) de la partie qui « appartenait » aux travailleurs (les salaires indirects, les soi-disant «
cotisations patronales » de la sécurité sociale), vers la les entreprises (qui reçoivent ensuite cette « réduction des cotisations patronales » sous toutes sortes de « subventions » et de « soutiens ». (plus de détails ci-dessous)
Les « revenus », mais aussi les « dépenses », que l'on suppose sont le résultat d'économies antérieures et de mesures prises par les gouvernements précédents (depuis, disons, 1980...). Ainsi, les mesures prises par les gouvernements de 1980 jusqu'à aujourd'hui ont a conduit à une RÉDUCTION cumulée des cotisations patronales, qui étaient de
22,092 milliards d'euros cette année, en 2024 elles seront certainement de 22,732 milliards d'euros si la politique reste inchangée .

25-6-2023 Depuis 1980, l'objectif de chaque gouvernement a été de compromettre les salaires, de « réorienter » le financement de la sécurité sociale vers le soutien et les subventions aux entreprises, ainsi que l'effondrement et l'érosion de la sécurité sociale. Ce ne sera pas différent après les élections de 24 (partie 1) (mais encore en néerlandais)

Depuis 1980, l'objectif de chaque gouvernement a été de faire des compromis sur les salaires, de « réorienter » le financement de la Sécurité sociale vers le soutien et les subventions aux entreprises, ainsi que l'effondrement et l'érosion de la Sécurité sociale. Ce ne sera pas différent après les élections de 24 (partie 2) (mais encore en néerlandais)

Quel a été le développement économique avant 1980, qui a donné lieu à l’inquiétante « politique gouvernementale » incitant à l’austérité de 1980 à aujourd’hui ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde capitaliste connaît une forte croissance économique. Partout, il était facile d'emprunter de l'argent pour investir, car les remboursements étaient faciles à effectuer sur la base des ventes croissantes de la production (par le biais des exportations), ce qui explique pourquoi le pourcentage de la dette extérieure des pays dans le produit intérieur brut diminuait. Cela a changé à partir de 1974. À partir de 1974, le ratio de la dette extérieure au PIB de tous les pays capitalistes a encore augmenté. Et les plus touchés furent les « pays en développement » (ou ce qu’on appelait les pays du tiers monde). Cela a conduit à la situation analysée ci-dessus…..

Les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale et jusqu’aux années 1960 sont appelées « les années d’or » par les économistes bourgeois.
Ce furent les années de forte croissance de l’économie (capitaliste) (des matières premières) (dans sa phase impérialiste).
Il s'agissait de conquérir des marchés avant que votre concurrent ne puisse le faire, ou de s'assurer que grâce à votre productivité, vous puissiez conquérir une part de marché aussi importante que possible par rapport à votre concurrent.
Pour la Belgique, le fait que ces « années d’or » aient (encore) été soutenues par le Congo comme colonie était également un facteur.
À la fin de ces « années d’or », la croissance ralentissait déjà.
Les réductions et la destruction de la sécurité sociale et tout ce qui allait avec, qui ont commencé partout à partir de 1980, avaient en fait déjà commencé avec la loi d'unité de 1961.
Nous y reviendrons davantage en analysant la grève de 60-61, l'attitude des syndicats, des sociaux-démocrates et du CPB à cette époque, et les leçons que nous, communistes, pouvons en tirer.
Avec les chocs pétroliers comme « déclencheur », l'économie capitaliste (des matières premières) a atteint une surcapacité, ce qui a provoqué un changement de politique civile partout dans le monde depuis 1980.
L'un des changements que la société « bourgeoise » a dû subir a été la fin de la colonisation (par laquelle un certain État bourgeois gérait un autre pays comme une « maison-branche ». Dans le cas de la Belgique, « la perte » signifiait la colonie du Congo, qui La situation change définitivement dans les années 1960.

AMSAB : Il y a 60 ans : signature de la Loi d’Unité – Grève 60-61
Le 14 février 1961, la soi-disant loi d'unité fut finalement signée, malgré la grève légendaire de l'hiver 1960-61 qui dura plus de quatre semaines et qui non seulement paralysa le pays mais fit également tomber le gouvernement.
Avec l'Acte d'Unité, le gouvernement Chrétien-démocrate/Libéral Eyskens (1958-1961) cherchait une solution à la montée du chômage, à la fermeture des mines wallonnes, à l'augmentation de la dette nationale et à la perte du Congo. On parlait de « Loi d'unité » parce qu'elle représentait une série de mesures relatives aux pouvoirs les plus divers du gouvernement, comparables à la loi-programme actuelle.
La loi a ciblé les prestations sociales avec un contrôle plus strict de l'assurance chômage et des réductions dans l'assurance maladie et l'assurance invalidité. La loi touchait donc principalement l’homme de la rue. Ils se font donc entendre par une grève qui éclate en décembre 1960 et dure quatre semaines jusqu'au début de l'année 1961. Le gouvernement n'y survit pas. Après que le Parlement ait approuvé la loi le 13 janvier 1961, il a convoqué des élections anticipées six jours plus tard. La signature de la loi le 14 février 1961 est donc une victoire à la Pyrrhus. Cela s'est traduit par une défaite électorale des partis gouvernementaux et une victoire des partis socialiste et communiste, après quoi le Parti socialiste belge (PSB) a rejoint le gouvernement.
Pourtant, le mouvement socialiste n’est pas sorti indemne de la lutte. Des syndicalistes wallons mécontents ont fondé le Mouvement Popculaire Wallon, qui est resté pendant des années une épine dans le pied de la Confédération générale des syndicats de Belgique (FGTB) et du PSB. Pour éviter une répétition de la grève contre la loi d'unité, le nouveau gouvernement travailliste de Lefèvre-Spaak (démocrates-chrétiens et sociaux-démocrates) a adopté des lois sur l'application de la loi en 1963. Ils ont donné au gouvernement plus de marge de manœuvre en cas de grève.1


En 1985-86, une analyse par le P
TB du capitalisme et de la société bourgeoise, et en la positionnant comme la révolution et le socialisme comme seule alternative
En 1985-86, une partie de l'équipe de direction du PTB d'alors a fait une analyse de la situation politico-économique dans le monde (et en Belgique), qui a conduit à un changement définitif de la politique gouvernementale (bourgeoise)...
Il proposait alors que la seule issue était la révolution, le démantèlement de l’État bourgeois, l’expropriation des capitalistes et le développement de l’économie planifiée socialiste…
Plusieurs cadres de CES JOURS sont encore des cadres ou du moins membres du PTB…. Je suis curieux de savoir dans quelle mesure ils soutiennent encore leurs points de vue de l'époque......

Extrait de «
Stop à ce gouvernement de terreur sociale – manuel contre Martens-Gol » (EPO, 1985) :
 

La Belgique de Martens Gol dans un monde orageux
En 1985, la Belgique a exporté des biens et services pour une valeur d'environ 3,120 milliards BEF. La situation économique et politique en Belgique dépend largement de ce qui se passe sur la scène internationale. La situation internationale est principalement déterminée par quatre facteurs : l’exploitation insupportable des masses populaires du tiers monde et la résistance croissante contre elle ; l'intensification de la course aux armements entre les deux superpuissances et la menace de guerre que représente leur compétition pour la domination mondiale, la militarisation aux États-Unis et la politique agressive de cette superpuissance, qui vise principalement à préserver sa sphère d'influence et la dégradation progressive de le niveau de vie des masses travailleuses du monde impérialiste.
Sur ces quatre questions fondamentales, la déclaration du gouvernement reste totalement muette. Derrière ce silence se cache une politique internationale consciente : le gouvernement Martens-Gol s’aligne sur la politique américaine visant à maintenir l’ordre impérialiste international contre les masses du tiers-monde et contre les classes ouvrières du monde occidental.
La politique internationale de Martens-Gol est régie par deux mots clés :

" Compétitivité ". La population active doit payer pour permettre aux employeurs belges d'être compétitifs sur les marchés mondiaux où s'exerce une concurrence impitoyable entre les différents capitalistes. Pour être « compétitif » avec les capitalistes japonais, il faut rivaliser avec eux en payant moins le travail, en allongeant les heures de travail et en augmentant l'exploitation. Afin de mettre en œuvre les innovations technologiques nécessaires, Martens-Gol veut renforcer les groupes monopolistiques européens et accélérer l'unification européenne.

« Atlantéisme ». Le gouvernement Martens-Gol soutient inconditionnellement l’Alliance atlantique et la suprématie américaine au sein du monde impérialiste ; au nom de « la lutte contre le terrorisme international », elle soutient la politique américaine de provocations et d'agressions contre les pays du tiers monde qui défendent la libération et le développement national.

Il n’y a pas d’issue à la crise qui affecte actuellement durement les masses laborieuses de Belgique au sein du capitalisme. Le bout du tunnel n’est pas en vue, après tout, ce tunnel n’a pas de fin. Martens affirme que les trois quarts du chemin ont été parcourus, Leysen estime qu'il reste encore 95 % à parcourir - mais le chemin qu'ils suivent tous deux est une impasse. Lorsque nous regardons les événements et les forces qui déchirent le monde, nous comprenons que le gouvernement Martens Gol ne peut pas apporter de solution par la modération et l’austérité. grâce aux nouvelles technologies et au soutien aux exportations, grâce à un armement accéléré. Cette voie, suivie par tous les pays impérialistes, amène la pauvreté et la misère, la répression et le fascisme et finalement la guerre. Seule la révolution socialiste apportera la solution. Dans cette direction, les masses laborieuses ont encore plus de 95 % du chemin à parcourir, mais ce chemin mènera à la paix, à l'indépendance, à la démocratie populaire, à la prospérité et au bien-être.

I. Pourquoi meurent-ils ?

1.1 Annuler une dette de 900 milliards de dollars : une question de survie
Les dettes à moyen et long terme des pays en développement s'élevaient à 686,5 milliards de dollars en 1984. Cette année-là, ces pays ont versé 99,8 milliards de dollars (57,9 milliards de dollars en intérêts et 41,9 milliards de dollars en acomptes) aux institutions bancaires. Cela équivaut à 18,7% des exportations totales de ces pays du tiers monde. 2Des chiffres plus complets, couvrant tous les pays du tiers monde et incluant la dette à court terme, indiquent une dette extérieure totale de 610 milliards de dollars en 1980 et de 895 milliards de dollars en 1984.3
La dette à moyen et long terme est passée de 68 milliards de dollars en 1970 à 686 milliards de dollars en 1984. Cette dette s'élevait à 14,1 % du produit national brut (PNB) en 1970 et s'est élevée à 33,8 % en 1984. La dette est supérieure aux recettes totales de exportations annuelles. La dette représentait 108,9 % des recettes d'exportation en 1970 et 135,4 % en 1984. En 1970, 50,9 % des créances étaient détenues par des banques privées. En 1984, c'était déjà 65%4
Le Zaïre a une dette extérieure de 4,02 milliards de dollars, dont seulement 0,706 milliard auprès des banques. Le Zaïre est celui qui doit la plus grande dette aux institutions publiques. 5La dette publique extérieure du Zaïre représente 91,5% du PIB, l'un des pourcentages les plus élevés au monde. 6En 1985, le budget du Zaïre prévoyait 15,78 milliards de zaïre pour le paiement des intérêts et de la dette. La même année, 0,333 milliard ont été alloués à la santé et 2,244 milliards à l'éducation. 7Ces chiffres indiquent qui est responsable de la mortalité infantile et de l'analphabétisme au Zaïre.

Le FMI remplit sa fonction de police
Le Fonds monétaire international (FMI) collecte les capitaux des 147 États membres. Dans la prise de décision, les États disposent d'un droit de vote proportionnel au capital apporté. La contribution la plus importante vient des Etats-Unis avec 19,32%. Les dix principaux pays impérialistes occidentaux détiennent 55,33 % des voix.
Les banques privées n'ont pas suffisamment d'autorité pour imposer leur volonté aux gouvernements du tiers monde. Le FMI remplit ce rôle pour le monde bancaire. « C'est en effet à eux (FMI, Banque mondiale) d'assurer la fonction de police dans les pays débiteurs. Leur mission est d'élaborer, d'imposer et de contrôler la mise en œuvre des programmes de stabilisation et de réhabilitation par les pays débiteurs .8
Les banques privées ne sont disposées à accorder de nouveaux capitaux à un pays donné que si ceux-ci remplissent les conditions imposées par le FMI. "L'Institut de la finance internationale, qui conseille plus de 200 banques, estime que le non-respect des directives du FMI bloque l'octroi de prêts à un certain nombre de pays."9
Ces dernières années, les banques privées ont refusé de prêter de l’argent aux pays les plus endettés. Le montant prêté annuellement aux quinze pays les plus endettés est passé de 48,5 milliards de dollars en 1981 à 32,4 milliards de dollars en 1982. 11,1 milliards de dollars en 1983 et jusqu'à 9 milliards de dollars en 1984. En 1985, les banques privées retireront même plus d’argent net (2,3 milliards de dollars) qu’elles n’en prêteront. 10En 1983, le Zaïre a reçu de nouveaux capitaux d'une valeur de 171,8 millions de dollars, mais a payé 208,8 millions de dollars en intérêts et acomptes. En 1984, il a reçu 136,5 millions de dollars et en a versé 269,1 millions. Au lieu de recevoir une aide au développement, le Zaïre a dû verser 258,6 millions de dollars à des institutions financières étrangères sur deux ans.11

Des projets gigantesques au profit du grand capital occidental
La crise mondiale actuelle a commencé en 1971. Pendant 10 ans, les pays impérialistes ont pu imputer en grande partie leur crise aux pays du tiers monde. Ils ont réussi à persuader la bourgeoisie kompradore locale de mettre en place de gigantesques projets qui ont principalement profité au grand capital occidental. Au 31 décembre 1980, trois projets – aussi gigantesques qu'inutiles – représentaient trente pour cent de la dette extérieure du Zaïre : le complexe hydroélectrique d'Inga (11,7 %), la ligne à haute tension Inga-Shaba (13,4 %) et le complexe métallurgique des Moluques. (4,9%).12

Les avantages de la bourgeoisie pro-occidentale
Les plus de 600 milliards de dollars empruntés n’ont en aucune façon contribué au développement de l’agriculture et de l’économie nationale du tiers monde. Au contraire, les multinationales occidentales ont fait fonctionner leurs entreprises et ont réalisé des profits élevés sur leurs exportations vers le tiers monde. Les banques occidentales ont réalisé d’importants profits grâce à des taux d’intérêt élevés. La bourgeoisie bureaucratique pro-occidentale du tiers monde s’est approprié une grande partie des crédits autorisés. " La fuite des capitaux (...) a atteint des proportions massives en Argentine, au Mexique et au Venezuela. En pratique, une grande partie des fonds empruntés à l'étranger sont immédiatement repartis à l'étranger . " Cela concerne des montants de 26,5 milliards de dollars pour le Mexique, 22 milliards de dollars pour le Venezuela, 19,2 milliards de dollars pour l'Argentine. 3,5 milliards de dollars pour le Brésil pour la période 1979-1982 13« Près d'un tiers de la dette latino-américaine appartient à des citoyens latino-américains qui ont placé leurs capitaux dans les coffres des banques suisses et nord-américaines ».14

L'impérialisme craint un krach bancaire et un soulèvement populaire
Cet argent a été collecté grâce à une exploitation quelque peu impitoyable des masses, qui sont déjà confrontées de manière inhumaine à la faim, à la malnutrition, à la misère et à la maladie. L'ajustement du FMI consiste généralement en les mesures suivantes : gel des salaires et augmentation des prix, dévaluation pour stimuler les exportations, restrictions des dépenses de l'État, hausse des taxes sur les produits de consommation, libéralisation des importations, promotion des investissements étrangers... De cette manière, les exportations sont stimulées. pour rembourser les dettes envers les banques. Les exportations se font au prix d’un appauvrissement et d’une exploitation dramatiques de la classe ouvrière. De cette manière, l’emprise des industriels et des sociétés commerciales étrangères sur le pays est renforcée et le développement de l’économie nationale est brisé.

Les banquiers en difficulté
L’impérialisme se sent menacé par deux dangers : un krach bancaire et un soulèvement populaire révolutionnaire. Après les difficultés de paiement du Mexique, la banque Penn Square en Californie fait faillite. Banque nationale continentale de l'Illinois. numéro neuf aux États-Unis, perdant 63 millions de dollars au milieu de 1982. Début 1984, cette banque enregistrait 2,3 milliards de dollars de prêts problématiques. Cela représente 7% du total des prêts de la banque. La panique s'ensuit et l'argent est retiré de la banque. Le New York Times écrit : « La panique dans un monde craignant la culpabilité du tiers-monde a été plus rapide, plus tenace et plus massive que quiconque aurait pu le croire. »15

Le reprogrammation coûte de l’argent
De nombreux pays ne peuvent pas rembourser leurs dettes comme prévu. La Banque mondiale parle de « la crainte qu'une rupture totale entre les banques et leurs débiteurs ne déclenche une crise grave sur les marchés financiers ». (14) C'est pourquoi des négociations ont lieu sur le rééchelonnement des dettes : remboursements plus tardifs et étalés sur une période plus longue. En 1984, 20 pays ont rééchelonné le remboursement de leur dette pour plus de 110 milliards de dollars. »16
Mais... le réalignement signifie des coûts supplémentaires pour le tiers monde et des avantages supplémentaires pour le monde bancaire. " Bien que le dernier réalignement du Club de Paris (pour le Zaïre) ait été exceptionnel, comme nous l'avons dit, les coûts étaient élevés : il a ajouté environ 1,2 milliard de dollars au service de la dette à payer au cours des six prochaines années seulement . "17

Soulèvements révolutionnaires
Une conscience révolutionnaire grandit dans tout le tiers monde, qui revêt une dimension internationale importante et identifie le FMI et le monde bancaire comme les principaux responsables de l'appauvrissement et de l'exploitation inhumaine. Des manifestations populaires massives et des soulèvements de la faim sont dirigés contre le FMI : des Philippines, du Soudan, du Maroc et de la Tunisie au Brésil, au Pérou, au Guatemala et à la République dominicaine.
Les partis réformistes d'Amérique du Sud se sentent obligés, sous la pression des masses radicalisées, de parler avec fermeté contre le FMI afin de maintenir leur contrôle sur le peuple.
Louis Alba Castro, Premier ministre du Pérou (14 milliards de dollars de dette fin 1984, 250 millions de dollars d'arriérés), a dénoncé cette institution lors de la 40e Assemblée générale du FMI comme « une institution politique qui reproduit le vieux colonialisme ».18
Le président brésilien José Sarney a prévenu que son pays ne paierait pas sa dette extérieure « avec la récession, le chômage ou la faim ». 19Il a déclaré devant l'ONU : « La politique de rééquilibrage inappropriée affaiblit les dirigeants politiques, fait exploser la crise sociale, mine les institutions et l'ordre. et constitue donc une menace pour les structures démocratiques ". (18) Les Yankees ne sont pas sourds à ce langage. "Le secrétaire d'Etat Schultz se montrerait sérieusement préoccupé par l'évolution de la situation politique en Afrique et en Amérique latine. La politique de modération proposée par le FMI est de moins en moins acceptée par les pays du tiers monde . " 20De plus, les pays du tiers monde, faute de fonds, achètent de moins en moins de produits américains. « Par exemple, les importations en provenance d'Amérique latine ont été réduites de 40 % au cours des quatre dernières années », a déclaré Jacques de Larosière, président du FMI.21
Le 3 août 1985, Fidel Castro déclarait lors de la réunion sur le fardeau de la dette de l'Amérique latine et des Caraïbes : « Au départ, nous pensions qu'il suffirait que des pays comme le Venezuela et le Mexique allègent leurs dettes. Les pays pétroliers comme le Nigeria, le Venezuela et le Mexique étaient dans une situation telle que nous ne pouvions pas les exclure, de sorte qu'en fin de compte, le mot d'ordre de l'annulation des dettes s'applique à tous les pays du tiers monde. »22
Les dettes du tiers monde sont le résultat du gaspillage répugnant des multinationales et de la grande bourgeoisie locale. L’impérialisme ne peut se sauver qu’en enfonçant toujours plus profondément les masses laborieuses du tiers monde dans la pauvreté et en étouffant tout développement économique national, en poussant sans scrupules à la mort des centaines de millions de personnes dans le tiers monde.
Par conséquent, l’annulation des 900 milliards de dollars de dette est une question de vie ou de mort pour le tiers monde.

1.2. Des matières premières à prix cassés
La domination impérialiste sur le tiers monde se reflète dans une tendance à la baisse des prix des matières premières sur le marché international.
L'indice des produits de base, autres que le pétrole. avait 114 ans en 1977 ; il est tombé à 80 points en 1982. Les prix en dollars sont tombés à leur plus bas niveau depuis la Seconde Guerre mondiale en 1982. (voir figure)23

Index composé des prix des produits de base. Index (moyenne ‘77-’79 = 100)

Index composé des prix des produits de base. Index (moyenne ‘77-’79 = 100)


Ce graphique montre les prix des produits de base, autres que le pétrole, mesurés par rapport aux prix des produits finis importés par les pays en développement.
24

La perte de revenus d'exportation des pays producteurs de matières premières est estimée à 21 milliards de dollars en 1981 et 1982. 25" En 1984, les prix en dollars des exportations de matières premières (hors pétrole) des pays en développement ont chuté d'environ 2 %." "Les prix en dollars des matières premières agricoles ont chuté de 6,2% (...) les prix des métaux et minéraux ont chuté de 4%, soit une baisse de plus de 20% depuis 1980. "26
" Ce déclin (de l'expansion mondiale) s'accompagnerait d'un affaiblissement du prix en dollars des matières premières en 1985 (moins 11,25% hors pétrole). "27
Les termes de l'échange (niveau relatif des prix à l'exportation par rapport aux prix à l'importation) diminuent chaque année depuis 1973. Les pays à faibles revenus ont ainsi perdu 12,2% depuis 73 et 82 ; les pays à revenus intermédiaires, importateurs de pétrole. a perdu 23,3% sur cette période.28
Certains chiffres montrent l'évolution caractéristique des principaux produits d'exportation du Zaïre (prix courants en dollars/tonne).29
 

Koper = cuivre, …. koffie=café

Le marché mondial libre du sucre absorbera environ 16,8 millions de tonnes en 1986, contre 18 tonnes cette année. Dans le tiers monde, Cuba, le Brésil, les Philippines, la République dominicaine et l'Argentine sont d'importants acteurs de la mise en œuvre.
En 1975, les pays d'Amérique latine et les Philippines représentaient 55 % des exportations mondiales ; en 1984, cette part s'élevait à 46 %. En 1976, leurs revenus s'élevaient à 6 milliards de dollars : en 1984, ils tombaient à 0,9 milliard.30
En 1984, les prix sont tombés à 3,5 cents (décembre) ; le prix de revient des producteurs les plus performants se situe entre 10 et 13 centimes/livre ! Au cours de l'année 1983-1984, la CEE a exporté 3 400 000 tonnes de sucre. La CEE accordait une subvention de 350 dollars par tonne. soit 2,5 fois le prix de détail, qui était de 140 dollars (30). De cette manière, la politique de la CEE a abouti à la ruine de dizaines de milliers d'agriculteurs et d'agriculteurs du tiers monde et à une baisse des revenus de ces pays.
Les pays producteurs de pétrole du tiers monde, devenus majoritaires au sein de l’OPEP en 1973, ont pu obtenir d’importantes concessions de l’impérialisme. Leurs termes d'échange se sont améliorés de 59,9% de 1973 à 1976 et de 31,8% de 1979 à 1982.31
Mais depuis 1977, les pays impérialistes, regroupés par Kissinger au sein de l’Agence internationale de l’énergie, préparaient la contre-attaque. Mesures pour limiter la consommation de pétrole, développement de l'énergie nucléaire, importations de charbon, y compris d'Afrique du Sud : la production mondiale de pétrole passe de 24 011 000 millions de barils en 79 à 20 609 000 en 83.32
Les multinationales ont développé la production pétrolière dans de nouveaux pays : le Mexique (1 075 255 millions de barils en 83). Angleterre (860 728 millions de barils) et Norvège (236 556).
L'OPEP représentait 55 % de la production mondiale en 1973 avec 11,3 milliards de barils ; en 1983, il tombe à 31% et à 5,38 milliards de barils.
En février 1983, le prix de base du baril produit par l'OPEP était encore de 34 dollars ; en février 1985, ce montant n'était que de 28 dollars.33
En décembre, le prix est tombé à 25 dollars et une étude de la CEE prévoit 20 dollars le baril d'ici la fin avril 1986.34

Pour mettre fin au pillage impérialiste de leurs ressources, les peuples du tiers monde ont deux slogans :
Expropriation sans compensation des multinationales qui exploitent les ressources minérales ;
Coopération entre pays du tiers monde en matière de politique de production et de prix des matières premières .

1.3. Le protectionnisme tue le développement du tiers monde
Grâce aux investissements dans le secteur industriel avec des capitaux empruntés, le tiers monde produit une production qu'il peut vendre sur le marché international. Pour rembourser ses dettes, il lui faut un excédent d’exportation important. Cependant, le tiers monde est confronté au protectionnisme des pays impérialistes, qui l'empêche de rembourser sa dette et de créer un excédent nécessaire au financement du développement de l'économie nationale. En 1980 et 1981, les exportations des pays en développement ont chuté de 2,8 et 2,7%. "Un grand nombre de ces pays, notamment en Amérique du Sud, ont eu recours à de fortes dévaluations et à une réduction de la demande intérieure afin d'augmenter leurs exportations. Au cours des années suivantes, les exportations du tiers monde ont augmenté de 4,4%, 5,6% et 8,6% en 1984. En 1985 , 35ces exportations ont stagné (+0,25 %). 36Les restrictions imposées aux importations d'acier par le Japon, les Etats-Unis et la CEE nuisent aux intérêts du Mexique, du Brésil et de la Corée.
Les restrictions imposées par le monde impérialiste sur les importations de sucre ont fait perdre au tiers monde 7,39 milliards de dollars en 1983, une somme représentant 30 % du montant total de l'aide au développement accordée à ces pays.
Les restrictions à l'importation de viande bovine au Japon et dans la CEE entraînent un désavantage de 5,09 milliards de dollars, en grande partie pour l'Argentine (moyenne 1979-1981).37
Au Japon, aux États-Unis et dans la CEE, diverses restrictions sont imposées à l'importation de textiles et de vêtements, causant d'énormes dégâts à des pays comme la Corée du Sud, la Chine et le Pakistan. Inde, Indonésie, Thaïlande, Philippines...
L'augmentation des droits d'importation à chaque étape de transformation des matières premières décourage l'implantation d'industries manufacturières dans les pays en développement." 38Les pays du Golfe ont réussi à faire décoller leurs industries pétrochimiques. Cependant, la CEE a imposé un tarif douanier de 13,5% sur des produits tels que le méthanol et le polyéthylène.39
Dans son rapport annuel de 1984, Petrofina souligne que les pays arabes construisent de nouvelles unités de raffinage et que leur potentiel de transformation passera de 200 millions de tonnes en 1984 à 300 millions de tonnes en 1990. Petrofina signale également que certains pays de l'OPEP commencent à exporter des produits pétrochimiques et plastiques. Petrofina appelle à des mesures protectionnistes.40
Le nombre de barrières non tarifaires augmente. 21,8 % des importations du tiers monde dans la CEE sont soumises à de telles restrictions, contre seulement 10,2 % des importations en provenance d'autres pays industrialisés.41
La taille de ces barrières a augmenté de 38 % dans la CEE entre 1980 et 1983. Les pays impérialistes ont souvent, dans le passé, mené des politiques protectionnistes pour développer certaines branches de leurs industries. Dès que leurs entreprises furent plus fortes, ils prêchèrent le libre-échange. Les mesures politiques protectionnistes peuvent être un moyen pour le tiers monde d’échapper au flot dévastateur de produits du monde impérialiste et de construire son économie sur une base nationale et de manière équilibrée.

Afin de contribuer au développement de l’économie nationale du tiers monde, nous rejetons toute forme de protectionnisme des pays impérialistes contre les produits du tiers monde.
Nous soutenons la lutte des pays du tiers monde pour se libérer de la puissance capitaliste mondiale et pour protéger et développer leurs économies nationales de manière planifiée.

1.4. Les multinationales, les nouveaux colonisateurs
En 1983, les multinationales ont investi net 7,8 milliards de dollars dans les pays en développement.
Le pourcentage de capital destiné à l'investissement dans l'injection mondiale de capital a diminué, passant de 19,5 % en 1960-65 à 12,9 % en 1980-83. En revanche, les prêts bancaires sur lesquels il était encore plus facile de réaliser des bénéfices sont passés de 3 milliards de dollars en 1970 à 36 milliards de dollars en 1983.42
Les investissements des multinationales continuent d'augmenter. notamment par le réinvestissement de la plus-value obtenue aux dépens des travailleurs des pays en développement. " Le réinvestissement des bénéfices des succursales existantes représente actuellement plus de la moitié du montant officiel des investissements directs ". 43Avec un montant total d'investissements étrangers d'une moyenne de 13,4 milliards de dollars entre 1980 et 1983, l'Amérique latine a absorbé cette somme. 6,7, Afrique seulement 1,4 et Asie 5,2 (contre seulement 0,8 dans la période 70-74). Singapour, Hong Kong et la Malaisie attirent une part importante des investissements grâce à leur politique de développement tournée vers l’exportation. 44Le soi-disant développement n’a lieu qu’en fonction des intérêts des multinationales sur les marchés internationaux. Cela empêche tout développement national équilibré et entraîne une surexploitation d’une main-d’œuvre bon marché. Entre 76 et 83, le retour annuel moyen sur investissement dans le tiers monde était de 22,5 %, contre 12,1 % pour l’ensemble du monde.45
Les multinationales veulent profiter de l'offensive que mène l'administration Reagan contre le tiers monde et se préparent à conquérir de nouvelles positions.
Sous couvert de « libéralisme », les États-Unis ont forcé l’Argentine à démanteler le monopole d’État sur le secteur pétrolier au profit des multinationales pétrolières. Au Zaïre, préparez le FMI. les Etats-Unis et la Belgique sont favorables à une reprivatisation de la Gécamine (chiffre de détail 34,057 milliards de Zaïre en 1984).
Depuis plusieurs années, Reagan réclame la « libéralisation » du secteur des services : dans les secteurs de la banque, des assurances et des télécommunications, les monopoles américains ont une grande domination, ce qui leur permet d'écraser le secteur des services national. Le Brésil, l’Inde et l’Égypte s’y opposent fermement.
La technologie moderne, mise au service des peuples du tiers-monde, pourrait leur permettre de résoudre leurs principaux problèmes en quelques années. Toutefois, entre les mains des multinationales, la technologie constitue un moyen supplémentaire de domination, d’oppression et d’exploitation.
Les pays du tiers monde paient des sommes énormes pour des technologies souvent inadaptées et qui renforcent leur dépendance vis-à-vis des centres impérialistes. " L'Occident possède 85 % de tous les brevets, mais n'en utilise que 5 % pour la production dans le tiers monde ", déplore un patron brésilien.46
Les États-Unis veulent renforcer leurs sanctions contre les pays du tiers monde qui copient la technologie américaine.47
La domination des multinationales dans le tiers monde entraîne une destruction continue des personnes et de la nature.
La catastrophe de Bophal en Inde montre de manière spectaculaire le processus qui se déroule chaque jour, discrètement, partout dans le tiers monde. Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, un nuage empoisonné contenant de l'isocyanate de méthyle tue 2 500 personnes ; 200 000 personnes ont été touchées par la catastrophe : pour beaucoup d'entre elles, la vie est devenue un cauchemar ; 10 à 15 000 personnes souffrent de blessures permanentes. Union Carbide n'avait pas réussi à installer le système de contrôle requis aux États-Unis dans l'usine de pesticides de Bophal. La bourgeoisie bureaucratique indienne n’est pas trop inquiète : l’État possède 49 % de l’entreprise. Le ministre en chef du Madhya Pradesh a exigé une indemnisation de Rs 23 000 par décès. Le chiffre de ventes d'Union Carbide était de . en 839 milliards de dollars.48
Aujourd’hui, 100 multinationales contrôlent la moitié de la production alimentaire mondiale. En 1983, leur chiffre d'affaires total était de 145 milliards de dollars. Sur ces 100, 48 sont américains, 23 britanniques et 8 français.48 La production alimentaire dans le tiers monde dépend également largement de ces entreprises. Ils concentrent de plus en plus la propriété foncière et le marché des intrants agricoles : machines, engrais, pesticides, semences. Et ils contrôlent pratiquement la totalité du commerce alimentaire mondial. La conséquence pour le tiers monde est que les cultures vivrières que les petits agriculteurs cultivent pour eux-mêmes et pour le marché local sont remplacées par des cultures d'exportation. Crédits. les fonds de développement destinés aux travaux d'infrastructure tels que l'irrigation sont consacrés au développement des cultures d'exportation. Des millions d’agriculteurs et d’éleveurs sont ainsi marginalisés et deviennent eux-mêmes les premières victimes de la faim. Chaque année, 15 millions de personnes, principalement des enfants, meurent de faim.

Les multinationales perturbent l’économie nationale et détruisent les populations et la nature dans le tiers monde.
Un développement harmonieux de l'économie nationale dans les pays du tiers monde nécessite l'expropriation des multinationales.
Transfert gratuit et à des conditions favorables de technologie vers le tiers monde.

(…)

La « révolution conservatrice » aux États-Unis
Une réaction contre le déclin stratégique des États-Unis dans les années 1970 a porté au pouvoir l’aile droite agressive de la bourgeoisie américaine.
Deux axes principaux traversent toute la politique de l'administration Reagan : le renforcement des monopoles américains et la poursuite de l'hégémonie américaine.
Pour les grandes entreprises américaines, la restauration de l’hégémonie américaine est essentielle pour maintenir une position dominante face aux monopoles d’Europe occidentale et du Japon. Dans le même temps, les énormes commandes militaires constituent un puissant moteur pour remettre l’économie américaine sur les rails et restructurer les monopoles autour des technologies de pointe du XXIe siècle.

1. Le renforcement des monopoles américains

1.1. Le paradis américain est devenu un véritable enfer
Pour augmenter le taux de profit des monopoles américains, il était indispensable de briser le mouvement ouvrier.
L'administration Reagan a donc dénoncé le « pouvoir syndical exagéré » d'un mouvement syndical américain dominé depuis des décennies par des dirigeants de droite et anticommunistes. Reagan a donné l'exemple en dissolvant le syndicat des contrôleurs aériens en 1982 après que celui-ci ait refusé de mettre fin à une grève.
Selon le Bureau of Labor Statistics, 15 % des conventions collectives de travail conclues en 1983 prévoyaient une baisse de salaire. Au cours des six premiers mois de 1984, ce chiffre était de 26%, alors que 29% ne prévoyaient aucune augmentation de salaire. Dans l'industrie, la baisse des salaires moyens dans ces accords au premier semestre de '841,9%. sans tenir compte de l'inflation.
49
La dérégularisation est une arme importante contre le mouvement syndical. Dans le secteur des transports, les chauffeurs routiers syndiqués ont été licenciés en masse, tandis que de nouvelles entreprises ont vu le jour, recrutant des chauffeurs à des salaires inférieurs et avec des règles de travail assouplies.
Dans son rapport de décembre 1983, l'OCDE notait que « les bénéfices des entreprises ont chuté tout au long de la période d'après-guerre. Ils s'élevaient à 5,4 % du PNB en 1982, le chiffre le plus bas de l'après-guerre ».50
Cependant, en 1985, la garantie Morgan a pu triompher puisque les bénéfices des entreprises ont atteint leur plus haut niveau depuis 25 ans.51
Le nombre de pauvres est passé de 24 millions à 33,7 millions entre 1978 et 1985. 52De plus, entre 1978 et 1982, 24 millions d’Américains à revenus moyens (17 000 $ de revenu annuel en dollars constants de 1982 comme limite inférieure) ont vu leur revenu tomber en dessous de ce seuil.53
Malgré deux années de reprise économique, le taux de chômage est resté exceptionnellement élevé : officiellement 7,1% de la population active. Mais 2,5 millions de chômeurs ne se seraient plus inscrits comme demandeurs d'emploi, portant le taux de chômage à 10%. Le secrétaire au Travail, William Brock, s’en est vanté ces dernières années. 8,5 millions de nouveaux emplois ont été créés. 54Il oublie de mentionner que cela dépasse à peine la croissance de la population active et, surtout, que la majorité des nouveaux emplois dans le secteur des services consistent souvent en des emplois à temps partiel sous-payés. Dans le même temps, 2,3 millions d’emplois ont été perdus dans l’industrie depuis 1980.55
Quiconque a le malheur de figurer parmi les chômeurs de longue durée ne perçoit pas d'allocations de chômage. Sur les 8,1 millions de chômeurs officiellement enregistrés, 2,4 millions seulement ont reçu des allocations en 1985. 56Deux chômeurs sur trois doivent vivre de bons d’alimentation et de charité ! Dans le même temps, de nombreuses dispositions minimales telles que les bons d’alimentation ou l’aide financière à l’éducation ou au logement ont été progressivement supprimées. En raison des coupes budgétaires dans le secteur médical, 70 hôpitaux publics ont fermé sous Reagan et au moins 180 autres ont été achetés et transformés en « hôpitaux à but lucratif ».57
La maladie ou l'accident signifient un véritable désastre pour de nombreux ménages qui doivent payer des années d'hospitalisation et pour ceux qui n'ont pas assez d'argent pour souscrire une assurance maladie privée, une véritable pauvreté.

1.2. Les monopoles américains : un enrichissement et une concentration sans précédent
40 des plus grands monopoles américains n’ont payé aucun impôt en 1984, en toute légalité. 58Durant le premier mandat de Reagan, sur les 275 plus grands monopoles américains, 129 ont réussi à éviter de payer des impôts pendant au moins un an. Parmi les leaders figuraient ATT, Dow Chemical, ITT, Tenneco, Pepsico et General Dynamics, qui, malgré d'énormes bénéfices, ont réussi à obtenir des remboursements d'impôts d'au moins 5 milliards chacun.
Boeing, avec un bénéfice de plus de 100 milliards de BEF, a reçu environ 15 milliards de BEF d'impôts.
59La réforme fiscale de 1981 a été un cadeau d’un milliard de dollars pour les monopoles. Cela a libéré un capital important pour de nouveaux investissements et une restructuration.
Le monde des affaires présente une concentration sans précédent. La valeur des sociétés fusionnées a décuplé entre 1975 et 1984.
60Mais 1985 bat tous les records. Il s’agit du plus grand mouvement de concentration de l’histoire. " En 1985, les entreprises sont rachetées partiellement ou totalement au rythme fou de onze par jour. " 61En 1985, le record de la plus grande acquisition dans le secteur non pétrolier a été battu à deux reprises. Le 5 juin, GM a acquis Hughes Aircraft pour 5 milliards de dollars. 62En décembre, c'était au tour de General Electric de racheter RCA pour 6,28 milliards de dollars.63
D’énormes capitaux sont collectés dans le jeu des rachats. Les actions des sociétés impliquées dans de telles acquisitions montent parfois en flèche en peu de temps. Quelques heures seulement avant l'annonce officielle de l'acquisition de RCA, les actions de RCA sont passées de 53 $ à 63,50 $ et une action de General Food est passée de 70 $ à 120 $ dans les jours précédant l'acquisition par Philip Morris.64
L’une des conséquences de cette fièvre des OPA est l’immense accumulation de dettes des entreprises américaines ; au troisième trimestre de 1985, ceux-ci atteignaient déjà 1 400 milliards de dollars.65
Dans cette bataille titanesque, les monopoles veulent avant tout définir une stratégie pour l’avenir. L'acquisition par GM de la société informatique Electronic Data Systems en 1984 et de l'usine d'armes Hughes Aircraft fait partie d'une stratégie pour l'an 2000.
Grâce à l’absorption de capitaux du monde entier, la grande entreprise américaine procède désormais à une rationalisation massive de son économie. Si le dollar chute de manière significative, le monde pourrait être confronté à une industrie américaine rajeunie, hautement robotisée et hautement compétitive, inondant les marchés internationaux. La compétition entre les puissances impérialistes entrerait immédiatement dans une phase beaucoup plus intense.

1.3. La production militaire stimule l’économie
Entre 1980 et 1985, le budget de la défense a doublé, passant de 143 milliards de dollars à 284 milliards de dollars. L’achat de nouveau matériel, en particulier, a fait un grand pas en avant. De 24 % du budget de la défense en 1980, ce poste est passé à 34 %. Les achats de matériel neuf ont augmenté de 177 % en cinq ans. 66Business Week écrit que les dépenses du Pentagone resteront le principal stimulus pour l'industrie dans les années à venir, malgré le fait que le Congrès ralentisse désormais l'augmentation du budget de la défense.67
L’importance des dépenses militaires pour l’économie américaine est bien illustrée dans le secteur de l’aviation. La crise a fait chuter les ventes d'avions civils de 23 % en 1984, à moins de 10 milliards de dollars. 68Boeing, la société qui représente 55 % de la production mondiale d'avions de ligne gros porteurs, a connu en 1984 sa plus faible production d'avions civils en 7 ans. Dans le même temps, cependant, l'entreprise était l'entrepreneur de défense du Pentagone qui a connu la croissance la plus rapide entre 1979 et 1984. Alors que les revenus des ventes commerciales sont tombés de 8 milliards de dollars à 6 milliards de dollars entre 1980 et 1984, les achats du gouvernement ont doublé, passant de 2 milliards de dollars à plus de 4 milliards de dollars.69
Pour Business Week, les valeurs du secteur aérospatial ont été ces dernières années les « 70meilleures amies des investisseurs ».
Cet afflux de milliards de dollars en provenance du Pentagone, associé à la réforme fiscale de 1981, a conduit à un déficit budgétaire sans précédent de 212 milliards de dollars en 1985. La dette accumulée du gouvernement américain dépasse désormais 100 000 milliards de dollars, soit plus du double du fardeau de la dette du tiers monde. . C’est cette demande constante de dollars qui a créé des taux d’intérêt élevés et un dollar fort qui attire des capitaux du monde entier vers les États-Unis. Dans le même temps, le taux élevé du dollar a fait gonfler énormément le fardeau de la dette du tiers monde. C’est ainsi que le monde finance les dépenses d’armement américaines.
L’impérialisme est entré dans une phase de militarisation croissante de son économie. En 1985, l’Amérique dépense plus en armement qu’au plus fort de la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, pas 1 % du PNB n’était consacré à l’armement, aujourd’hui 7 % du PNB sont consacrés aux dépenses militaires.71
(...)

Des contradictions irréconciliables minent le monde capitaliste
La bourgeoisie monopoliste européenne est d’accord avec la bourgeoisie américaine pour renforcer l’exploitation de la classe ouvrière et la répression, pour combattre les mouvements populaires révolutionnaires dans le tiers monde et pour s’opposer à la superpuissance russe soviétique.
Mais dans la poursuite du profit maximum, il existe des contradictions irréconciliables entre les capitalistes européens et américains, ainsi qu’entre les différentes factions patronales en Amérique et en Europe.
La révolution technologique se développe fortement aux États-Unis et au Japon. Pour les monopoles européens qui veulent rattraper leur retard technologique, l’Europe unie et le marché commun européen sont devenus des conditions essentielles à leur développement futur.
Les investissements dans la recherche et le développement sont devenus si importants qu'ils nécessitent une concentration des efforts au niveau européen. Les monopoles ne veulent pouvoir fabriquer des produits de haute technologie de manière rentable qu'à la condition de disposer d'un marché commun de 320 millions d'Européens.
L'unification de l'Europe correspond au développement des forces productives. Mais aux mains des monopoles, l’Europe sert à renforcer l’exploitation et le déclin social. L’Europe sert à stimuler les tendances réactionnaires et répressives. L’Europe doit emprunter la voie de la militarisation de l’économie. Contre cette politique réactionnaire des monopoles, nous devons renforcer la coordination et l'unité des mouvements ouvriers et des luttes démocratiques.

1. Eurêka
1. En proposant à certains monopoles européens une participation dans Star Wars - 26 milliards de dollars sur cinq ans - les Etats-Unis tentent de prendre un avantage décisif sur leurs concurrents européens : les Américains sont les seuls maîtres du projet, la coopération entre les différents Les monopoles technologiques européens deviendront plus difficiles. les monopoles européens deviennent sous-traitants, l'émigration des scientifiques est encouragée.
Même les partisans inconditionnels de l’atlantisme se sentent menacés par la concurrence américaine. Ainsi écrit « L'Echo de la Bourse » 72Dans le dossier du SDI, les Etats-Unis considèrent leurs partenaires et alliés comme de simples sous-traitants.
Le projet Eurêka, lancé par la social-démocratie française, vise à créer les conditions permettant aux multinationales européennes de conserver leur indépendance. et d'atteindre le niveau technologique de la concurrence américaine et japonaise.
Eureka vise à coordonner et unifier les efforts de recherche et à faciliter la coopération entre monopoles européens dans six domaines : l'optronique, les nouveaux matériaux, les grands ordinateurs, les lasers, l'intelligence artificielle et la microélectronique très rapide.
2. Eurêka est un cadre qui permettra aux monopoles européens les plus puissants de réaliser leurs projets d'expansion et de consolider leur domination. Hubert Curien, ministre français de la Recherche et de la Technologie, a déclaré : « Ce que nous visons actuellement, c'est d'organiser des rencontres, des rapprochements et des accords entre industriels européens. » Il a ajouté « de réels appétits industriels des autres ». 73Etienne Davignon, ancien commissaire de la CEE passé à la Société Générale : " C'est le fonctionnement du marché qui doit déterminer les priorités et les besoins de demain ".74
Eureka s'inspire, entre autres, d'ESPRIT, le programme stratégique européen de recherche et de développement des technologies de l'information. " Esprit veut aider les entreprises européennes et les instituts de recherche actifs dans les technologies de l'information à travailler ensemble pour devenir plus compétitifs sur le marché mondial ". 75L’objectif est de rattraper les États-Unis et le Japon d’ici 10 ans. Le budget de 34 milliards de francs (pour 5 ans) est supporté à 50% par la CEE. Esprit a été lancé en 1984 et en septembre 1985, 263 entreprises avaient participé aux projets. Fin 1985, 1 300 chercheurs travaillaient dans le cadre d'ESPRIT.76
3. Le succès du projet Eurêka dépendra en grande partie des capitaux que les Etats et la CEE mettront à la disposition des monopoles. Pour repartir du bon pied, Eurêka a besoin de 25 milliards de francs. " C'est aussi une illusion de penser que les industriels paieront pour Eureka ", a déclaré le ministre Maystadt. " Aux États-Unis et au Japon ainsi que dans les grands États européens, ces recherches sont financées par le gouvernement. Eurêka nécessitera donc de nouvelles contributions de la part des États membres ."77
4. Eurêka ouvre la voie à une militarisation croissante de l’économie européenne, qui ne sert que les monopoles.
Afin de gagner le soutien populaire à l'heure où le mouvement pacifiste exerce une grande influence, Mitterrand a présenté son projet comme un projet « civil », par opposition au projet militaire Star Wars. Le ministre français de la Recherche et de la Technologie a déclaré : « Eurêka est une initiative européenne à contenu civil (...) mais celui qui maîtrise les technologies les plus avancées en informatique, robotique et électronique est aussi capable de créer des armes très sophistiquées (.. .). Une Europe technologiquement forte sera également capable de résoudre ses problèmes de défense. » 78Le 5 novembre 1985, quatorze partis sociaux-démocrates européens ont annoncé leur soutien à Eurêka, affirmant qu'« il serait opportun d'explorer les possibilités de coopération entre les pays occidentaux ». Etats et gouvernements européens dans le domaine de la politique de sécurité (...) et de défense, une coopération qui serait l'un des piliers d'une alliance renouvelée ".79
On assiste à une coopération militaire de plus en plus prononcée entre la France de Mitterrand et l'Allemagne de Kohl (renforcement de l'interopérabilité des forces armées françaises et allemandes, formation conjointe de jeunes officiers français et allemands). Le ministre ouest-allemand de la Défense nationale, Manfred Woerner, a lancé l'idée d'une guerre des étoiles européenne. un système européen de défense légère contre les missiles. " Des entreprises telles que Messerschmitt-Boelkow-Blohm, Siemens et Telefunken travaillent déjà à la mise en œuvre de ce système ."80
Les cinq grandes entreprises aérospatiales européennes ont signé un accord de coopération concernant le programme Eureka. Il s'agit de Aérospatiale (France), Aeritalia, British Aerospace, Messerschmitt-BB (République fédérale) et CASA (Espagne). Certaines de ces firmes ont déjà collaboré à des projets géants comme l'avion supersonique Concorde, l'Airbus, le chasseur Tornado, l'Ariane, le Spacelab.
L’industrie aérospatiale prévoit un marché de 1 000 milliards de dollars au cours des 10 à 15 prochaines années. Elle espère vendre pour 300 milliards de dollars d'avions militaires d'ici 1995.
British Aerospace et le groupe allemand travaillent sur un avion de combat (European Fighter Aircraft) dont 1 000 exemplaires pourraient être vendus vers 1995, pour remplacer les Jaguar, les Phantom et les F-104. Un autre projet majeur des mêmes groupes et d'Aérospatiale concerne un gros avion de transport militaire, le Future International Military Airlifter.81
La réalisation d'une nouvelle génération de systèmes de lancement, Arianne V, coûte 1 100 milliards de francs. Le vaisseau spatial Hermès, qui sera achevé en 1997 à l'initiative des sociétés françaises Aérospatiale et Dassault, coûtera 90 milliards de francs.
Inspirés par le modèle américain, un grand nombre de monopoles européens estiment que la militarisation de l'Europe est le chemin le plus court vers l'unification européenne, Paul Washing, président de Solvay et commissaire de la Société Générale : « L' Europe devrait lancer un programme de dépenses militaires qui garantir son autonomie. Comme aux États-Unis, un tel programme impliquerait des investissements importants dans les industries haut de gamme européennes .82
Le gouvernement Martens-Gol est favorable à cette militarisation européenne. Son programme promet de « renforcer le pilier européen au sein de l'Alliance atlantique et donc l'Alliance elle-même. Le gouvernement encourage particulièrement la renaissance de l'Union de l'Europe occidentale ». Cette dernière fut relancée sur la base d'un rapport de Tindemans.83
Alfred Cohen, ancien directeur général politique au ministère des Relations extérieures sous Simonet. Nothomb et Tindemans, anciens collaborateurs des ministres socialistes Fayat et Simonet, ancien ministre-conseiller à l'ambassade de Belgique à Washington, deviennent secrétaire général de l'Union de l'Europe occidentale le 23 avril 1985.
5. Pour les monopoles européens, tous les discours sur l’Europe et l’autonomie européenne ne sont souvent qu’un appât pour augmenter les subventions et les commandes gouvernementales. Certains recherchent les avantages qu'Eureka leur offre, tout en bénéficiant de leur participation à Star Wars. Un ministre Mitterrand : « Je ne vois moi-même aucune incompatibilité avec l'IDS ».84
Jean-Luc Lagardère, président-directeur général du groupe français nationalisé
MATRA, l'un des premiers intéressés par Eurêka, a proposé de créer un club d'industriels européens intéressés à participer au projet SDI.
85Cette proposition a été bien accueillie par Messerschmitt-Bolkow-Blohm et par British Aerospace. Thomson-CSF, autre champion d'Eureka, s'intéresse également au programme Star Wars. Le directeur de recherche Pierre Aigrain a déclaré : « Une entreprise répond toujours en fonction de son propre bénéfice ». "Le gros problème est que l'Europe a jusqu'à présent (...) peu dépensé pour des programmes technologiques communs. Même Esprit ne coûte qu'un quinzième du budget de la SDI. L'Eureka de Mitterrand est donc une manière de dire que nous n'avons pas d'autre choix que de dépenser beaucoup plus pour la technologie avancée ».86
6. Eurêka met également en lumière la lutte entre les différentes factions capitalistes en Europe. Le Benelux souhaitait qu'Eureka soit placé sous le contrôle des institutions européennes, afin que les petits pays puissent eux aussi avoir leur part du gâteau. France. L'Angleterre et l'Allemagne de l'Ouest s'orientent vers des accords directs entre leurs monopoles. " À ce stade, on ne peut éviter l'hypothèse selon laquelle les grands pays utilisent Eurêka pour nourrir leurs propres entreprises et laisser les miettes aux plus petites "87

2. La lutte pour les marchés des autres
« Entre 1959 et 1982, 2.253 entreprises américaines se sont implantées en Belgique. Les investissements ont atteint 108,7 milliards de FB pour 509 usines et 1.744 entreprises de services employant 47.096 personnes. Entre 1959 et 1982, les investissements américains représentaient 43,9 % des investissements étrangers ».88
Un grand nombre d’entreprises européennes s’implantent aux Etats-Unis. En cas de crise ou de guerre internationale majeure, les États-Unis seront le pays impérialiste le mieux protégé. Le système politique du capitalisme américain est le plus stable au monde. Les États-Unis possèdent le plus grand marché. Certains monopoles européens ont besoin de ce marché pour réaliser le chiffre d'affaires nécessaire à leur survie dans le secteur de haute technologie. " L'Europe est très fragmentée, divisée de toutes les manières possibles. C'est pourquoi l'expansion aux États-Unis est très importante pour nous. Nous avons une stratégie basée sur les États-Unis pour tout ce que nous produisons et entreprenons ", a déclaré Nigel Horne, directeur de Téléphone standard et câbles (Angleterre),89
Au 1er juin 1984, les États-Unis avaient attiré 833,1 milliards de dollars d'investissements étrangers, dont près de la moitié étaient d'origine européenne 90.

3. Les guerres commerciales
Les marchés internationaux connaissent une faible croissance, due aux politiques d’austérité que l’impérialisme impose à tous les peuples. Dans le même temps, la révolution technologique crée des forces productives aux capacités fabuleuses.
Les exportations dans le monde dominé par l'impérialisme ont augmenté de 9,1% entre 1965 et 1973, et de 4,7% entre 1973 et 1980. Au cours des trois années suivantes, la croissance fut extrêmement faible (+2,0% en 81,2,5 en 82 et +1,9% en 82). '83) Après une augmentation de 8,7% en '84, la croissance retombera en dessous de 3% en '85.91
Le Japon, les États-Unis et la CEE sont engagés dans une âpre bataille commerciale pour conquérir les marchés internationaux. Chaque puissance impérialiste s'efforce de protéger son marché intérieur et mène une politique agressive (« une politique dynamique orientée vers l'exportation », indique le communiqué du gouvernement) sur les marchés étrangers.
Pour protéger ses capitalistes, elle dispose de tout l'arsenal protectionniste : droits de douane, quotas ou restrictions imposées à l'importation, réglementations sur les normes techniques ou sanitaires, garanties de prix minimaux pour les producteurs nationaux. Pour conquérir les marchés étrangers, il existe des subventions à la recherche et au développement, de grosses commandes gouvernementales et des subventions à l'exportation.
Selon une estimation récente de l'OCDE, le nombre de mesures non tarifaires a quadruplé entre 1968 et 1983, couvrant l'ensemble de l'acier, des véhicules automobiles, des motocyclettes, de l'électronique et des chaussures, alors qu'en 1973 moins de 1 % du commerce automobile a été affectée par les mesures discriminatoires prises par la zone OCDE. dix ans plus tard, ce chiffre atteignait près de 50 %. D'autres estimations indiquent que le pourcentage des échanges soumis à diverses restrictions a augmenté ces dernières années de 31 à 73 % pour l'industrie sidérurgique et de 51 à 63 % pour le textile et 92l'habillement. » Alors que 800 000 personnes souffrent de malnutrition, la CEE et les Etats-Unis sont engagés dans une guerre agricole. Les 650 000 agriculteurs américains à plein temps ont contracté une dette combinée de 200 milliards de dollars (plus que le Brésil et le Mexique réunis). 100 000 à 200 000 agriculteurs devraient faire faillite dans les années à venir.93
Décision : guerre aux mesures protectionnistes de la CEE. John Block, ministre de l'Agriculture a déclaré : « Nous voulons une libre concurrence sur le marché mondial, sans prix de base. et nous essaierons de conquérir de nouveaux marchés ».94
La CEE a accaparé un peu plus de 17% du marché mondial des céréales en 1984, les subventions à l'exportation des céréales s'élevant à 108 milliards de francs en 84-85 et s'élèveront à 1,35 milliard en 85-86. Les marchés passent de 106 millions de tonnes en 84-85 à 100 millions en 85-86 : la Chine et l'Inde sont devenues autosuffisantes et... L'Afrique n'a rien à payer.95
La guerre de l'acier entre les États-Unis et la CEE dure depuis 1982, lorsque des restrictions à l'importation de 10 produits européens ont été imposées sur le marché américain. Un nouvel accord est entré en vigueur le 1er janvier 1986 : il limitera la plupart des importations d'acier à 6 millions de tonnes – 2,5 milliards de dollars – par an pendant 4 ans.96
En novembre 1985, l'administration américaine a décidé de réserver 2 milliards de dollars pour soutenir les exportations agricoles et 300 millions de dollars pour subventionner l'exportation de grands projets d'investissement dans le tiers monde.
Dans un premier temps, la banque américaine d'import-export proposera six crédits bonifiés pour conquérir des marchés d'une valeur de 250 millions de dollars pour lesquels les entreprises françaises négocient. Ces projets concernent : le métro d'Alger. équipements aéronautiques au Brésil, turbines électriques et ordinateurs en Inde. locomotives diesel en Malaisie. équipements aéroportuaires en Tunisie.
Les sociétés Alsthom et Thomson-CSF sont les plus ciblées.
97La France a souvent eu recours à des crédits mixtes (crédits publics au commerce ou crédits garantis par l'État qui incluent en même temps 20 à 25 % d'aide commerciale) pour dynamiser ses exportations. Ces crédits n'étaient que de 0,25 milliard de dollars en 1975, mais en 1984, ils ont atteint 6 milliards de dollars. La France représentait 45 % et l'Angleterre 23 % du total.98
La guerre commerciale couvre l’ensemble des secteurs de haute technologie. Ninian Eladie. Le directeur général d'ICL a déclaré : « Le gouvernement américain parle toujours du libre marché, mais en même temps, il continue d'aider massivement son industrie électronique par le biais de commandes civiles et militaires . 99Le Wall Street Journal a publié que Reagan préparait des contre-mesures contre les subventions aux constructeurs aéronautiques européens participant au Konsortium Airbus Industrie. 100Airbus prévoit qu'entre 1985 et 2004, il vendra 9 125 avions dans le monde, pour une valeur totale de 500 milliards de dollars. Airbus espère conquérir un tiers de ce marché et construire 2 500 avions.101


1https://www.amsab.be/over-ons/nieuws/883-60-jaar-geleden-onderteken-van-de-gezondheidswet

2Banque mondiale, Rapport annuel 1985, p. 44-45.

3Banque mondiale. Rapport sur le développement du monde, 1985, p. 24.

4Idem, p. 27.

5Banque mondiale, Rapport annuel 1985, p. 194-195.

6Banque mondiale. Rapport sur le développement du monde 1985, p. 222.

7Conjoncture économique, octobre 1985. Rep. du Zaïre, Département de l'Économie, p. 84.

8Écho de la Bourse. 7 septembre 1983.

9Echo de la Bourse, 31 octobre 1985.

10Echo de la Bourse, 31 octobre 1985.

11Banque mondiale. Mémorandum économique du Zaïre. Rapport n° 5417-AR. p. 238.

12Endettement, technologies et industrialisation au Zaïre. (1970-1981). Verhaegen, CEDAF, 1981.

13Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 1985. p. 71-72.

14Le Soir, 18 octobre 1985.

15La Libre Belgique, 26 mai 1984.

16Banque mondiale. Rapport annuel 1985, p. 45,

17Banque mondiale, Mémorandum économique du Zaïre. p. 29.

18Le Soir, 12 octobre 1985.

19Echo de la Bourse, 3 octobre 1985. 18. Tendances, 18 octobre 1985, p. 272.

20Echo de la Bourse, 3 octobre 1985.

21Financial Economic Times, 25 novembre 1985.

22GRANMA, La Havane, 18 août 1985, p. 2.

23Rapport sur le développement - BM, 1983, p. 11.

24Rapport sur le développement - BM, 1983, p. 11.

25Bulletin du CEDETIM, hiver 1984, Paris, p. 11.

26Rapport sur le développement - BM, 1985, p. 42-43.

27Echo de la Bourse, 7 octobre 1985, p. 16.

28Rapport sur le développement - BM, 1985. p. 170.

29Mémorandum économique du Zaïre, Banque mondiale. Rapport n° 5417-ZR. p. 289.

30Chalmin et Gombeaud, p. 103-104.

31Rapport sur le développement - BM, 1983, p. 13.

32La Cité, 23 octobre 1985, p. 3.

33Chalmin et Gombeaud. p. 193 200.

34Echo de la Bourse, 18 décembre 1985/Financieel Ekonomic Tijd, 28 décembre 1985.

35Banque mondiale, Rapport annuel 1985, p. 39-41.

36Echo de la Bourse, 7 octobre 1985, p. 16.

37Rapport sur le développement 1985, p. 44-45.

38Rapport sur le développement 1985, p. 44-45.

39De Standaard, 15 novembre 1985, p. 17.

40Rapport 1984, p. 6-7.

41Rapport sur le développement 1985, p. 44-45.

42Rapport sur le développement, p. 23.

43ibid, p. 141.

44ibid, p. 146.

45ibid, p. 151.

46Wiegerick du Gebre Serviços Empresarias. De Standaard, 8 novembre 1985, p. 17.

47Echo de la Bourse, 25 septembre 1985, p. 2.

48De Morgen, 13 avril 1985, Weekend Plus p. 5.

49Marc Chernoff, Concessions collectives, dans 'Les syndi cats français et américains face aux mutations technologiques', Paris, 1984, p. 226.

50OCDE, Etudes économiques 1983-1984. Etats-Unis. Décembre 1983.

51International Herald Tribune, 28 décembre 1985.

52Bureau du recensement de Washington.

53Michael Harrington. Choix politiques et contraintes économiques, in op. cit., p. 362.

54International Herald Tribune, 5 octobre 1985.

55International Herald Tribune. 10 juin 1985.

56International Herald Tribune. 7 septembre 1985.

57International Herald Tribune, 1er juillet 1985.

58International Herald Tribune, 23 novembre 1985.

59International Herald Tribune, 30 août 1985.

60Le Monde Diplomatique, décembre 1985.

61Temps, 23 décembre 1985.

62International Herald Tribune, 6 juin 1985.

63International Herald Tribune, 13 décembre 1985.

64Temps, 13 décembre 1985.

65Temps, 13 décembre 1985.

66Rapport au Congrès des États-Unis, par le contrôleur général, 1er mars 1985.

67Semaine des affaires, 29 juillet 1985.

68La Libre Belgique, 13 juillet 1985.

69Semaine des affaires. 23 septembre 1985.

70Semaine des affaires, 29 juillet 1985.

71cf. Annuaires du SIPRI.

72Echo de la Bourse, 19 décembre 1985, p. 14.

73Le Soir, 28 juin 1985, p. 4.

74Écho de la Bourse. 7 novembre 1985, p. 14.

75Financial Economic TimesDu 15 novembre 1985, p. 7.

76Echo de la Bourse, 26 septembre 1985, p. 6.

77Le standard. 18 juillet 1985, p. 13.

78Le Soir. 28 juin 1985, p. 4.

79Drapeau Rouge, 6 novembre 1985

80Le Soir, 3 décembre 1982, p. 3.

81Temps Financier. Aérospatiale, 28 mai 1985, I, IV.

82Annonces VBO, du 15 au 31 juillet. p. 1316.

83Le Soir. 7 décembre 1984

84Le Soir. 4 avril 1985.

85Le Soir. 7 juin 1985, p. 3.

86Nature vol. 315. 16 mai 1985, p. 171.

87La Libre Belgique. 7 novembre 1985.

88Tendances, 22 juin 1984, p. 64.

89Temps économique financier. 8 novembre 1984, p. 8.

90De MorgenDu 6 décembre 1985, p. 5.

91Echo de la Bourse, 26 novembre 1985, p. 18.

92Le Soir. 8 mai 1985.

93Fortune. Il novembre 1985, p. 97-99.

94De MorgenDu 17 décembre 1985, p. 5.

95Le Monde, 20 août 1985, p. 9.

96Écho de la Bourse. 4 novembre 1985, p. 5 et 16.

97Financial Economic TimesDu 15 novembre 1985, p. 6.

98Echo de la Bourse, 14 novembre 1985.

99Le Soir, 9 mai 1985.

100Echo de la Bourse 3 octobre 1985.

101Financial Times, 28 mai 1985, Aérospatiale p. XI.